Chapitre 1

168 42 54
                                    


Insaisissable.

Inapparent.

À vrai dire, les compliments dépassaient sa personne.

Il aima regarder le ciel. Il y eut du bonheur à l'horizon.

Mais cela devint terriblement lassant.
S'accrocher à des évasions fut décourageant.

Être laissé à l'abandon ne lui fit plus frayeur.

Parce qu'il savait qu'ils finiraient tous par renoncer.

C'était le même récit.

"Nous ne sommes plus amis, tu ne me connais pas."

"Est-ce que tu m'as sincèrement connu un jour ?"

"Qui me connaît véritablement ?"

"C'est étrange, ce silence, n'est-ce pas ?"

Il fixa cette voûte céleste sans cesse.

Le mal se répandit en lui, insidieux, comme une fièvre brûlante qui envahit tout.

"C'était la nuit quand tu es morte, ma flamme."

Ils riaient tous.

Ils se contentaient de hocher la tête sans rien dire.

Était-ce un déguisement, comme au collège ?

"Je suis désolé d'être parti, c'était pour le mieux.
Je ne me suis jamais senti bien avec eux."

Pourquoi ce fut si silencieux ?

Pourquoi fallait-il qu'ils l'esquivent à chaque fois ?

Qu'avait-il de si dérangeant ?

Qu'avait-il de si troublant ?

Sa silhouette élancée pourrait passer inaperçue dans une foule.

Souvent ignoré ou naturellement négligé par ceux qui croisèrent son chemin.

Après avoir constaté la nature humaine aussi laide qu'elle puisse être, il cessa de chercher la compagnie des autres. Il passa ses journées dans un vieux hangar à l'orée du bois, où les pages de ses livres préférés se mêlaient sous ses doigts habiles.

Il avait un esprit brillant qui vit le potentiel caché dans les objets les plus banals.

Dans chaque objet, il vît une promesse de beauté, une rédemption silencieuse. Là où d'autres voyaient des reliques abandonnées, lui vit des trésors d'histoires non racontées, des souvenirs figés dans le temps.






À suivre

Le rêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant