Daniel n’aime pas être en mauvais terme avec quelqu’un. Il a horreur des conflits et les évite toujours autant qu’il le peut. Quelqu’un hausse le ton ? Il s’enfuit. Quelqu’un semble être en colère et risque de l’utiliser comme punching ball ? Il disparaît.
Et puis, il y a sa relation avec Max.
Il ne pourrait pas choisir un seul adjectif pour la décrire tant elle était complexe. Quand Daniel doit citer ses meilleurs amis sur le paddock, il est le premier nom qui lui vient à l’esprit sans même devoir réfléchir. Pourtant, leurs années Red Bull n’ont pas été de tout repos. La jeunesse et la fragilité du pilote néerlandais a souvent provoqué des disputes au sein de l’écurie, laissant Daniel épuisé à chaque fois. Puis Max avait grandi et Daniel était parti, il ne sait pas exactement dire dans quel ordre. Leurs relations s’étaient apaisées, probablement aussi parce qu’ils passaient moins de temps ensemble. Daniel avait été soulagé, en vérité, de piloter loin de Max. Il était trop attaché à lui pour être son coéquipier.
Ils avaient continué de se voir, de toute façon. Depuis son arrivée en Formule 1, il ne s’était pas passé un week-end de course sans qu’ils passent un moment ensemble. C’était comme ça, c’était inscrit sur leurs emplois du temps internes. Bon, en tant que pilote de réserve, il était moins souvent là, mais le rituel avait perduré.
Et puis, le jour des essais de Daniel, tout avait changé.
Max était fâché, Daniel avait encaissé. Il s'est demandé comment il avait pu avoir un tatouage qui criait autant Max sans s’en rendre compte. Peut-être parce que ça l’avait grandement étonné, sur le moment, d’entendre ces mots de sa bouche.
C’est bien après que Daniel a compris que ce reproche ne venait pas du Max qu’il côtoyait maintenant, mais du jeune Max, de son coéquipier chez Red Bull. Que l’émotion était restée là-bas, était restée ce jour où il a quitté l’écurie et qu’elle n’avait jamais évolué.
Daniel se demande tous les jours si son tatouage ne devait pas être prononcé plus tôt. Max aurait pu la dire avant, bien avant. Il aurait pu lui dire dès que le célèbre “i never left” de sa victoire Mclaren soit prononcé. Il ne l’avait pas fait. Il aurait pu lui dire n’importe quand depuis. Il ne l’avait pas fait.
Alors, depuis, c’est compliqué. Ils se croient toujours, mais moins longtemps. Au moins, personne ne semble se rendre compte que quelque chose cloche : ni les médias, ni les équipes.
Daniel n'a aucune envie d'expliquer la situation à qui que ce soit. Pour une fois, et c'est rare, il veut garder ça privé. Et comme personne ne lui a jamais posé de questions, il suppose que c'est pareil pour Max.
-Salut.
Daniel sourit en le voyant s'approcher pour le saluer.
-Salut. Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Tournage grill the grid, explique Max, et Daniel hoche la tête. Il l’a fait un peu plus tôt dans la journée, mais il a été rappelé pour faire une photo pour la miniature.
-T'es à quelle heure ?
-Dans dix minutes.
Daniel ne peut s’empêcher de sourire. Du Max typique, arriver dix minutes avant chaque événement de sa vie. Dix, pas neuf, pas onze, peu importe de quoi il s’agit.
L’Australien réalise qu’il devrait peut-être s’inquiéter s’il fait ça le jour de leur mariage avant de se souvenir que pour l’instant, en plus de n’avoir jamais demandé la main l’un de l’autre, la cérémonie est assez compromise.
Daniel le regarde, les lèvres pincées. Il voudrait juste s’asseoir avec lui et lui dire qu’il ne lui en veut pas. Qu’il sait que ses mots n’étaient que des mots, et il en dit bien trop chaque jour pour leur donner une importance vitale. Il voudrait lui dire qu’il a dit son tatouage, et il n’aurait pas besoin de lui expliquer tout ce que cela implique, parce que Max sait.
-C’est bon, Daniel, tu peux y aller, quelqu’un lui lance au loin, et l’Australien hoche la tête, sans voix. Il s’éloigne en se demandant comment ils vont se sortir de cette situation si même lui n’ose pas prendre les choses en main.
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tatouage » MAXIEL & LANDOSCAR
FanfictionLe jour de nos dix-huit ans, une phrase tatouée apparaît sur une partie de notre corps. Cette phrase sera prononcée par notre âme sœur au moment où on s'y attend le moins. Lando Norris vérifie toutes les dix minutes que sa phrase est toujours là ava...