Chapitre 55

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La sensation d'étouffement me submerge, et chaque inspiration devient un combat désespéré contre l'eau envahissant mes poumons. Mon corps entier brûle d'une douleur lancinante, comme si chaque parcelle de ma peau était en feu. Je lutte férocement, mes membres agitant frénétiquement pour trouver un salut dans les profondeurs sombres de l'eau. Enfin, après de laborieuses tentatives, je parviens à m'extraire partiellement de l'eau suffocante, mes poumons se gorgeant d'air salvateur dans un effort désespéré de survie. Au milieu de ce lac immense, je me sens submergée par une sensation d'égarement et de panique. La surface de l'eau m'entoure de tous côtés, semblant s'étendre à l'infini, et je suis prise au piège dans cet océan d'incertitude.


Autour de moi, les sapins de la forêt dense se dressent comme des sentinelles menaçantes, leurs branches semblant se refermer sur moi, me confinant davantage dans cette obscurité angoissante. Aucun repère ne se dessine à l'horizon, aucun signe de vie ou de civilisation, juste le silence oppressant qui pèse sur mes épaules.


Les reflets déformés à la surface de l'eau ajoutent à mon désarroi, créant des illusions troublantes et déroutantes. Le chant des oiseaux, loin d'apporter du réconfort, résonne comme des cris d'alerte dans mon esprit tourmenté, amplifiant ma détresse.


Perdue au milieu de cette nature sauvage et inhospitalière, je lutte contre la peur qui m'envahit, cherchant désespérément un signe, un indice qui pourrait me guider vers la sortie de ce cauchemar aquatique.


La panique m'envahit alors que je réalise qu'Aeri est introuvable. Je pivote sur moi-même autant que l'eau mouvementée me le permet, scrutant l'horizon dans l'espoir de l'apercevoir. Mais il est nulle part en vue.


Un cri déchire ma gorge alors que je hurle son nom, brisant le silence de la forêt et faisant s'envoler les oiseaux effrayés. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine alors que je me démène pour nager aussi vite que possible jusqu'à la rive la plus proche.


Lorsque mes pieds touchent enfin la terre ferme, je m'efforce de me relever, toussant et crachant de l'eau, mes vêtements collés à ma peau tremblante. Je réalise alors, avec un sentiment de vulnérabilité glaciale, que je ne porte qu'une simple robe blanche, dévoilant ma nudité à travers le tissu détrempé.


« Aeri ! Où es-tu ? Réponds-moi, par la déesse ! »


Je suis prise d'une panique incontrôlable, et je l'imagine perdu, comme Thoran, dans une autre temporalité.


« Aeri ! Aeri ! »


Je commence à courir le long du lac, mes pas précipités résonnant dans le silence oppressant de la forêt.


À travers notre lien, je l'entends tousser. Je m'arrête brusquement dans ma course et essaie de calmer ma respiration. Inspirant profondément, une fois calmée, je lui parle par télépathie.


« Où es-tu ? Je ne te vois pas. Est-ce que tu vas bien ? »


Sa réponse met un moment à me parvenir, et le son de sa voix me semble lointain, comme si notre connexion devenait fragile.


« Yuna ? Où sommes-nous ? Je ne sens plus rien, je ne reconnais rien. »


M'asseyant sur un rocher proche de l'eau, j'essaie de lui transmettre de l'énergie.


« Que vois-tu autour de toi ? »


Il tousse à nouveau, et ses mots deviennent de moins en moins perceptibles.


« De l'eau, beaucoup d'eau. Je n'arrive plus à bouger. »


Je me lève précipitamment et me mets à courir.

Les Destins Entrelacés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant