Tome 1 - Chapitre 4 :

72 18 79
                                    

« Allez, tu peux me faire cette faveur non ? On se connaît depuis longtemps. :

— C'est chaud pour moi monsieur Nolan. C'est pas moi qui prends les décisions. ».

Nous nous trouvons dans une grande surface, sur une île sans grand intérêt, à la recherche de vivres pour poursuivre notre fuite. Il fallait que ce crétin nous montre à quel point elle est grande... Il galère là... :

« J'ai bien compris que ça fait trois semaines que vous êtes partis mais bon, il faudrait que j'en parle à mon supérieur.

— Vous ne pouvez pas réfléchir par vous-même ? ».

Tous les regards se tournent vers celle qui a parlé. Elle a croisé les bras et tape des pieds. Sa bouche se vide des échantillons gratuits de charcuterie dévalisés par... On ne sait pas qui... :

« Imaginez deux secondes que vous nous aidez. Si vous nous êtes redevables et que vous avez réussi à gérer cette crise comme vous l'appelez, vous aurez rendu service à votre patron. Imaginez la promotion ! Voyez en grand ! ».

Il semble réfléchir à l'éventualité. Moi, j'admire cette cendrée capable de réfléchir de la sorte. Dire que je ne la prenais que pour une brute sans cervelle... Je m'en veux un peu à vrai dire. :

« Je ne pensais pas que tu pouvais sortir ce genre de raisonnement... Aie ! ».

Cette sorcière me pince les joues jusqu'à ce qu'elles fassent presque deux tours autour d'elles. Elle active son Pouvoir pour être sûre d'être la plus efficace possible. Je ne voulais pas être méchant bordel ! :

« Méchante... ».

Je pars bouder dans mon coin pendant que Nolan essaie de garder une posture neutre devant nos gamineries. Il ne nous engueule plus en public, c'est déjà ça de pris. La goutte de sueur et la veine temporale le grillent. :

« Fermez-la tous les deux. Alors, tu veux bien nous aider ? ».

Le commerçant intimidé fait semblant de peser le pour et le contre. Nous savons tous les trois qu'il ne cherche qu'à nous virer le plus vite possible. La protection qu'offre Hearts n'est pas gratuite. Tout l'inverse en vérité ; et payer ne ravit pas tous les commerçants. :

« Bon d'accord... Mais on ne vous doit plus rien en échange.

— Parfait. Marché conclu. », sourit Nolan avec une poignée de main digne des plus grands escrocs.

...

Sur la route du retour au bateau, nous exprimons notre joie par rapport au butin. C'est du vol, quoi qu'on puisse en penser. Hearts en est à l'origine après tout. Tant que ce n'est pas à notre nom, nous n'avons pas à avoir de regrets. Dans tous les cas, ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais Nolan me prend encore la tête sur... un sujet que je n'aime pas aborder. :

« Non gamin. T'es vraiment doué pour... ça.

— Sympa le compliment connard...

— Promets-moi une chose gamin... », ignore-t-il mon commentaire. : « N'en fais pas ta voie. C'est pas bon pour le cœur. ».

Mes lèvres se pincent. Ce n'est la première fois que... Putain, il connaît déjà la réponse... Il sait à quel point je hais ce putain de titre... Et merde ! Comprendre une telle chose ne relève pas de la physique quantique ! Angèle distingue mon malaise apparent et décide de m'en sauver. :

« N'empêche, réussir à prendre l'équivalent d'un mois de nourriture sans rien payer n'était pas chose aisée.

— C'est ça d'avoir de l'influence, les p'tits gars. ».

Un enfant parmi tant d'autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant