Chapitre 20

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L'Enfermement

TRIOMPHE

Être prisonnière et souffrir d'un rhume n'est pas idéal, mais c'est préférable qu'être chez mon père, je ne peux pas le nier. Monsieur toutou vient me rendre visite régulièrement pour vérifier ma température et me donner des médicaments que je ne prends pas. Je me sens bien mieux, mais je perds la notion du temps ici. Je ne sais plus si c'est aujourd'hui ou hier que s'est déroulée ma scène du calbut, à chaque fois que je me retrouve enfermée, le temps devient un mystère pour moi.

- Omphe.

Je me relève face à l'entente du surnom que mes grandes sœurs me donnent. La voix paraît être un chuchotement. Je deviens folle ? Bordello cet enfermement, me rappelle cruellement l'emprise qu'il avait sur moi. Alors que je me plonge dans mes pensées les plus sombres, j'entends des bruits étranges, des chuchotements inaudibles et répétitif. Une voix douce et familière, celle de ma sœur cadette, résonne dans ma tête.

- Glo ?

Je rêve ou quoi ?

- Tout vas bien là-dedans ?

Monsieur toutou.

- Je voudrais voir Curt.

Je ne sais pas si c'est un lien ou un pressentiment, mais je ressens instinctivement le besoin de quitter cet endroit. Je dois retourner dans la pièce où nous étions à l'origine, celle où tout a commencé.

- Impossible. Monsieur a été catégorique quant aux règles qui régissent cet endroit.

Il est méfiant ça se comprends.

- Et Lancelot ?

Il a eu des ordres mais je sais qu'il ferait un écart si je le demande personnellement. Je me tiens derrière la porte, prête à m'élancer à la moindre chance qu'elle s'ouvre miraculeusement. Mon cœur bat la chamade, rempli d'espoir et de peur à la fois.

- Ils sont en réunion, Madame.

Quelle réunion ? Et pourquoi sont-ils tous si mystérieux ?

- Pouvez-vous peut-être me citer vos autorisations ? Que je sache ce dont vous pouvez m'accorder ?

Alors que je pensais ne rien obtenir de lui, l'inattendue se présente : la porte s'ouvre, pour laisser entrevoir un plateau rempli de nourriture. Monsieur Toutou apparaît avec son imposante carrure, et je saisis cette opportunité pour tenter de m'échapper. Cependant, au lieu de réussir à passer à l'extérieur, je me suis retrouvé renforcé dans la pièce par sa forte prestance.

- Où croyez-vous aller ? Pour vous répondre, j'ai le droit de vous apporter à manger.

Je garde mon calme autant que possible, même si la peur me serre la gorge.

- Je ne veux plus rester ici.

Il semble réfléchir un instant, puis il parle d'une manière qui me glace le sang.

- C'est un tombeau, je comprends.

Sa réponse est profonde.

- Qui est réellement Curtley ? Le président ou quoi ?

Je change naïvement de sujet, tenté de glaner des informations tout en gardant un air détaché. Mais je réalise que j'ai peut-être fait une erreur en mentionnant le nom complet de Curt, car mon gardien de prison réagit instantanément. Et oui mon grand, le médecin a merdé ça ne m'a pas échappée. Son regard se durcit, il me fixe avec intensité.

- Il est la mort.

Mon cœur rate un battement à l'entente de ses paroles glaciales. J'en avais pourtant conscience mais la manière dont il le dit me glace vraiment le sang.

- Alors vous mangez ?

Comment peut-il me poser cette question après ce qu'il vient de dire ? Quoi que j'aie agis de manière similaire tantôt.

- Je n'ai pas très faim.

- J'ai cru comprendre que vous n'avez pas d'appétit depuis que vous êtes ici. Pourtant votre sœur mange très bien.

Je détourne le regard, ne voulant pas montrer ma vulnérabilité. Vic et moi, nous sommes différentes. Elle est plus forte, plus résiliente, et elle semble mieux s'adapter à l'horreur qui nous entoure. Pourtant, je sais qu'elle souffre aussi en silence, surtout de l'absence de Glo et de son éloignement avec moi. Bordello, j'aimerais le répondre que chacun réagit différemment mais à la place je propose mon idée complètement loufoque.

- Je veux changer de pièce, je veux l'endroit où était Gloire. Vous pouvez m'accorder ça ?

Le silence qui suit semble interminable, et je me demande si j'ai commis une erreur en demandant un tel changement dans ce lieu sinistre et oppressant. L'homme me dévisage d'un air perplexe, peut-être surpris par ma requête inattendue. Puis, après un moment de réflexion, il laisse échapper un léger sourire énigmatique.

- Vous voulez changer de pièce ?

Répète-t-il, comme pour s'assurer qu'il a bien compris. C'est avec conviction que je l'affirme :

- Oui, je veux l'endroit où était Gloire. Ça me permettrait d'être plus à l'aise.

- Vous mangerez ?

- Promis.

Je sens son regard perçant sur moi, comme s'il essayait de lire au plus profond de mon âme. L'homme acquiesce et, sans un mot de plus, quitte la pièce. Je reste là, anxieuse, attendant de voir si ma requête sera prise en compte ou rejetée. Lance avait raison il est facilement manipulable. 

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 12 ⏰

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