La reconquête d'Ephithélia

Naeris - 17

— Ma reine ! S'écria un garde en toquant contre la porte.
— Que se passe-t-il, Écho ?
— Nous avons des visiteurs, ils disent venir de la part de Joël.
— Joël n'est pas avec eux ?
— Non, ma reine.
— Dépêchons-nous dans ce cas. Faites-les entrer dans la salle principale.
Zaria se retourna vers sa fille, l'air soucieux.
— Je sais que ça fait beaucoup à encaisser et tu peux être en colère contre moi. Nous en rediscuterons dès que nous le pourrons. S'il te plait, je te demande juste de ne pas laisser les personnes que nous allons rencontrer voir notre discorde.
— Maman, il n'y a pas de discorde, j'ai juste besoin de tout comprendre. Mais je ne t'en veux pas.

Zaria prit sa fille dans ses bras, fière par la maturité dont elle faisait preuve. « Bien, allons-y ».

Les deux femmes se dirigèrent vers la salle centrale. À leur arrivée, Zaria se stoppa. Elle avait en face d'elle, un homme qu'elle n'avait pas vu depuis un demi-siècle.
— Paulos, c'était donc toi derrière les rebelles Ephiris, ça ne m'étonne pas. Pourquoi es-tu venu sans Joël ?
La reine laissait un espace important entre elle et les deux personnes qu'elle avait en face d'elle. Leurs auras étaient puissantes, elle avait en face d'elle deux guerriers Ephiris aguerris qu'elle avait autrefois combattu.
— On ne m'avait pas appelé par mon vrai prénom depuis très longtemps, votre majesté. Pour répondre à votre question, Joël a été tué, j'en suis désolé.
— Tué ? Par quelle main ?
Tina s'avança, « nous l'avons retrouvé proche de chez nous sur Terre, il avait passé un portail. Son esprit a été brisé. »
— De la torture mentale, je croyais qu'il ne restait plus personne capable de la réaliser. Comment pourrais-je vous croire ?
— Je m'appelle Tina, je faisais partie de l'ancienne garde d'élite, je peux projeter mon esprit ou vous l'ouvrir.

Zaria essaya de rester de marbres. Si cette jeune femme disait la vérité, elle était une Ephiria sans le savoir, un membre de son peuple. Zaria s'avança, elle dirigea sa main vers le visage de Tina, sans la toucher, elle s'introduit dans le souvenir que Tina lui ouvrait. Zaria recula et leur tourna le dos. Ses yeux croisèrent ceux de sa fille. Arial comprit que sa mère était face à un dilemme après ce qu'elle avait vu. Un silence pesant prenait place.

— Joël vous faisait donc confiance. Reprends Zaria en se retournant vers eux. « Il vous a même mentionné la menace qui plane sur nous tous. »
— Je connais Joël depuis longtemps, madame. Nous avions résisté ensemble, et quand nous avons fui, je suis resté en contact avec lui pour aider les Ephirias.
— Pourquoi ?
— C'était une demande de la reine Isis.
Zaria se figea, elle voulut aussitôt lui demander « pourquoi », avoir plus de détails, mais cela serait un aveu de faiblesse. Elle ne savait pas encore s'ils étaient amis ou ennemis.
— Que nous voulez-vous ?
— Nous souhaitons devenir vos allier.
— Pour que vous nous plantiez une épine dans le dos et dévoiliez notre présence aux Ephiris.
— Absolume... voulu rétorquer Paulos
— Paulos, tu étais le général des armés, le bras droit du roi qui a mené à la perte tout le royaume. Tu as sur les mains des milliers de morts, comment peux-tu te présenter devant moi et me demander une alliance ? Tu n'as absolument rien à me proposer hormis les morts que tu portes.

— Sauf votre respect, vous ne connaissez pas toute l'histoire, et je serais ravi de vous partager ma version lorsque nous en aurons le temps. Si nous sommes devant vous aujourd'hui, c'est parce que la menace que vous avez décelée, qui peut tous nous tuer ou tous nous sauver, est avec nous, nous savons qui c'est et elle est de notre côté.

Zaria partie dans un éclat de rire.
— Est-ce que tu parles de Naeris ? En effet, c'est elle qui peut décider de notre avenir. Et donc, tu dis qu'elle est de votre côté, c'est ça ?
— Absolument, son âme-sœur est un rebelle, Ephiris. Nous l'entraînons depuis des mois pour mener à notre victoire et détrôner l'usurpateur. Sur Terre, elle s'appelle Mélanie, elle n'a pas de souvenirs de sa vie passée à Ephithélia.
— Son âme-sœur, c'est donc vrai ? hoqueta Arial
— Oui. Mais vous le saviez déjà non ?
— Je te propose un marché, Paulos.