Chapitre 4

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Les gens...

Souvent masqués par des regards traîtres et remplis d'imposture.

Ils dissimulaient leurs véritables intentions et sentiments derrière une façade de complaisance ou de loyauté.

"Parfois, je les trouve comiques." disait-il.

Ces individus ne sont jamais sincères, ni envers eux-mêmes ni envers les autres, car cela exigerait de reconnaître leurs propres lâchetés et insuffisances.

"Ma première pensée était d'attendre, mais que puis-je attendre ?"

"Y aurait-il véritablement quelqu'un d'honnête parmi cette masse humaine ?"

Leurs interactions avec autrui étaient une extension de leur propre déni. S'attendre à de la sincérité de leur part revenait à attendre l'impossible, car leur monde était construit sur des fondations de tromperie et d'illusion.

_ Pourquoi avez-vous autant hésité à venir ?

Une voix lui coupa brusquement le fil de ses pensées. Sa compagnie était tant agréable qu'il avait oublié de s'inquiéter.

Sa petite voix lui évoqua la sensation d'un rêve lointain. Chaque mot s'écoula avec une délicatesse qui apaisa et charma ses oreilles.

_ Je pensais que je ne me remettrais pas si vous m'aviez rejeté, néanmoins il me semblait préférable d'intervenir. Vous laisser avec cet homme m'aurait affecté.

Elle laissa filer un sourire dans la même seconde.

Il se demandait pourquoi elle n'avait toujours pas essayé de s'échapper. C'était dans la nature humaine. Trouver un prétexte n'était pas inconcevable.

Le déroulement du récit était semblable. C'étaient toujours les mêmes répliques, les mêmes regards.

Pourquoi fallait-il que l'histoire change aujourd'hui ?

_ Merci de m'avoir permis de marcher à vos côtés pendant ces quelques instants. Je suis reconnaissant. Vous voir marcher paisiblement à mes côtés m'offre quelque chose d'assez humain à vrai dire, dit-il. À vrai dire... les femmes ignoraient constamment les hommes dans la rue. Je suis encore reconnaissant que vous n'ayez pas eu crainte de ma personne, reprit-il en lâchant un souffle qui semblait être un rire.

_ Vous semblez être quelqu'un de fiable, en revanche vous avez l'air de posséder une aura surprenante.

Sa voix était encore douce et cristalline, mais avec une profondeur qui ajoutait une note de mystère et de séduction.

En la contemplant, il remarqua qu'elle leva lentement le bras, pointant vers un bâtiment au loin.

_ C'est dans cette ruelle que j'habite.

_ Maintenant, il faudra bien trouver une autre raison pour vous retrouver à nouveau, dit-il dans un soupir.

Elle laissa échapper un rire aussitôt.

_ Vous ne manquez pas de sincérité.

Un rire tel un souffle de fraîcheur dans l'air.

Il lui serra la main légèrement dans un geste spontané. Elle leva son regard pour le contempler à son tour.

_ Je n'ai nullement envie de vous laisser. De multiples questions m'agressent en ce moment même. La soif de vous parler sans cesse surgit en moi.

Elle se tourna vers lui légèrement, leurs yeux ne se lâchèrent plus. Les dernières lueurs du soleil effleurèrent ses cheveux aussi sombres que ses yeux.

Un mystère.

"Un mystère, cette rencontre", pensa-t-il.

Lui qui adorait les mystères.

Bien que ce mystère-là, il voulait connaître son secret.

_ Promettez-moi quelque chose, dit-elle.

_ Dites-moi.

_ Revenez ici demain, à la même heure.

_ Je reviendrai.







À suivre

Le rêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant