Épilogue

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Lyra

Un an plus tard

Si on m'avait dit qu'un jour, je vivrais en paix avec l'homme de ma vie, je ne l'aurais pas cru. Pourtant, la dernière année en témoigne. Je n'ai pas seulement gagné un petit ami, mais aussi une petite fille extraordinaire. C'est officiel depuis quelques mois maintenant, je suis la mère adoptive de Maddie. J'étais si émue quand Jake et elle m'en ont fait la demande. J'ai pleuré – encore –, mais de joie cette fois. Je connais désormais l'amour inconditionnel d'une mère, le désir de protéger à tout prix. Je ferais n'importe quoi pour elle, pour assurer son bonheur et, surtout, je serai toujours là. Parfois, je pense à ma propre mère, à ce qu'elle a traversé et à son départ. J'en arrive toujours à la même conclusion : elle nous a abandonnés. Je ne comprends toujours pas comment elle a pu s'enfuir sans moi. Pourquoi me laisser grandir dans ce monde qu'elle considérait dangereux ? Son absence restera à jamais gravée dans mon cœur, comme un vide impossible à combler, même à l'âge adulte. Je fais donc le serment d'éviter cette douleur à Maddie. La petite a déjà perdu une mère, pas question qu'elle en perde une autre.

Mon départ précipité l'a affectée plus que ce que l'on croyait. Ça a remonté à la surface un sentiment longtemps enfoui en elle : la peur de l'abandon. Souvent, lorsque je la borde le soir, elle me fait promettre de ne pas partir. Je la rassure comme je peux, même si mon cœur se brise à chaque fois parce que c'est à cause de moi qu'elle éprouve cette crainte.

— Maman ! s'écrie Maddie, depuis le bout de l'allée que nous sommes en train d'arpenter.

— Oui, ma chérie ?

— Est-ce que je peux acheter une barre chocolatée ? S'il te plaît, s'il te plaît, me supplie-t-elle en me faisant les yeux doux.

— Juste une, d'accord ?

— Yes !

Elle attrape l'objet en question et accourt vers moi pour le déposer dans le panier. Nous poursuivons nos courses pour le souper de ce soir. C'est un repas important puisque nous recevons les parents de Jake. Cela fait plus de cinq ans qu'il ne les a pas vus et ce sera leur première rencontre avec leur petite fille. Elle a tellement hâte de faire la connaissance de ses grands-parents. Entre l'excitation de la petite et l'appréhension de son père, je m'assure que tout se déroule à merveille.

Mon téléphone sonne dans la poche arrière de mon jean tandis que nous nous dirigeons vers les aliments surgelés. Ma fille court vers le frigo de crèmes glacées pendant que je décroche.

— Allô ?

— Salut, mon amour. Ça va ?

Je souris en entendant la voix de mon homme à l'autre bout du fil. Est-ce que ce sentiment de pur bonheur disparaîtra un jour ? J'espère que non.

— Ça va très bien et toi ? Tu es toujours au boulot ? demandé-je en coinçant l'appareil entre l'épaule et l'oreille pour continuer à avancer.

— Je termine dans dix minutes. Tu es à l'épicerie ?

— Oui. On a presque terminé.

— Parfait.

Un silence se fait entendre. Je peux presque deviner ses pensées.

— Tu es nerveux, déduis-je.

— Tu n'as pas idée à quel point. Je m'inquiète surtout pour Maddie. Et s'ils ne l'aiment pas ? Si leur opinion d'elle est ternie par les actes de Jenna ? Si...

— Arrête de t'inquiéter, tout se passera bien. Tout le monde l'aime, c'est une enfant en or. Elle est souriante, polie et super mignonne. Je parie que quand ils plongeront leur regard dans ses yeux chocolat, ils tomberont sous le charme.

— Tu as raison, je m'en fais sûrement pour rien. Ça fait si longtemps...

— Je sais, mon amour, mais ce sont tes parents. S'ils t'aiment autant que nous aimons Maddie, ils te pardonneront.

— Et si moi, je n'arrive pas à leur pardonner ?

— Laisse les choses se faire d'elles-mêmes et essaie de ne pas trop y penser, lui conseillé-je en marchant en direction de la caisse, suivie de Maddie.

— C'est papa ? demande-t-elle, curieuse.

— Oui, tu veux lui dire bonjour ?

Son sourire me confirme qu'elle désire lui parler. J'en avise Jake et passe le téléphone à Maddie pendant que je m'occupe de régler la facture.

Elle me redonne le cellulaire, puis nous sortons.

— On se voit tout à l'heure, chéri. Essaie de rester calme.

— Plus facile à dire qu'à faire... À tantôt, je t'aime.

— Je t'aime aussi.

Je raccroche et prends la main de Maddie tout en poussant le panier jusqu'à la voiture.

Je range les sacs dans le coffre, lorsque des éclats de voix parviennent à mes oreilles.

Cette voix... je la reconnais. Je me fige instantanément. Ma fille doit le remarquer puisqu'elle m'observe, les sourcils froncés, depuis le siège arrière où elle est installée.

La femme se rapproche de plus en plus. Je ne peux ignorer sa proximité. Un frisson me parcourt l'échine, les battements de mon cœur s'accélèrent. C'est impossible...

Je fais volte-face et me retrouve face à un fantôme de mon passé. Toute couleur quitte mon visage, mes jambes, devenues molles comme des spaghettis, menacent de lâcher sous mon poids. Nos regards s'accrochent. Même couleur de yeux, même cheveux blonds, même nez retroussé. J'ai l'impression de voir mon sosie avec vingt-cinq ans de plus. Elle arrête de marcher pour m'observer, aussi surprise que moi. Une pré-adolescente d'environ douze ans se tient à ses côtés, les bras croisés. Cette dernière n'a visiblement aucune idée de qui je suis. Je fais un pas, puis deux, me retrouvant à quelques centimètres de la femme qui m'a mise au monde.

— Maman ?

À suivre...

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Coucou ! C'était le dernier chapitre pour le tome 1 de Black Roses. 

Qu'avez-vous penser de l'histoire ? De ses personnages ? De la fin ? 

Dites-moi tout en commentaire :)

Black Roses- TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant