Chapitre 3 - Maria Trivoli & Luciano Galbani

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Lundi 4 Mars 2002

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Lundi 4 Mars 2002.

Appelé en latin Amphitheatrum Flavium, le Colisée de Rome restait à ce jour l'une des plus formidables constructions de l'Empire Romain d'Occident.

Initiés sous le règne de l'Empereur Vespasien, en 70 après Jésus-Christ, les travaux de construction ne furent achevés qu'une décennie plus tard par son fils, l'Empereur Titus. Au plus fort de son exploitation, l'arène pouvait accueillir jusqu'à cinquante mille personnes et était principalement utilisée pour les munera, des spectacles ouverts à tous. Qu'il s'agisse de combats de gladiateurs ou d'autres jeux tel que la chasse d'animaux sauvages ou les légendaires mises à mort orchestrées par l'Empereur, ces spectacles gardaient une forte connotation religieuse et démontraient la puissance et le prestige de sa famille, notions éminemment importantes des temps antiques.

Pourquoi se récitait-elle ces phrases maintes et maintes fois formulées à ces étudiants ? Maria Trivoli se posa la question. N'y avait pas mieux – ou simplement autre chose, à penser à cet instant ? Et que penser précisément ?

Contrairement à ce qu'elle avait pu laisser paraître jusqu'à présent, elle n'ignorait rien de l'identité de son visiteur du soir. Depuis quelques mois, « il » monopolisait les ondes à intervalles réguliers, redoublait d'ingéniosité lorsqu'il fallait justifier la cruauté de ses actes et, par arrogance, folie ou les deux à la fois, mettait en scène son avance et sa supériorité sur les forces chargées de son arrestation des pires manières possibles. Un Scorpio des temps modernes qui tenait l'une des plus grandes villes du monde sous son joug.

Par instinct de survie, Trivoli avait préféré se plonger dans le silence et utilisé le temps laissé à sa disposition pour réfléchir sur sa situation et prendre en considération les différentes informations que son agresseur avait laissé échapper.

Il y avait là de quoi faire.

Il avait parlé du fameux Colisée de Rome et de son besoin impérieux de s'y rendre immédiatement à ses côtés. Pourquoi là-bas, pourquoi ce monument-ci et pourquoi tout de suite ? Elle n'avait pas encore toutes les clés de compréhension mais sentait qu'il ne l'avait pas choisi par hasard. Quelque chose s'y trouvait. Quelque chose s'y cachait. Quelque chose qui la concernait et qu'il lui fallait découvrir.

Il avait aussi parlé de choses beaucoup plus obscures.

« Le Second Evangile ? » ; « Les Objets Sacrés ? » ; « Le Clan de Raven ? ».

Des mystères. Des appellations qui ne lui inspiraient pas grand-chose mais qu'elle ne pouvait se permettre de prendre à la légère. Il allait très vite falloir les considérer comme la chose la plus importante de l'univers.

Trivoli pensa à « lui ». Puis à elle-même.

Bien que toujours sous la menace d'une arme et, de ce fait, contrainte de se soumettre à tout ce qu'il attendait de sa part, elle s'étonna de trouver sa capacité de réflexion intacte et tourner à plein régime. Elle trouva étrange, et se trouva étrange, d'être capable de raisonner, réfléchir et de se poser autant de questions alors que le moment ne s'y prêtait définitivement pas.

LA REVANCHE DE L'EMPEREUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant