2. alternate worlds

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C'est le soleil qui filtre entre les épais rideaux de la suite qui me réveille. Il presse mes paupières. J'ouvre timidement les yeux. La chambre est baignée d'une douce lumière. Je parcours l'endroit du regard. C'est le foutoir. Des habits sont éparpillés un peu partout. Je reconnais la chemise de Nate sur le dossier d'une chaise. La robe que je portais hier soir traîne sur le sol. Une valise est ouverte dans un coin de la pièce. Une bouteille d'eau est posée à côté de lit pour épancher ma soif nocturne. Je me frotte les yeux en baillant. Le réveille indique neuf heures.

Mon fiancé est déjà parti. Il avait rendez-vous à huit heures avec Christian Horner. Je soupire en me remémorant la soirée de la veille. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Retrouver Gabriel et Pierre m'a fait du bien. Je repousse le duvet et m'assieds au bord du matelas. Une journée de détente m'attend. Je n'ai rien prévu. Si ce n'est de bronzer sur la terrasse et de terminer le livre que j'ai emmené dans mes bagages. Ce soir, un gala a lieu. La vie est douce.

Je quitte le lit à la hâte pour prendre une douche rafraîchissante, puis enfile un maillot de bain. Le rose clair que j'ai acheté spécialement pour cette semaine sur la Côte d'Azur. Il me va à ravir. J'inspecte mon reflet dans le miroir de la salle de bain. C'est parfait. Il me tarde que Nate rentre à l'hôtel pour passer l'après-midi avec moi. Il me l'a promis. Je sors de la chambre et découvre le petit-déjeuner gargantuesque qui a été déposé sur la table du salon. Il y a de tout: de la brioche, des croissants, des gaufres, ... j'opte pour un café, un jus d'orange et un joghourt que je déguste sur le canapé. La journée démarre de la meilleure des manières.

Je passe le reste de la matinée sur le toit de la suite. La vue est splendide. Monaco s'étend sous mon regard. Je distingue l'immeuble de Max et de Lando à l'horizon. C'est certainement l'un des plus hauts bâtiments de la Principauté. Une tour de vice et de débauche. Je me force à l'ignorer en me plongeant dans mon bouquin. Je fais défiler les pages en me prélassant sur un transat. Ma peau dore sous les rayons du soleil. J'applique de la crème solaire quand je la sens chauffer. Un majordome se permet de déranger ma tranquillité pour m'apporter de l'eau parfumée à la menthe et des fruits coupés. Qui dit mieux?

Il doit être onze heures quand des voix s'élèvent.
Elles viennent de l'intérieur de la suite. Elles sont d'abord diffuses, puis je reconnais l'accent du Sud de l'Angleterre de Nate. Il a l'air enjoué. Je retire mes lunettes de soleil et referme mon roman. Je tends l'oreille. Mon fiancé n'est pas rentré seul. Il y a deux hommes avec lui. Je me concentre plus encore. Des éclats de rire fusent. Je me redresse quand mon fiancé se penche sur le balcon pour m'appeler:

- Tu es là? On a des invités.

Des invités? Je fronce des sourcils en répondant:

- J'arrive!

Étrange. Nate ne connaît personne à Monaco, si ce n'est Gabriel et Pierre. Je réalise alors qu'il a peut-être invité Christian Horner à déjeuner dans la suite. Un repas informel pour fêter la signature d'un contrat. C'est comme ça qu'il font, les grands de ce monde.

C'est quand je quitte ma chaise longue que je l'entends. Cette voix que je croyais avoir oubliée. Il n'y a pas de doute. C'est celle de Max. Chargée de souvenirs, elle ricoche contre les murs de la suite et me frappe de plein fouet. Ma gorge se serre. Je secoue la tête en priant pour que mon cerveau me joue des tours. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas lui. De nouveaux éclats de rire s'élèvent. Putain. Max est là. Je n'ose plus bouger. Nate me relance:

- Tu déjeunes avec nous?

L'instinct de survie ou le pilotage automatique, ... appelez ça comme vous voulez. Bien qu'il fonctionne au ralenti, mon corps est pris d'un élan mécanique. J'enfile la robe que j'avais retirée pour pouvoir bronzer et baisse mes lunettes sur mon nez. Mieux vaut que mon regard soit voilé. Je m'aide de la rambarde pour descendre les escaliers qui mènent au balcon. Mes pas sont lents et hésitants. Je tremble. C'est quand j'apparais devant la fenêtre que les regards des trois hommes se posent sur moi.

Careful what you wish for // Max Verstappen - Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant