Chapitre 16

0 0 0
                                    

L'Étau se resserre

CURT

Je l'ai suivie du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision. Ensuite, j'ai demandé à l'un des hommes présents dans le couloir d'essuyer les flaques d'eau qu'elle avait laissées derrière elle. Quelle conne.

- La bête est enfermée.

Me préviens mon ami en entrant dans mon antre.

- Je veux tout savoir du mort.

Dis-je, me rappelant comment elle avait tenté de sauver une vie. Cela laissait deux possibilités : soit elle le connaissait personnellement, soit elle est profondément attachée à l'humanité.

- Elle doit juste avoir le cœur sur la main, tu te tracasses beaucoup trop.

- Comme toi sur son appétit, si elle crève de faim... Tant mieux. Bon débarras.

- Et si tu me disais plutôt pourquoi tu l'as fait prendre une douche habillée ? Était-ce dans le but de lui enseigner une leçon, ou était-ce pour ôter le sang qui lui adhérait à la peau ?

Je voulais qu'elle la prenne nue, elle n'a pas voulu se déshabiller. Est-ce ma faute ? Non.

- Mec, dégage si c'est pour poser des questions qui ne te regarde pas.

Répondis-je agacé. J'ai encore ses claquements de dent en tête. Je ne m'en veux pas. Alors, pourquoi j'ai cette amertume en bouche...

- Tranquille, j'étais juste curieux.

- Ta curiosité est autant dérangeant que tes goûts.

Il fait semblant d'être offenser, me faisant sourire malgré moi.

- C'est quoi le plan, tu vas appeler « J » ?

Me demanda-t-il. Je secoue ma tête.

- Elle a ses propres problèmes.

- Dois-je apporter des couvertures pour le trio ? Il est prévu une baisse de température dans la nuit.

- Peu importe ma réponse, tu décideras d'en déposer, n'est-ce pas ?

Il acquiesce avant de quitter la pièce. Lancelot est vraiment mon opposé. Je pris son départ comme un signal pour essayer de m'endormir. Je me mis dans le noir, là où je me sens en sécurité. La soirée avait été agitée, je ne pouvais qu'espérer un sommeil plus paisible.

·

Au réveil, je fus surpris en découvrant la présence de Lancelot à mes côtés.

- Debout.

Lui ordonnai-je. Il grogna avant d'ouvrir lentement les paupières.

- Je ne retrouvais plus ma chambre.

Marmonna-t-il. Rien qu'à l'odeur qui émane de sa bouche, je peux déduire qu'il a bu. Mais où, et avec qui ? Aucune fiche idée.

- On devrait les remettre dans la même pièce ?

Suggère-t-il après de longues minutes.

- Non... Lance, qu'est-ce que tu as fait hier ? Putain. Ne me dis pas que...

Je m'interromps, cherchant mes mots pour exprimer mes craintes.

- Tu as passé le restant de la nuit à boire avec Vicki ?

Lance me regarde avec un air gêné, puis baisse les yeux vers le sol.

- Écoute, je suis désolé, mec. Oui, j'ai passé la soirée avec Victoire. On a fini par boire... Un peu trop, et les choses ont dérapé.

Carrément le vrai prénom... Je crains que ses dernières paroles penchent plus sur des confidences que du sexe. Un mélange d'irritation et de désillusion monte en moi, rien qu'en imaginant que cela puisse être la première option.

- Qu'est-ce que tu veux dire exactement ?

- On en parleras plus tard.

En prenant mon portable je lâche un juron. Ara. Putain, je devais être chez elle il y a une heure. Elle n'a fait que m'harcelée. Je souffle.

- Ouais, dès mon retour.

Sans lui donner le temps de répondre, je me dirigeai rapidement vers la salle de bain. Là-bas, je me déshab et saute sous la douche, cherchant à chasser de ma tête les événements de la veille. Mais le miroir brisé me ramène à la réalité.

- Pense pas trop à Trio !

S'exclama mon ami au bout d'un moment. Ouais il est tombé bien bas, mon gars. Je suis sûr qu'il a ce surnom depuis la veille. J'aurais enlevé le « o » ... Qu'est-ce que je raconte, moi... Je coupe l'eau et m'habille d'une vitesse surprenante.

- J'y vais. Ta seule règle pour la journée est de ne pas approcher Vicki.

Il acquiesça en faisant la moue. Je quitte rapidement la maison, laissant Lancelot dans ses pensées. Je me précipite vers ma voiture. Une fois à l'intérieur, je prends une profonde inspiration, essayant de me calmer. Ara doit être furieuse. Je démarre en trombe et me dirige vers chez elle, les pensées embrouillées par les révélations de Lancelot. Le trajet me semble interminable, chaque feu rouge, chaque ralentissement est une torture. Enfin arrivé, je gare la voiture devant et rejoint rapidement sa porte où je frappe dessus. La porte s'ouvre brusquement et Arabelo apparaît en peignoir satin, les bras croisés, visiblement contrariée.

- Pour te faire pardonner, j'aimerais que ce soit plus doux aujourd'hui.

Je ris jaune. Il est hors de question. Et pour le lui faire comprendre j'entre à l'intérieur et plaque son ventre brutalement contre la commode faisant voler en éclat son rangement. Je susurre ensuite à son oreille ;

- Ce n'est pas mon genre.

Mon téléphone se met àsonner juste au moment où je commence à glisser une main sous son peignoir pourvérifier si elle porte une petite culotte en dessous. 

Les liens obscursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant