Chapitre 7

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On ignore souvent que ce que l'on fait à cet instant précis pourrait être la dernière fois. C'est pourquoi on vous dit de toujours vivre comme si c'était votre dernier jour.

Mais l'humain a ce pouvoir irréfutable de mépriser. Il ignore, d'une manière perpétuellement angoissante.

Parce qu'en réalité, il a peur.

Il craint l'univers.

Il opte pour le silence éternel.

C'était le quotidien de ce jeune homme.

Son discours résonna dans son esprit.

Matvey la regarda, plongé dans ses pensées, analysant chaque mot, chaque intonation. Son esprit ne cessait de tourner.

Toujours sa main sur la sienne, lui offrant un contact tangible et enflammé.

_ Il devait être aveugle pour ne pas revenir à vous, réussit-il à dire avec douceur avant de lacher un sourire énigmatiques en détournant son regard.

Quant à elle, un sourire sincère apparut sur son visage, paré de nuances délicates, transmettant une authenticité indéniable.

...

Sous la lumière argentée de la pleine lune, ils se promenèrent dans la ville animée, leurs pas résonnant doucement sur les pavés.

Les rues étaient baignées d'une atmosphère envoûtante, où les lumières vives des boutiques et des cafés contrastaient avec l'éclat lunaire. Les rires et les conversations des passants formaient une symphonie urbaine.

Tous deux apprirent à se connaître davantage, leurs discussions fluctuèrent entre des anecdotes légères et des confidences profondes.

Elle s'arrêtait parfois devant une vitrine illuminée ou un musicien de rue, et il la suivait en silence, appréciant le fait qu'elle lui prenne la main pour l'entraîner dans toutes les directions.

Il restait encore étonné par sa chance. Il lui jetait des regards furtifs, toujours incrédule d'avoir trouvé quelqu'un avec qui marcher.

Être apprécié d'une manière aussi sincère... Cela lui semblait presque irréel.

_ Ma grand-mère tolère de plus en plus mes escapades ces derniers temps.

Chaque sourire qu'elle lui adressait, chaque mot doux qu'elle prononçait, ressemblait pour lui à un rêve devenu réalité.

Je pense qu'elle aimerait se débarrasser de moi, dit-elle en faisant semblant d'être en peine.

Il esquissa un sourire furtif avant de répondre :

_ Je viendrai me présenter à elle demain.

Elle leva les yeux vers lui, croisant son regard vert pour la première fois.

_ Vous seriez prêt à m'épouser ?

Il resta silencieux en marchant à ses côtés, conservant le même sourire, tandis qu'elle l'observait, tentant de déceler la moindre réaction.

Le jeune homme finit par la raccompagner chez elle.

Ils s'arrêtèrent devant sa porte, et sous la lumière de la lune, ils échangèrent un regard révélateur, gravant une empreinte dans son cœur.

Elle rentra finalement chez elle, et lui commença son chemin de retour, le cœur léger mais l'esprit encore enivré par les émotions de la soirée.

Soudain, le ciel s'assombrit, et une pluie battante s'abattit sur lui, le surprenant en pleine rue. Les gouttes, grosses et lourdes, le trempèrent instantanément.

Il se sentit étrangement vivant. La fraîcheur de la pluie contre sa peau lui rappela la réalité, mais aussi l'intensité de ses émotions.

Chaque goutte semblait intensifier la chaleur qui montait en lui, transformant la froideur de la pluie en une flamme frappante.

Il leva la tête vers le ciel, acceptant cette douche céleste.

...

Il avançait à pas lents et maladroits vers sa chambre. Chaque mouvement révélait une fatigue extrême. Il rentra, luttant contre une fièvre ardente qui semblait consumer chaque parcelle de son énergie.

Les souvenirs de la soirée envahirent soudain son esprit, embrasant son âme.

Des illusions séduisantes envahirent sa conscience.

Il cligna des yeux, essayant de rester éveillé malgré la chaleur intense qui battait à ses tempes. Sa respiration devint laborieuse, chaque souffle un effort monumental.

Il serra son poing, sentant toujours la main de sa bien-aimée. Ses mains tremblèrent légèrement alors qu'il cherchait un appui le long des murs de sa chambre pour ne pas vaciller.

Il serra les dents, déterminé à atteindre son lit avant que la fièvre ne l'emporte. Mais ses jambes devinrent de plus en plus lourdes.

Avant de perdre complètement connaissance, il s'effondra sur le sol, la respiration saccadée, le corps brûlant de fièvre. Ses derniers instants de conscience sont marqués par un mélange d'adoucissement et de terreur. 







À suivre

Le rêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant