XVIII Ange

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 Bien décidé à faire parler ma chère femme je me décide à jouer de ses faiblesses. Et si la fatigue est capable de lui faire avouer bon nombres de ces secrets, je sais comment la tenir éveillée.

— Tu veux manger quelque chose ? proposais-je.

Elle se tourne vers moi étonné.

— Oui pourquoi pas.

Elle est déjà bien moins méfiante. Je part dans la cuisine sous son regard tout de même observateur et reviens armé d'une tablette de chocolat blanc. Je connais Eva par cœur, je sais à quel point le sucre et la caféine peuvent la tenir éveillée, et elle a déjà bu un café il y a un peu plus d'une heure. Je sais aussi que fatiguée elle devient facilement manipulable.

Quelque part je me sens coupable de faire ça. Mais elle me séquestre ici.

— Tiens. je tente en lui tendant le chocolat.

Elle sourit, incapable de refuser. Elle commence à manger tout en m'en proposant, ce que j'accepte.

— Alors toi et Dan ça fait combien de temps ?

— Quelques mois.

Elle reste évasive mais elle n'est pas sur la défensive.

— Tu l'as rencontré comment ?

Je ne sais pas si Eva est au courant que je sais qu'elle n'est pas sorti pendant 5 ans, je me demande si elle va essayer de me mentir.

— En fait, c'est plutôt lui qui m'a rencontré. répond-t-elle.

Ses réponses ne m'aident pas beaucoup.

— Pourquoi vous ne vivez pas ensemble ?

— Parce que je n'ai pas envie qu'il vive avec Cassie.

Je peux sentir sa nervosité, Eva ne sait pas mentir, elle a même du mal à cacher ses émotions, là il est clair qu'elle ne me dit pas toute la vérité.

— Tu ne vas jamais chez lui ?

Elle se tourne vers moi soudain méfiante.

— Arrête un peu avec tes questions.

— Eva, j'essaie juste de comprendre la situation dans laquelle vit ma fille.

— Non je ne vais jamais chez lui, pour la simple et bonne raison que Cassie ne sort pas et qu'elle n'a pas à venir chez lui.

Je peux voir sa lèvre inférieure trembler, elle a les mains moites, elle ment.

J'attrape sa main dans une tentative de l'apaiser mais c'est tout le contraire.

— Ne. Me. Touche. Pas.

— Sinon quoi ? osais-je.

Elle se lève et se positionne devant moi avant de poser ses mains de part et d'autre de ma tête sur le dossier du canapé. Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle s'assoit sur moi.

— Sinon ça. Tu crois pouvoir m'amadouer Ange ? Mais rappelles toi à quel point tu es faible quand je te touche.

Pour joindre le geste à la parole elle pose une main sur mon torse, il n'en faut pas plus pour rallumer des milliers d'émotions en moi, le sang pulse dans mes veines et mes mains deviennent moite elle aussi. Oui. Je ne peux rien lui refuser. Elle me contrôle totalement. Et mon sexe contre sa cuisse est entrain de le confirméer. A cet instant je ferai n'importe quoi pour qu'elle soit à moi, pour qu'elle oublie à quel point elle me méprise.

— Alors Ange, pourquoi tu t'intéresses à Dan ?

Ses yeux plongés dans les miens, elle exerce une pression insoutenable sur moi, je n'arriverai pas à mentir.

— Parce que je le hais.

Ça ne répond pas vraiment à la question mais elle devra s'en contenter.

— Pourquoi tu t'intéresses à Dan au point de mettre un micro dans ses lunettes ?

Est-elle une psychopathe jalouse et possessive ? Je ne pense pas, sinon elle irait chez lui, elle ne se contenterait pas de le voir si peu. Quel secret me cache tu ma petite Eva ? Je vais très vite le découvrir. Pendant que je la défi du regard elle semble chercher ses mots, elle n'est visiblement pas à l'aise avec la situation. Sa lèvre tremblante en est la preuve. Pris d'un élan de courage — et peut être d'excitation. Je pose mon doigt sur sa lèvre.

