Tome 2 - Chapitre 23 :

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Après huit heures de course non-stop dans la zone trop dangereuse au cours desquelles j'ai failli crever beaucoup trop de fois pour le compter, je ne suis qu'à un créneau de jour de les rejoindre. Sans déconner, quelqu'un a déjà vu une bête moustique ? Moi oui, et j'ai eu la peur de ma vie. L'essaim ne m'a pas lâché pendant plusieurs heures. :

« Je hais les insectes... C'est moche et ça sert à rien à part être dégueu... ».

Le marathon de la mort m'a amené à quitter le ''raccourci'', mais mes poumons me clouent au sol. Caché en hauteur, sur un mélange de branches d'arbres en fusion, mon corps me somme de m'arrêter. J'ai abusé sur le cardio et il me le fait payer. :

« C'est demain que tu les revois Law. Patience. ».

Je profite de ma solitude et du calme environnant pour vérifier ce qu'il s'est passé avec mon bras tout à l'heure. Disons que je n'ai pas eu une seconde pour moi depuis mon kidnapping... Ce bougre d'enculé me lance encore. J'allume une flamme sur mon index pour y voir un minimum.

La Marque prend presque toute la longueur de mon avant-bras, circulant entre l'ulna et le radius, pour se terminer dans le creux du coude. Les lignes noires partent dans tous les sens ; je pense discerner un semblant de trèfle à quatre feuilles. Fait intéressant sur l'esquisse clandestine : l'intérieur des feuilles semble... manquer de certains traits ; comme si la Marque n'avait pas terminé son travail. Dire que cette connasse m'a détruit tout à l'heure... L'ensemble reste subtil et très joli à regarder. :

« Tu n'es pas objectif Partenaire.

— Pas le moins du monde. Il est superbe. ».

Mon honnêteté l'amène à rire un bon coup. :

« Sacrée Marque. », me congratule-t-il en reprenant son sérieux. :

« Les motifs veulent dire quelque chose ? ».

Mon Partenaire amène une aile à son menton pour se le gratter. :

« Disons que la Marque en dit beaucoup sur son propriétaire. Les gens peuvent apprendre à les lire, mais c'est pas à la portée de tout le monde. C'est comme une langue morte et... ».

Il s'arrête dans son explication pour s'approcher de mon bras. L'observation se poursuit en silence ; à chaque seconde qui se passe, ses yeux s'élargissent à travers la visière. :

« Mais tu as touché le gros lot Partenaire ! Enfin !

— Ah ? Et pourquoi ? ».

Ma question interrompt sa danse de la joie. J'ai mis fin à son fun et gagne une claque sur le sommet du crâne pour l'affront. :

« Tu verras plus tard. Ce n'est pas drôle si je te dis tout tout de suite.

— ... Mais tu m'as rien dit au final ! ».

Un rugissement digne des meilleurs films d'horreur retentit à travers la forêt. La lune a montré le bout de son nez. Mon Partenaire a flippé et a préféré disparaître sans un au revoir ou merde.

De mon perchoir, j'aperçois des ombres se déplacer. Elles vont vite et avancent groupées. Leurs formes... étranges ne peuvent pas être décrites d'ici. Dans tous les cas, leurs mouvements respirent la faim.

Les nouvelles arrivantes se ruent droit vers une carcasse de cerf fraiche... manquée à cause de la fatigue accumulée. Elle n'est pas à proximité, mais son odeur alléchante pour les carnivores les a amenés à se rapprocher de ma cachette.

J'allais m'en désintéresser jusqu'à ce qu'elles me montrent leur façon de préparer la bouffe : leurs griffes séparent la tête ou... dévalisent toute viande du reste du corps d'une effarante efficacité. Seules quatre d'entre elles ont suffi pour transformer le cervidé un steak découpé en lamelles. :

Un enfant parmi tant d'autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant