La reconquête d'Ephithélia

Ephithélia - 7

Mélanie se stoppa aussitôt, elle se figea au milieu de la piste, le regard dans le vide, merde, il l'avait retrouvé. Elle décida de se retourner après plusieurs secondes à faire le poteau au milieu de la piste, bizarrement personne autour d'elle ne semblait l'avoir remarqué. Elle s'huma les lèvres, geste que suivit d'un regard perçant Thibault, qui déstabilisa aussitôt Mélanie.

— Il est vrai que je vous dois une voiture, mais vous n'aviez pas à me séquestrer aussi, hurla Mélanie par-dessus la musique.

Thibault qui n'avait compris que la moitié de sa phrase, haussa un sourcil, venait-elle vraiment de dire qu'il l'avait retenu contre son gré ? Il se rapprocha d'elle.

— Il y a erreur Mélanie, vous vous êtes infiltré chez moi, je ne sais toujours pas comment, bien que j'aie ma petite idée dessus, vous êtes tombée et...

— Vous me poursuiviez ! Riposta Mélanie, en proie à une montée de colère.

— Non, vous vous êtes simplement fait des idées, rien de plus. Continua Thibault dans un calme olympien.

Mélanie a court de mots, ne put que fermer la bouche, elle n'avait aucun argument contre cela, il est vrai qu'elle avait pu devenir paranoïaque mais tout l'atmosphère à ce moment-là était favorable à ce sentiment. Cependant, bien qu'elle se remémorât ce moment, une phrase qu'il venait de prononcer l'avait perturbé. Son regard se plongea alors dans celui de l'homme qui était toujours en face d'elle. Face à sa mine interrogatrice, Thibault lui empoigna le coude, et l'amena près du bar. La musique, cette fois-ci en fond sonore, laissa place aux discussions, et alors que tout autour d'eux, les couples, et bande d'amis, riaient et parlaient, eux deux se regardaient dans le blanc des yeux.

Thibault interpela le serveur d'un geste de la main, qui arriva aussitôt, ce constat fit ouvrir de grands yeux à Mélanie : elle avait limite du monter sur le bar pour pouvoir interpeler le barman, « quelle injustice » pensa-t-elle aussitôt en soufflant.

— Qu'est-ce que vous prenez ? demanda poliment Thibault.

— Un gin tonic serait parfait, dit-elle en pensant au verre que Louise était censé lui apporter.

— Un gin tonic pour la demoiselle, et un whisky sec pour moi. commanda Thibault au barman qui s'était penché pour entendre la commande de son client.

Le barman, qui était un très beau spécimen au passage, s'affaira à sa tâche et à peine deux minutes plus tard, les verres étaient posés devant eux. Mélanie retint un cri de stupeur, « comment avait-il fait pour commander et être servi aussitôt sérieusement ?  C'était pire qu'une injustice, c'était limite une conspiration contre elle » pensa-t-elle à nouveau.

Elle prit une gorgée de sa boisson, qui lui fit un bien fou en quelques secondes. Elle renferma son verre entre ses doigts, alors que tous deux étaient chacun assis sur un tabouret du bar.

— Que signifie « j'ai ma petite idée là-dessus » ? questionna Mélanie sans passer par quatre chemins.

— Ma petite idée sur quoi ? taquina Thibault, il voulait des phrases claires.

— Oh ! Arrêtez un peu, sur comment je suis arrivée dans votre propriété ! Cela vous va-t-il formulé de la sorte ? s'irrita Mélanie.

— Tout cela est encore flou je dois avouer, mais il semblerait que nous ne sommes pas dans un lieu adapté pour parler de cela.

— Et bah, je ne bougerais pas d'ici, déjà je suis persuadée que vous m'avez suivi jusqu'ici, il y a des centaines de boites de nuit dans cette ville !

— Mais vous délirez complétement ! Si je suis ici, c'est parce que je fête mon retour dans mon entreprise, après à vous de voir le mal partout, là n'est pas mon problème.