Tome 2 - Chapitre 18 :

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Minuit. Je me redresse d'un seul coup. Les garçons impliqués me suivent. Tous sauf Alex à qui on m'offre le plaisir de lui asséner une descente du coude pour le réveiller. Les enfants concernés par notre grosse bêtise sont prévenus, Emma a géré à ce niveau-là. Après avoir vérifié que le couloir était vide, nous nous y engageons. Les filles nous y attendaient, plus déterminées que jamais à l'idée de partir.

Arrivés à l'escalier au bout, nous nous séparons. Comme prévu, Emma et moi récupérerons la corde tandis que les autres prépareront nos affaires. Clémentine nous désactive la puce avec une sorte d'agrafeuse mécanique ; nous deux ne sommes plus traqués. Les autres puces seront retirées sur la route. Nous laissons le groupe partir après un câlin général et moult promesses comme quoi Emma allait être en sûreté à mes côtés. Pas besoin de préciser à qui j'ai dû les faire... :

« Allez. On y va Emma. ».

Nous infiltrons l'étage interdit, baigné dans cette obscurité malsaine. Emma le découvre pour la première fois mais reste concentrée. Son papillonnage habituel est resté sur l'oreiller, je la sens à fond. Nous atteignons la pièce qui contenait notre bien... :

« Oh merde... ».

De tous les imprévus possibles et imaginables, il fallait que le pire scénario s'opère... À l'intérieur du bureau sont bien regroupées la plupart des affaires aperçues lors de mon premier passage. Nous découvrons avec horreur que ce n'est pas le cas pour notre corde. Emma chuchote presque fort en se tenant la tête. :

« Je croyais que t'avais vu la corde !

— Inès l'a utilisée cet après-midi... Elle est forcément dans l'étage ! Fouille avec moi ! ».

Putain... Première étape et c'est déjà la merde. Le principal danger n'ayant pas donné de signe de vie, nous passons chacune des chambres sous une inspection générale précipitée. Recoins examinés au peigne fin ; meilleures cachettes possibles... :

« Comment on va faire si... Non. On ne pourra pas. », panique Emma au bout de la troisième. : « Il fallait que ça dégénère aussi rapidement hein ? Oh non non non... On va faire comment ? ».

— On va la trouver. Reste avec moi. ».

La brune n'est pas rassurée par mon simili-calme, mais reprend la recherche. Lorsque la stressée dépasse le pas de la porte, un vertige me prend et m'oblige à m'avachir contre un meuble. Je lutte pour poursuivre notre quête... Purée... Mes efforts sont vains. La lumière de la lune m'emporte... :

Putain... Enfermés dans ce putain de réfectoire, encerclés par les pas beaux... Dire qu'on aurait pu les éviter, mais on ne m'a pas écouté.

Le peu de matériel disponible en guise de barricades ne nous isole pas bien longtemps. Je n'arrive pas à discerner ce qui se rapproche de nous mais je sens sa dangerosité. Ce truc montre une forme humanoïde mais... des mouvements erratiques. Sa lance ne me plaît pas.

Des voix camouflées derrière un filtre épais enchaînent les répliques... Je ne discerne rien. Pas le temps me dira-t-on : la bête jette son arme avant de m'en laisser la chance. Je n'ai pas le temps de réagir qu'un des jumeaux se la prend dans le cœur. Clémentine hurle à la violence excessive de son démembrement par ses pairs et... se mange un violent revers du gauche qui lui arrache la tête sur le coup.

J'essaie d'intervenir mais me fais planter le ventre par un couteau que notre adversaire avait caché dans sa manche. Je n'arrive pas à rester debout et tombe à la renverse. Sans avoir la force de me défendre, je me fais tabasser à mort sous les cris bestiaux environnants. :

« Merde... Je vais vomir... ».

Lorsque je reviens à moi, je manque de repeindre la moquette. Aucune, je dis bien aucune de ces putains de scènes me montre un futur où tout se passe bien. :

Un enfant parmi tant d'autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant