Max n'a pas donné signe de vie.
Lundi, je me suis réveillée avant lui pour aller travailler au club de tennis. J'ai déposé un dernier baiser sur son front avant de partir. Il a retenu ma main et murmuré qu'il ne m'oublierait jamais. Max s'en est allé pour les Pays-Bas peu après. Il y a passé toute la semaine. Pas un message. Pas un coup de fil. C'est ma télévision qui me raccroche à lui. Seule dans mon petit studio, j'ai suivi les rediffusions des essais libres et des qualifications. J'ai étudié son regard déterminé et son visage crispé sans comprendre les enjeux de la compétition.
Le manque est atroce. Je pense tout le temps à Max. Il est présent partout: sur le court de tennis, dans les rues de Monaco, dans les vitrines des restaurants et des cafés, sur ma peau frémissante et dans mon corps éprouvé. Je passe tout mon temps à regarder l'écran de mon téléphone avec l'espoir d'y voir une notification apparaître. Je ne fais plus l'effort de parler à mes semblables. Je fonctionne comme un robot. Je donne mes cours de tennis sans prêter attention à mes élèves et je rentre chez moi dès que possible. La souffrance est bien réelle. Je respire moins bien depuis que Max est parti.
Heureusement que Gabriel est presque dans le même état que moi. Lui aussi suit le déroulé du week-end de Grand Prix pour grappiller quelques miettes de Pierre. Sauf que quand le Français n'est pas en piste, mon ami reçoit régulièrement des nouvelles de celui qu'il appelle déjà son petit ami. Je l'envie tellement.
Gabriel a dû insister pour que nous regardions la course ensemble aujourd'hui. Je ne voulais pas. Je préfère être seule pour me morfondre devant la télévision, mais Gabriel n'a pas baissé les bras. Il a promis que nous passerions un bon moment. Il arrive chez moi les bras chargés de friandises et de bières. Son sourire est étincelant. Forcément. Lui sait que son prince rentrera ce soir, tout de suite après la course, pour le retrouver.
- Prête pour une victoire d'Alpine?
- Je sais même pas de quoi tu parles...
- C'est l'équipe de Pierre!
- Il est fort?
- Pas autant que ton psychopathe...
Je hausse des épaules et laisse rentrer Gabriel. Si seulement je pouvais partager son enthousiasme. Nous prenons place devant la télévision, allongés sur mon lit défait, un paquet de chips déjà ouvert posé entre nous. Je n'y connais strictement rien, mais d'après le commentateur, les monoplaces font un tour de chauffe avant de s'élancer. Facile de repérer celle de Max. Elle est flanquée d'un gros numéro un. Vu que Gabriel semble avoir suivi un cours accéléré sur la Formule 1, je lui pose toutes les questions qui me passent par la tête:
- C'est quoi cette fumée orange?
- C'est les supporters de Max. Ils craquent des fumigènes dans les tribunes.
- Mais les pilotes arrivent quand même à voir?
- Pour quelqu'un qui ne voulait même pas qu'on regarde la course, tu es vachement curieuse!
Je grogne en posant ma tête sur son épaule. Les parents de Max passent alors à l'écran. Je le sais parce qu'un bandeau détaillent leurs noms: Jos Verstappen et Sophie Kumpen. Je me souviens sans peine de ce que Max m'a raconté. Son père a battu sa mère. Ils paraissent plus que cordiaux pour des ex-conjoints. À croire qu'on a banalisé la violence et les coups dans cette étrange famille. Ils se ressemblent tous les trois. Le même regard impérieux. Je soupire. Gabriel essaie de détendre l'atmosphère:
- Le paternel a l'air sévère.
- J'te le fais pas dire...
- Pierre m'a raconté que Max a été élevé à la dur.
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Careful what you wish for // Max Verstappen - Lando Norris
FanficRuby Cassidy X Max Verstappen Toutes les histoires d'amour n'ont pas une fin heureuse, mais toutes les histoires d'amour valent la peine d'être vécues et racontées. Ruby et Max ne sont pas des âmes sœurs. Ils ne sont pas faits l'un pour l'autre. ...