— Arrête de trembler chérie, on pourrait s'imaginer que tu es mal à l'aise.

— Ne. Me. Touche. Pas. Surtout pas quand tu as les mains moites. ajouta-t-elle avec un sourire mauvais.

Mon corps trahi ma faiblesse. Mais je ne compte pas la laisser gagner. Pas cette fois.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

Sa lèvre se remet à trembler avec encore plus d'intensité.

— Parce que je le hais. souffle-t-elle tandis que je saisi sa lèvre inférieure entre mes dents.

Mais mon plaisir fut de courte durée.

— Maman, je n'arrive pas à dormir.

Eva se détache de moi avec une mine attristé, je suis encore sous le choc de mon propre geste, derrière moi ma fille continue de s'expliquer tandis qu'Eva la porte avec une légère difficulté. Je me lève et l'attrape dans mes bras frolant au passage les bras brulant de ma femme.

— Je n'arrives pas à dormir sans mon doudou.

— Tu n'en as plus besoin, papa est là et il ne partira pas de la semaine.

Quoi ? Cassie est persuadée que je pars travailler tous les jours. Si Eva lui annonce que je reste ici ça veut dire que je ne vais pas passer mes jours enfermé entre quatre murs ?

Qu'est-ce que tu as derrière la tête, jolie Eva ?

Nous montons à l'étage dans la confusion. Je couche ma fille et me joins à elle dans son lit. Il ne me faut que quelques minutes pour m'endormir loin du souvenir de mon échange avec Eva ou de mon cauchemar.

Lorsque je me réveille, Cassie est déjà levée et le soleil transperce la pièce. Le réveil en forme de grenouille indique 11h34. Ai-je vraiment dormi si longtemps ? Je me lève et traverse la chambre, quand j'arrive à la porte je suis ravi de constater qu'elle n'est pas fermée à clé. Je descends les escaliers et traverse le salon, Eva et Cassie sont en train de jouer au Monopoly dans la salle à manger, c'est un de mes jeux préférés mais ça fait bien trop longtemps que je n'y ai pas joué. Le seul jeu auquel j'ai joué ces cinq dernières années, c'est le poker. Je tire une chaise et me joint à elle non s'en un accueil élogieux venant de ma petite fille.

— Tu veux manger quelque chose ? Sinon le repas sera prêt à quatorze heures.

Je fais non de la tête, j'ai rarement faim le matin quand j'ai bien dormi.

— Je vais devoir vous laisser, j'ai du travail.

Je suis soulagée qu'elle ne reste pas. Je l'observe se lever et quitter la pièce, détaillant ses courbes des yeux. Je vais devenir fou à force de la regarder putain. Ca fait cinq que je n'ai pas touché une femme, quel homme a survécu à ça hein ? Et bordel je suis enfermé ici et elle est la seule femme que je suis baiser et je veux la tuer.

— Ma puce, je vais prendre une douche.

— Bonne idée, tu pues. Tu penseras aussi à changer mes draps papa.

Je vais tacher de ne pas le prendre personnellement, elle ne doit pas avoir l'habitude que quelqu'un dorme avec elle.

Je monte les marches et rejoint la salle de bain. J'allume la lumière et ferme la porte, quelques secondes plus tard mes habits sont au sol. J'entre dans la douche et laisse l'eau chaude me détendre et me laver toutes mes impuretés. Je ferme les yeux pour profiter de l'apaisement procuré par la chaleur. Mais dès lors que mes paupières se ferment, je la vois, elle. Je rouvre les yeux dans une tentative de me ramener à la réalité mais je remarque mon sexe durci. Bordel. Je me souviens alors de notre échange d'hier soir, de mes dents mordant sa lèvre tandis qu'elle était à cheval sur moi. Putain elle va me rendre folle. Mais je cède et empoigne ma bite d'une main. 

Love in peaceWhere stories live. Discover now