LOUVE

Chapitre 7

Après s'être assurée que l'Alpha est bien parti, Thaïs rentre dans son appartement, sur ses gardes, tendue.

- Au fait, interroge-t-elle : comment a fait l'Alpha pour ne pas nous repérer ? Il aurait parfaitement pu nous sentir !

- J'ai caché notre odeur, bâille Furia, qui se réveille tout juste de sa sieste. Et, Dieu merci, tu as remis tes lentilles avant que l'Alpha n'arrive. Je serais devenue une louve blanche si tu ne les avais pas portées. Elles ont empêché la transformation complète. 

- Je n'ai pas fait attention ! De quelle couleur tu étais ? s'exclame Thaïs. 

- J'étais marron, comme le sont la majorité des loups aux yeux bruns. 

- Ça veut dire qu'il ne nous a pas vues en louve blanche ? Les passants non plus ? demande à nouveau la jeune femme, rassurée.

- Non. Mais malheureusement, quand les bouts de verre ont percé ma chair, ils ont perforé légèrement ma robe, qui est redevenue blanche à ces endroits-là. Et comme je me suis bien éclatée contre la fenêtre, il a dû voir des fragments de ma vraie fourrure.

- Putain ! jure Thaïs. Mais au fait, comment se fait-il que je ne ressente plus rien ? Il y a encore quelques minutes, je ressentais la douleur.

- Les blessures de loups-garous guérissent vite. Mais comme les coupures étaient assez profondes, elles ont mis plus de temps à cicatriser. Ça va maintenant, répond la louve.

Thaïs hoche la tête.

- J'ai fini, annonce-t-elle en rangeant le dernier pull dans son sac. Nous partons. 

- Tu comptes revenir ? 

- Oui, dès qu'on saura comment se contrôler l'une l'autre.

- Et qui gardera ton appartement ? 

- Une amie. Sarah est en colocation, je lui ai envoyé un message après avoir envoyé mon mail de démission provisoire au directeur. Je lui ai sorti la même excuse.

- Et elle l'a gobé ? s'étonne Furia. Non mais cette naïveté...

- Oui, elle est super désolée pour moi, mais elle m'a dit qu'elle me rendrait service avec plaisir, ajoute Thaïs, sans relever la remarque.

- Une bonne amie, dis donc, commente la louve.

- Comme tu vois.

La jeune femme met son sac sur une épaule avant de se tourner vers la porte, déterminée. 

- Et comment va-t-on faire d'ici là pour ne pas se faire repérer ?Tu n'es pas Indiana Jones, au dernières nouvelles ! 

Thaïs serre les dents et prend une profonde inspiration pour se calmer, agacée par le pessimisme de sa louve, même si elle sait pertinemment qu'elle a raison.

- Je ne sais pas. On improvisera.

- Improviser ? Et puis quoi, encore ?! Tu t'apprêtes à vivre dans la forêt !Tu t'es prise pour Tarzan ? s'écrie Furia, sceptique. 

- Très drôle ! bougonne l'étudiante en levant les yeux au ciel. 

- On va mourir de faim ! 

- Je viens de te dire qu'on se débrouillera. Je préfère mourir que blesser un de mes amis, tu sais.

- Tu es bien la seule ! se moque la louve.

Thaïs ne répond pas.  Elle ouvre la porte, s'engouffre à l'extérieur, sort sa clé pour fermer, puis la dépose sous le paillasson. Elle pense à Sarah, qui a si gentiment accepté de s'occuper de l'appartement pendant son absence. La jeune femme soupire et descend les marches en courant, sentant son sac rebondir dans son dos. Elle n'a pris que le strict nécessaire : quelques vêtements, deux gourdes et de la nourriture. 

L'air frais fait voler ses cheveux, et il excite aussi Furia, qui ne demande qu'à sortir. 

Thaïs continue à marcher dans la rue. Elle marche, tête baissée, afin d'être sûre de ne pas être reconnue, même si elle a changé de vêtements entre-temps. Elle sait qu'elle n'a pas le choix : il faut que Furia et elle apprennent à se connaître. 

Thaïs a peur. 

Furia, elle n'a pas peur. Elle a hâte. Hâte de sentir le sol, l'herbe, la terre sous ses pattes, sous ses coussinets tendres. 

La jeune femme s'arrête à l'orée de la forêt.

L'aventure commence...

Furia et elle vont devoir cohabiter. Partager. Apprendre ensemble. 

En un mot : s'apprivoiser.

Et voilà pour ce chapitre ! J'espère que ça vous a plu ! Je sais qu'il y a eu quelques incohérences et des passages un peu illogiques précédemment, que j'ai essayé d'arranger avec ce chapitre TT. N'oubliez pas de voter si vous avez aimé et de commenter, ça me fait toujours autant plaisir ! À jeudi ! ❤️