XVII Ange

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J'attends dans le sous-sol glacé, caché derrière un placard j'observe mon pire ennemi et ma femme discuter. Elle jouant la maman affolée, il n'y voit que du feu. Pourquoi j'ai accepté cette putain de mission déjà ?

Parce qu'elle a un putain de pouvoir sur toi.

Je serre les poings à cette pensée. Mon sang bout en moi et j'imagine que je serai mort de froid si je n'avais pas acquis une résistance hors norme aux basses températures. Je desserre et resserre mon point tout en le regardant. Je ne sais pas lequel des deux j'ai le plus envie de tuer. Mais Eva a raison, je ne la tuerai pas, parce que je ne peux pas faire ça à ma fille. Je compte les secondes, tentant de me calmer en attendant qu'ils foutent le camp de cette pièce. Je suis toujours sur les nerfs à cause de ma situation avec Eva. J'ai l'impression que je la dégoutte.

Pas étonnant, elle ne t'aime plus.

Mais le pire ce n'est pas qu'elle me garde captif ou qu'elle ne m'aime plus. Le pire c'est que dans chacun de ses gestes je vois de l'amour alors que je sais que c'est une illusion de mon cerveau, Eva a toujours était ce qui me maintenait en vie. Mon cerveau tante simplement de me faire survivre en me persuadant qu'elle m'aime, inconsciament je me pousse à voir de l'amour en elle dès qu'elle me soigne ou m'aide, ou dès qu'elle m'accorde sa confiance. Mais je connais la vérité.

Elle me soigne pour masquer les apparences devant Cassis.

Elle m'aide parce qu'elle a besoin de moi en vie pour Cassie.

Elle me fait confiance parce qu'elle sait à quel point je suis faible, à quel point je l'aime et ferai tout pour elle.

Ils quittent enfin mon champ de vision, même si je sais que cette conversation entre eux à été très brève, le temps circule au ralenti depuis que j'ai une nouvelle fois senti son contact sur ma peau. J'attends encore quelques secondes avant de sortir de ma cachette et attraper la clé de la voiture. Je déverrouille la berline et entre à l'intérieur, en fouillant la boite à gant je trouve une arme ainsi qu'un paquet de cigarette accompagné de son briquet et les fameuses lunettes. J'attrape la paire et sort le mystérieux objet de ma poche. Il me faut moins d'une minute pour le fixer sûrement à la branche. Après avoir vérifié qu'il ne risquerait pas de se décrocher je remet les lunettes à leur place. Je pousse un soupire et une idée me vient à l'esprit, je pourrais me cacher dans le coffre et ainsi m'évader, je n'aurais qu'à buter Damon, ce qui était déjà dans mes plans. Après tout, si Eva tient à ce que je sois dans la vie de Cassie au point de me kidnapper elle ne m'empêchera pas de la voir.

Bonne ou mauvaise idée ?

A cet instant j'imagine se matérialiser sur mes épaules un ange et un Démon comme dans les dessins animés. L'ange me dirait de m'enfuir et d'échapper au danger. Le démon lui me dirait de rester et de tenter de séduire à nouveau Eva pour qu'elle n'est plus à m'enfermer ici.

Contrairement à ce que pourrait laisser croire mon prénom, je n'ai jamais écouté les anges.

Je sors de la voiture et ferme doucement la portière, je range la clé dans la veste de Damon et retourne derrière le placard.

Plus qu'à attendre...

La silhouette de monsieur le fils de pute réapparait alors sous mes yeux, ravivant ma haine au passage. Il monte dans sa voiture et enfile ses lunettes, la porte du sous-sol s'ouvre et il s'en va. Je ne sais pas si je dois rejoindre Eva ou l'attendre ici mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir qu'elle traverse le couloir et me fait signe de la suivre dans la pièce secrète.

— Tu as réussi.

J'hoche la tête.

— Parfait, tu devrais aller dormir.

Love in peaceWhere stories live. Discover now