Chapitre 1

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Sous le feuillage dense de la forêt d'Aeloria, mes pas se perdent dans le tapis de feuilles craquantes. Mes cheveux, tressés avec soin pour éviter les branches, virevoltent gracieusement au rythme de ma marche. Leur couleur pourrait se confondre avec la terre parsemant le sol. Je marche droit devant moi depuis plus de deux heures, m'enfonçant un peu plus dans les profondeurs des bois. La couleur des feuilles commence à changer, prenant la teinte d'un levé de soleil avec une petite touche de miel. On pourrait croire que mes iris ont été peintes à partir de ce tableau-là.


La forêt dans laquelle je me trouve est un véritable havre de paix, où règnent la quiétude et la majesté de la nature. Les arbres immenses s'élancent vers le ciel, formant une canopée verdoyante qui filtre doucement la lumière du soleil. Des rayons dorés passent à travers les feuilles, créant des jeux d'ombres et de lumière sur le sol tapissé de mousse. Le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les branches créent une symphonie apaisante qui enveloppe l'atmosphère d'une aura magique.


Les sentiers serpentent entre les troncs massifs, invitant à l'exploration et à la découverte. Des fleurs sauvages parsèment le sol, offrant une palette de couleurs éclatantes qui attirent les regards. Des ruisseaux cristallins serpentent à travers la forêt, formant de petits cours d'eau où l'eau clapote doucement sur les pierres polies par le temps.


À chaque pas, je me sens connectée à la nature, bercée par le murmure apaisant des feuilles et le parfum enivrant des fleurs sauvages. C'est ici, dans ce sanctuaire de verdure, que je trouve refuge pour apaiser mon esprit tourmenté et chercher des réponses à mes questions.


Dans mon esprit, le visage pâle et les yeux ternes d'Elyia hantent mes pensées. Son expression de souffrance me pénètre au plus profond de l'âme, et mon cœur se serre à son souvenir.


Tout mon être est animé par le désir de lui apporter le soulagement tant attendu, la maladie qui la consume semble se rependre plus vite que la lumière à travers les âges. Mais les sombres présages qui entourent la forêt m'emplissent d'une anxiété grandissante. Malgré les avertissements de ma mère, l'urgence de la situation m'incite à braver l'interdit et à plonger au cœur des bois, dans l'espoir de trouver l'Éclat de Lysaria. Cette fleur d'une beauté incomparable et d'une pureté sans égale est notre unique espoir de guérison. La vie de ma meilleur amie en dépend. Ses pétales d'une blancheur immaculée semblent presque célestes , orné d'une bordure argentée qui leur confère une aura mystique. Au centre de chaque fleur un cœur doré étincelle tel une pépite de lumière. Il est impératif que je trouve cette fleur pour sauver Elyia.


Malheureusement l'Éclat de Lysaria est l'une des merveilles les plus rares du royaume d'Eldoria. Mais pour mon amie, je suis prête à remuer ciel et terre si cela peut me permettre de trouver cette fleur. Je cherche dans mes souvenirs profonds son endroit de prédilection pour germer. Je suis passionnée par les plantes et les fleurs. Leurs vertus médicinales me fascinent. Je dévore tellement d'ouvrages que parfois mes souvenirs se confondent, et il me faut un moment pour faire fonctionner les rouages de mon cerveau et trouver l'information manquante. Puis, soudain, un souvenir germe dans ma tête.


Il me semble avoir lu ça quelque part dans la grande bibliothèque, dans une des archives de l'ancienne guérisseuse de notre village, Maddyh. Je n'ai jamais connu ma grand-mère, pourtant j'ai le sentiment de partager beaucoup de similitudes avec elle. Soudain l'une des phrases de son grimoire me revient en pensées tel un petit nuage. « Au bord de la rivière Lumirive, là où les eaux cristallines murmurent des secrets anciens, l'Éclat de Lysaria déploie sa splendeur, émergeant tel un joyau au milieu de l'eau. » Mais oui bien sûr, comment ai-je pu oublier cette information ! Cette fleur pousse seulement au bord des cours d'eau. Dans ma hâte je m'élance à travers les bois, chaque pas me rapprochant de la rivière. La Lumirive, majestueuse rivière, serpente à travers la forêt depuis les Montagnes Sacrées au nord du royaume jusqu'aux confins méridionaux des terres, où elle se déverse dans l'océan Aranthilmar, qui signifie "Mer des anciens" dans la langue ancienne. Elle divise le royaume en deux, tranchant net entre l'est et l'ouest, et créant ainsi une frontière bien distincte.

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