Chapitre 8

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Un silence démesuré, lourd et oppressant s'étendait partout, enveloppant tout dans un voile insondable.

C'était comme se trouver au cœur d'un profond tunnel sombre.

Sans fin visible.

Où la sensation de vide était la seule chose qui lui faisait réaliser qu'il existait encore.

Il n'y avait ni lumière, ni la moindre lueur pour percer cette obscurité totale. Le silence était si absolu qu'il en devenait presque palpable, comme une entité qui respirait et pesait de tout son poids sur son torse.

Des illusions commencèrent à émerger, des visions éphémères dansant aux confins de sa perception. Les incompréhensions surgirent, se mêlant à une pluie d'hallucinations. Les pensées se bousculaient, créant un tourbillon de sentiments et de questions.

"Suis-je même en vie ?"

Ces questions résonnaient dans son esprit, chacune comme un écho interminable dans ce vide sans limite. Son esprit, cherchant désespérément une logique dans ce chaos, se perdait de plus en plus dans ce labyrinthe mental.

"Ne perdez pas confiance en moi. Je sais que tu attendais. Je sais que tu as prié pour mon âme."

Le temps semblait se dilater, chaque seconde devenant une éternité.

Des voix énigmatiques résonnaient dans la pièce, et il voyait des personnes parler, parler sans cesse.

"Être assez courageux pour rêver... Pourquoi tant donner lorsqu'il n'a plus rien ?"

Ils partaient mais revenaient toujours à la même heure, et il ne voulait plus les voir. Des visions éphémères dansaient aux confins de sa perception. Les ombres prenaient des formes indistinctes, se tordant et se transformant en figures incompréhensibles. Chaque mouvement de ces spectres imaginaires semblait intensifier la confusion et l'incertitude.

Soudain, comme un miracle, une petite lueur éclot au loin. C'était une lumière fragile, vacillante, mais elle était là. Elle transperçait l'obscurité, une promesse de sortie.

Et dans la minute qui suivit, il ouvrit faiblement les yeux, la lumière se transformant en celle de sa chambre, douce et familière. Il se retrouva allongé sur son lit avec un corps lourd.

Le premier visage qu'il aperçut fut celui d'Anastasia, la vieille dame qui s'occupait du ménage de la maison.

Elle avait un sourire modeste permanent sur son visage ridé, elle était aimable, complaisante. Son seul péché était qu'elle manquait d'imagination...

Elle le regarda avec de grands yeux en réalisant qu'il avait ouvert les yeux.

_ Monsieur Matvey ! Vous vous réveillez enfin !

Il essaya de se redresser en utilisant ce qu'il trouvait de force.

_ Reposez-vous voyons ! ajouta-t-elle en l'aidant à s'allonger.

_ Anastasia, que s'est-il passé ?

Il demeura surpris d'entendre sa propre voix, mais également soulagé de constater qu'il était toujours capable de prononcer des mots corrects.

_ Vous étiez sévèrement malade, je me suis occupée de vous pendant cette semaine.

_ Semaine ? Anastasia, c'était hier que j'ai eu de la fièvre.

Elle resta figée pendant un court instant avant de s'exclamer :

_ Une fièvre ?

_ Oui, en rentrant hier, une pluie ardente m'a trempé et je suis tombé malade.

Le rêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant