Careful what you wish for // Max Verstappen - Lando Norris

17. Max Verstappen

Ruby pousse la porte vitrée du café en s'aidant de son coude. Elle tient son téléphone dans une de ses mains et le gobelet en carton dans l'autre. Ses yeux sont cachés par une paire de lunettes à soleil Gucci, ses cheveux relevés sur le haut de sa tête en une tresse. Quelques mèches rebelles s'égarent sur son visage. Caché derrière le volant de mon Aston Martin, je suis trop éloigné pour noter la teinte de son rouge à lèvre ou l'épaisseur du trait sombre qui souligne son regard, mais elle porte une robe d'été blanche qui souligne discrètement ses courbes. Elle passerait presque pour une fille innocente. Ruby ne s'attarde pas. Elle file au coin de la rue en faisant claquer ses talons.

J'attends qu'elle ait disparu pour démarrer le moteur de ma voiture. J'ai passé la journée à la suivre dans les rues de Monaco. C'est devenu une habitude. Je ne supporte plus d'être séparé d'elle. Pour me distraire, je l'épie sans s'immiscer dans son quotidien. Le programme de Ruby était varié aujourd'hui. Elle a commencé par une séance de yoga avant d'aller chez l'esthéticienne pour colorer ses ongles de pieds. Elle a ensuite déjeuné avec la petite amie de Charles sur une terrasse. Un déjeuner qui a duré. Je me demande parfois ce qu'elles trouvent à se dire. Il est maintenant seize heures. Si je me réfère à ses habitudes, elle devrait retrouver Gabriel à la piscine du Nikki Beach pour bronzer et boire un verre. Mon intuition est la bonne. Ruby prend le chemin de l'Hôtel Fairmont.

Je la suis en roulant une centaine de mètres derrière elle. Évidemment qu'elle attire les regards des passants dans sa petite robe d'été. Sa peau est caramélisée par les heures qu'elle passe à se prélasser dehors. Elle a ce teint des gens qui sont en vacances toute l'année. L'oisiveté lui réussit vraiment bien. Un homme ralentit d'ailleurs pour détailler sa plastique. Un coup d'accélérateur et il regretterait d'avoir laissé traîner son regard sur le décolleté de Ruby. Je serre mes mains sur le volant de l'Aston Martin en inspirant profondément. Putain. Calme-toi.

La piscine du Nikki Beach s'étend sur le dernier étage de l'Hôtel Fairmont. Pour pouvoir épier Ruby dans son petit bikini, j'ai pour habitude de louer une chambre à l'Hôtel de Paris. Elle donne directement sur l'azur du bassin. Je veux bien avouer que ce nouveau passe-temps est coûteux, mais le retour sur investissement en vaut la peine. Il n'y a rien de plus captivant que de voir Ruby barboter ou étaler de la crème solaire sur sa peau.
Je me suis installé sur le balcon. Une bière fraîche m'accompagne. À une centaine de mètres de mon perchoir, Ruby et Gabriel sont allongés sur un lit d'extérieur. Ils sirotent leur verre orangé en riant.

Au bout d'un moment, un mec fait son apparition près de Ruby et Gabriel. Je me penche par-dessus la rambarde du balcon pour observer le petit con.
Il est plutôt élégant. Il porte une chemise légère et un pantalon en lin. Ses cheveux ondulent sur sa nuque. Je dois admettre qu'il est séduisant. Je le déteste déjà. D'autant plus qu'il vient tout juste de s'asseoir près de Ruby pour lui raconter je ne sais quelles conneries. Il se vend, je le vois depuis mon poste d'observation, et cette petite conne rigole à gorge déployée. Elle se penche vers lui en passant sa main dans ses cheveux défaits. Il doit avoir une vue plongeante sur son décolleté. Ça dure au moins dix minutes. Dix minutes pendant lesquelles je dois me retenir de lancer ma bouteille de bière vide sur le crâne de l'abruti. Il finit toutefois par s'en aller après que Ruby ait pris son numéro. Quelle connasse.

La fin d'après-midi touche à sa fin. Ruby enfile sa robe après avoir fini son verre. Elle serre Gabriel dans ses bras une dernière fois. C'est l'heure pour moi de quitter mon poste et de lui rappeler à qui elle appartient.

Je suis Ruby dans la rue. J'ai laissé mon Aston au voiturier de l'hôtel de Paris, monnayant un joli pourboire. Elle remonte d'un pas léger la Rue du Portier, sa robe parfois relevée par le vent. Je me demande souvent ce qui lui passe à l'esprit quand elle lève les yeux vers le port. Se souvient-elle de ce premier week-end tumultueux que nous avions passé en mer? de notre premier baiser? A-t-elle des regrets? Que pense-t-elle de la vie d'avant? de la vie sans moi? Que ressent-elle vraiment? J'ai beau l'aimer, je ne pourrais jamais vraiment saisir pourquoi c'est moi qu'elle a choisi. Je suis un monstre. Elle est une princesse. Elle est si belle que j'en crève à chaque fois que je ne suis pas près d'elle.