Un enfant parmi tant d'autres

Tome 1 - Chapitre 9 :

Il fallait que cette débile cendrée fasse du zèle. Accepter un tel défi relève du suicide. Angèle se lance contre son adversaire poilu... en short de sport ? Le duel s'opère dans une gigantesque salle d'entraînement, remplie de mannequins géants et de pièges.

La cendrée n'a pas l'air d'avoir le droit d'utiliser ses Pouvoirs et perd peu à peu le fil du combat. Une légère inadvertance lui coûte une glissade imprévue. Elle parvient néanmoins à sauter dans les airs pour atteindre un fil de funambule tendu au-dessus de toute la zone. Nous ne pouvons que voir avec horreur que ce fils de pute se tient déjà dessus avec facilité, les mains dans le dos. Il s'avance d'un pas joueur vers Angèle qui ne parvient pas atteindre un des multiples mannequins en dessous. Arrivé à son niveau, son pied écrase la main de ma sœur. La douleur lui cisaille les doigts et personne ne s'attendait à la suite.

C'est arrivé trop rapidement pour que quelqu'un réagisse. Elle tombe en hurlant et s'écrase par terre, d'une chute d'environ quinze mètres. Une mare de sang gît en bas, dans laquelle s'abreuvent de nombreuses bêtes sauvages. :

« Angèle ! ».

Je reviens au présent en un sursaut, en sueur. Mon cœur bat à plus de sept battements par seconde ; j'ai du mal à reprendre mon souffle. Cette merde me paraît familière... Cette sensation étrange ressentie lorsque j'ai vu Silver attaquer Nolan, puis moi... C'était... la même que pour Angèle. :

« Bordel de... C'était quoi cette merde ?! Qu'est-ce que... ».

Avec ma discrétion de tous les diables, je reprends ma recherche bordélique. Les filles ont disparu et il ne tient qu'à moi de les retrouver.

Il n'empêche que je ne m'attendais pas à gesticuler dans un environnement si différent que le dernier vu... La cascade et l'hibiscus de la cendrée sont loin de cette chambre simple et... basique. La douleur me rappelle à l'ordre. Je regrette mon réveil un peu brutal de tout à l'heure. Mes côtes m'insultent. :

« Putain de merde. Il s'est passé quoi ? ».

Une vague d'influx nerveux sensitifs me ramènent. Va savoir comment je me suis réveillé dedans. Un petit verre d'eau placé sur une bouteille est disposé. Je me désaltère et réfléchis à la situation. :

« Bordel elles sont où ? J'espère qu'elles vont bien... ».

L'envie de les retrouver me booste. Je tente de me relever, mais quelque chose coince. Un léger souci omis par mon impatience ; trois fois rien... :

« Putain de... Ah oui c'est vrai. Fallait qu'ils accrochent le bon... ».

Raison principale pour laquelle j'ai mal aux côtes depuis mon réveil... Mon pied droit est menotté au pied du lit. Avec l'état dans lequel se trouve l'autre jambe, je ne peux pas avancer à cloche pied. Je me suis... un peu énervé tout à l'heure et... Ahem. Passons.

Soulever le lit entier relève de l'impossible. Le tout est fixé au sol. Plus qu'à trouver quelque chose qui pourrait m'aider à me libérer. La chaîne qui lie la paire reste longue et ne paraît pas très solide, si je devais penser positif. Essayons de trouver un truc dur et stable pour la briser. :

« Voyons un peu dans quoi j'ai été mis... ».

La chambre dans laquelle j'ai été placé pourrait être qualifiée de normale si le tableau placardé juste en face moi pourrait ne pas être là. Il représente une forme humanoïde d'une des bestioles rencontrées à notre arrivée. Elle partage les mêmes traits mais paraît plus... intelligente ? En tout cas, elle pose comme la Joconde et porte un chapeau de paille masquant son front. L'artiste est doué. Chapeau l'artiste. :

« Dégueulasse... La blague aussi d'ailleurs. ».

Sinon, le reste de la chambre reste propre et bien rangée. Les draps sur lesquels je suis posé sentent la lessive et paraissent neufs. Après un rapide coup d'œil sur la quinzaine de mètres carrés qui m'entourent, je ne vois rien d'utile que je puisse utiliser. Mon attention se porte alors sur la table de nuit et ses cinq tiroirs à ma droite. Un second verre d'eau pour ma gorge sèche et la recherche se poursuit.