Black Roses- Terminé

Chapitre 24

Jake

Je perçois des bruits, le tintement de machines médicales. Des gens vont et viennent à mon chevet. Ils me parlent, me disent de me rétablir vite. J'aimerais leur faire savoir que je suis là, que je les entends, sauf que mes yeux refusent de s'ouvrir. Je sais que je me trouve à l'hôpital, mais j'ignore comment j'ai atterri là. Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me réveiller ? Où est Lyra ?

Les battements de mon cœur s'accélèrent, le bruit augmente à la même cadence. On m'injecte quelque chose dans le bras, puis c'est à nouveau le trou noir.

J'oscille ainsi entre la conscience et l'inconscience pendant plusieurs heures. Ou serait-ce plusieurs jours ? Puis, je finis par m'éveiller complètement. Cette fois, mes paupières bougent. Je réussis à les ouvrir, non sans un froncement de sourcils.

— Il est réveillé ! crie la voix d'Aiden.

Je reprends petit à petit possession de mon corps. Mes membres sont ankylosés et je peine à respirer. Chaque inspiration provoque une douleur vive dans ma poitrine. Ma vision est floue et je n'arrive à ouvrir mon œil droit qu'à moitié. Mon visage me fait un mal de chien. Soit je suis courbaturé à l'extrême, soit on m'a passé au rouleau compresseur. Je bouge lentement mes doigts, puis mes orteils, heureux de constater que tout fonctionne. Tout à coup, des flashs de la soirée au restaurant me reviennent en mémoire. Je prends ma tête entre mes mains pour faire taire le vacarme dans mon esprit. Lyra.

Je m'affole, la cherchant du regard. J'espère qu'elle se porte bien. Ne la voyant nulle part, je sens le stress monter en moi. L'appareil à ma droite s'active et mon mal de crâne s'intensifie.

— Jake, écoute-moi.

Aiden pose la main sur mon bras, se voulant rassurant, mais je le repousse d'un coup d'épaule. Le bip du moniteur cardiaque ne cesse d'augmenter, si bien qu'une infirmière se pointe dans ma chambre.

— Calmez-vous, monsieur, il ne faut pas vous énerver, c'est mauvais pour votre cœur.

— Où est-elle ? réussis-je à articuler.

Ma bouche est sèche et ma gorge, irritée. C'est à peine si je reconnais le son de ma propre voix.

— Où est Lyra ? répété-je, paniqué, me tournant de nouveau vers Aiden.

Il baisse les yeux, incapable de soutenir mon regard.

— Je suis désolé...

— Ils lui ont fait du mal, c'est ça ? m'écrié-je.

— Non, Jake. Elle est partie...

Sa voix est basse, presque inaudible. Son regard, lui, est empli de compassion.

— Comment ça « partie » ? demandé-je en fronçant les sourcils. Elle va revenir plus tard ?

— Je ne pense pas. Elle nous a appelés en pleurs le soir de ton accident. Je l'ai laissée ici en lui promettant de revenir à la première heure. Elle devait passer la nuit dans ta chambre, puis quand je me suis pointé le lendemain, Jolene m'a raconté qu'elle l'avait vue partir. Elle n'est pas revenue depuis...

Les rouages de mon cerveau s'enclenchent. Pourquoi est-elle partie ? Où est-elle ? Est-elle en danger ?

La peur qu'il lui soit arrivé malheur me dévore de l'intérieur. L'angoisse m'enserre de ses griffes acérées. J'ai l'impression de mourir.

Soudain, une lueur d'espoir m'envahie. Me rappelant de mes moments de semi-conscience, je me risque à poser la question qui me brûle les lèvres :

— J'ai été dans le coma combien de temps ?