Tome 2 - Chapitre 17 :

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Le soleil brille sur la place du village. Malheureusement, les rayons de lumière ont du mal à passer à travers le tourbillon de lames qui m'entoure. La bête apparaît entre deux passages et sourit beaucoup trop. Si je dois m'enfuir, emmener le garçon sur mes épaules va être dur... Du tourbillon jaillit une griffe qui m'attaque sur le côté. J'arrive à l'éviter mais n'anticipe pas la deuxième me percer l'épaule. La griffe m'embarque au sommet de l'arène de combat pour me balancer contre le sol. J'essaie de me relever mais... Merde... L'impact était trop fort. La bête se tient au-dessus de moi et m'embroche sur chaque surface que mon corps peut offrir... :

« C'est pas vrai putain ! ».

Je reviens à moi lorsqu'un cri retentit dans la pièce. Emma place une claque sur le sommet du crâne d'un Ren passablement énervé. Nous nous retrouvons à l'infirmerie après notre cuisante défaite. :

« Encore une... ».

La brune n'a rien de grave, quelques bleus qu'elle pourra cacher aux autres enfants de l'orphelinat. Néanmoins, un sacré hématome s'est dessiné au niveau de son ventre. Inès ne l'a pas ratée... Clémentine collectionne les éraflures sans être en grand danger.

Les choses se compliquent pour Ren et Yuna qui devront rester au lit pendant quelques jours. Il est couvert de coupures et en montre une belle sur la largeur de sa jambe droite. Elle a le souffle coupé et une marque de strangulation accompagnée d'une fine coupure sur toute la longueur du cou.

De mon côté, seule ma main droite qui a subi. Ma paume est percée et dans ma tentative d'intervention, j'ai fait sortir la griffe entre mon majeur et mon annulaire. La soigner va prendre un temps incommensurable. Emma essaie de bander le trou béant ma paume après avoir calmé l'hémorragie. L'ambiance laisse place à un silence accompagné d'un malaise. Personne n'ose piper mot après l'injure du plus grand. :

« Ils viennent de voir ce qui pourrait nous attendre dehors, je les comprends. Ils nous ont surtout rejoints aujourd'hui... Tu parles d'un accueil. ».

Mon infirmière termine mon lourd bandage et s'assoit à mes côtés pour déposer sa tête sur mon épaule. Je contemple avec attention et stupéfaction la quantité de bande utilisée pour me recouvrir la main. Excessif et efficace. Parfait. :

« Pas mal. ».

Mes mots sont mêlés à un souffle amusé qui fait au moins sourire la brune. Lorsque je jette un coup d'œil à mes autres alliés, je remarque qu'ils sont tous tendus et qu'ils partagent le même regard vide.

Je dégaine pour la première fois depuis trop longtemps le collier partagé avec Angèle et Nolan. Le dernier moment où j'ai pris le temps de le regarder date... La charge émotionnelle affectée au bijou me donne la force d'avancer dans cette impasse. C'est trop tôt pour abandonner. :

« Écoutez-moi s'il vous plaît. ».

Tout le monde se retourne vers moi. :

« Je ne compte pas mourir ici. Je suis sûr que vous non plus. On s'est fait laver, je le reconnais. Mais est-ce qu'on va se laisser faire ? ».

Je suis répondu avec des soupirs. J'en lâche un à mon tour mais ne me laisse pas abattre. :

« Je ne pensais pas que vous étiez si peu combatifs...

— T'es sérieux toi ?! ».

Ren reprend une crise de colère. Quelle énergie... Parfait. :

« Voilà. Vous voyez cette rage que vous éprouvez ? On peut s'en servir. Tout le monde ici a la haine. Maintenant, on a le choix. Ou bien on se tire une balle dans le pied en restant morose, ou on se sert cette rage comme réservoir d'énergie pour se tirer d'ici ».

Un enfant parmi tant d'autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant