Chapitre 16. Voir Paris...

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Dans leur campement de fortune au fin fond de la forêt où il avait affronté Peter, Sirius se réveilla quand il sentit Sélène bouger contre lui. Il avait fini par s'allonger près d'elle après avoir lu le journal de son frère en entier. Il n'avait dormi que trois ou quatre heures tout au plus et son sommeil n'avait pas vraiment été réparateur. Il se sentait épuisé.

Il soupira en se tournant sur le dos et s'étira en poussant un gémissement.

— Tu n'as pas l'air d'avoir dormi beaucoup, constata la jeune femme en lui caressant le visage, inquiète.

Il hocha la tête pour confirmer.

— J'ai lu les notes de mon frère pendant une bonne partie de la nuit... souffla-t-il. Ca va mieux, toi ? Ta tête ?

— Un peu comme une gueule de bois, mais ça va, oui, répondit-elle.

Il lui embrassa le poignet en souriant, rassuré sur ce point, puis s'assit au bord du lit. Il se prit la tête entre les mains, encore tourmenté par les pensées qui ne l'avaient pas quitté depuis qu'il avait commencé sa lecture la veille au soir. Il se sentait dévoré par la culpabilité qui ne le lâchait plus depuis que Sélène lui avait avoué le rôle de son frère dans cette chasse aux Horcruxes et qui le rongeait davantage encore depuis la veille.

La jeune femme se mit à genoux, derrière lui sur leur couchette, et entoura sa taille de ses bras, cherchant à lui procurer un semblant de réconfort.

— Je m'en veux tellement, dit Sirius. Pour Regulus...

— Tu as fait ce que tu pouvais avec les informations que tu avais.

— C'était mon petit frère, je l'ai abandonné.

— Et lui t'a rejeté. Une relation implique deux personnes, tu n'es pas le seul responsable.

Sirius hésita puis ramassa le journal intime au pied du lit et l'ouvrit à la dernière page, relisant à haute voix ce que son frère avait noté :

— J'espère avoir l'occasion un jour de revoir mon frère. De lui dire qu'il avait raison, de lui dire ce que j'ai découvert. J'espère qu'il acceptera de me pardonner et qu'il voudra bien se battre à mes côtés et peut-être retrouver un peu de la complicité qu'on avait... Avant.

Ses mains tremblaient. Sélène comprit alors la morosité de son compagnon et resserra son étreinte autour de sa taille. Sirius referma le carnet mais le garda en main, le faisant tourner et retourner entre ses doigts, comme à chaque fois qu'il était mal à l'aise avec ce qu'il ressentait. Il prit une grande inspiration et se dégagea de l'étreinte de Sélène.

— Il faut que j'écrive à Dumbledore, pour lui dire qu'on en a trouvé un de plus et que, d'après Regulus, il y en a encore d'autres. Dumbledore saura quoi faire.

Sirius avait remis le masque derrière lequel il cachait ses sentiments. Sélène n'en fut pas surprise et n'en prit pas ombrage. Il avait toujours été comme ça. Dès qu'on touchait à un sujet trop sensible. Il avait appris à baisser un peu ses barrières avec elle, mais il restait un Black et il avait été endoctriné durant toute sa jeunesse : un Black ne pleure pas, un Black ne s'apitoie pas. Aussi, elle ne chercha pas à prolonger la conversation et se contenta de réagir à l'information qu'il venait de lui donner.

— Il y en a encore plus ? demanda Sélène, effarée. On a déjà confirmation qu'il en a créé deux, peut-être trois avec la relique de Poufsouffle et un autre avec celui chez les Malefoy. Et ton frère pense que Voldemort aurait séparé son âme davantage ? C'est de la folie !!

— Dans son journal, Regulus écrit que Voldemort avait tellement peur de la mort qu'il n'aurait pas hésité, répondit Sirius en s'emparant de leur besace. Mon frère dit que le Seigneur des Ténèbres était obsédé par le chiffre sept. Le chiffre magique par excellence.

L'évadé du clair de LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant