Love in peace

XVI Eva

Au fond de moi je sais que ce que je fais est mal, manipuler Ange comme ça. Mais je n'ai pas le choix si ? En tout cas, je ne vois pas d'autre solution. Malgré la complexité de notre relation en ce moment, je suis avide de lui, avide de sa douceur, de son amour. Il m'a suffit de lui caresser le bras pour voir resurgir en mois des émotions que j'avais enterré. Nous ne parlons pas durant le trajet mais je n'ai pas besoin de lui parler pour sentir la tension qui émane de lui. Il est fou de rage, et il me le confirme en sortant de la voiture tout en claquant la portière derrière lui. Je sais que c'est ma faute, je lui retourne le cerveau. Mais punaise j'ai besoin de lui. Je fais tout pour le convaincre de m'écouter ou plutôt je le menace alors qu'au fond je sais que je ne pourrais jamais lui faire de mal. J'ai peur de devenir pour Ange ce que Dan est pour moi. J'ai peur de lui faire du mal, de dépasser les limites. Mais je n'aurais pas besoin de le garder enfermé ici s'il ne m'avait pas abandonné. Rien qu'à cette pensée la colère prend possession de moi. Et elle ne fait qu'augmenter quand je le voit planter son arme dans ma direction. Mais je n'ai pas peur, j'ai peut être peur de la violence dans ma relation avec Dan, mais je n'ai pas peur quand il s'agit d'Ange, peut être parce que c'est une violence réciproque.

Débordante de colère je m'approche de lui mais lorsque je ne suis plus qu'à un mètre toute ma colère s'estompe, Ange a l'air complètement paniqué. Je m'approche de lui et tente de le rassurer, comme tout à l'heure. Sauf que cette fois c'est sincère, cette fois je veux vraiment l'aider. Mais mes mots n'ont pas l'air de faire grand effet puisqu'il s'effondre au sol.

Merde.

Il tremble.

Il va mourir ?

Oui ?

Non ?

Je crois qu'il fait une crise d'angoisse, je ne suis pas sur parce que je n'ai jamais vu quelqu'un faire une crise d'angoisse, encore moins Ange.

— Ange je suis là, tout va bien. Je tente.

— Non ! Non je t'en supplie tais toi. Me répond-t-il.

Quoi ?

— Je vais t'aider Ange, je te le promet. je ne te ferai pas de mal.

— Non !!! Vas t'en. hurle-t-il en guise de réponse.

— Je ne peux pas t'abandonner chéri.

— Je ne sais pas comment t'aider mais je te promets je vais le faire. Continuais-je.

— Ange. Ange chéri.

— Ange tu m'entends ?

Il n'a pas l'air de m'entendre. Voyant qu'il enfonce ses ongles dans sa peau, j'attrape ses mains. Ses bras sont couverts de sang et certains endroits de sa peau sont déchirés.

— Tout va bien trésor je suis là.

— Ange.

— Mon cœur calme toi, il ne vas rien t'arriver ici, personne ne vas te faire de mal.

Il ne répond toujours pas, ses yeux sont fermés alors je me demande s'il a perdu connaissance ou quelque chose comme ça. Il fait presque aussi froid que dehors dans le sous-sol, c'est-à-dire -20°— les joies d'habiter en Russie. S'il ne se réveille pas il va faire une hypothermie parce que je ne vais jamais réussir à le porter.

— Il faut que tu te réveilles Ange, il fait trop froid pour rester ici.

Je sens le froid qui commence à engourdir mes muscles rattrapant la chaleur procuré par l'adrénaline.

Heureusement Ange se réveille doucement, je lâche ses bras et le regarde.

— Tu as fait une crise d'angoisse je crois.