Lorsque le soleil se lève || 𝑚𝑖𝑛𝑠𝑢𝑛𝑔 + 𝑠𝑒𝑢𝑛𝑔𝑗𝑖𝑛

Une rencontre... poilue

   — Monsieur Han, pourriez-vous rester s'il vous plaît ?

Jisung hocha la tête face à son professeur et termina de ranger ses affaires en attendant que tout le monde parte. Il se demandait ce que lui voulait Monsieur Stevenson, il n'avait rien de particulier à se reprocher. Lorsque le dernier élève passa la porte, son professeur prit le soin de la fermer puis alla s'installer derrière son bureau.

   — Monsieur Han, je dois vous avouer que je suis plutôt surpris, commença son professeur, les yeux froncés posés sur une feuille devant lui.

Un frisson désagréable traversa le dos de Jisung, il sentait que la suite n'allait pas lui plaire. Mais il ne dit rien et laissa son professeur continuer.

   — Vous semblez avoir de la bonne volonté Monsieur Han, mais vos résultats, non. Vous m'aviez assuré que vous feriez un effort la dernière fois, dois-je en conclure que vous ne tenez pas votre promesse ?

   — Ce n'est pas le cas Monsieur Stevenson !

Jisung essaya de se défendre mais son professeur renchérit sur le champ, ne lui laissant aucune possibilité d'ouverture.

   — Alors quoi Peter ? Je peux bien comprendre les raisons qui vous ont poussé à choisir cette filière, mais si vous ne vous y mettez pas de la bonne volonté, vous n'y arriverez pas.

   — Très bien Monsieur... souffla de dépit Jisung, il ne pouvait rien ajouter de plus, son professeur avait touché au bon endroit.

De plus, il détestait qu'on l'appelle par son prénom anglais, il avait l'impression que ce n'était pas lui.

Monsieur Stevenson claqua le cahier dans lequel il rangeait tous les documents dont il avait besoin, et le congédia aussitôt. Il soupira de soulagement en sortant, il n'était pas féru de ce genre de discussions, elles le mettaient mal à l'aise et lui rappelaient la raison pour laquelle il était là. De plus, cela lui avait fait perdre du temps sur son plan original.

Grâce aux innombrables connexions de Jeongin, il avait trouvé le meilleur ami de Hyunjin et comptait lui parler pour décoincer le schmilblick avec Seungmin. Du moins, aller à la pêche aux infos. S'il y arrivait... Il relut une nouvelle fois le papier que lui avait fourni Jeongin, avec le numéro du bâtiment et de la salle où il devait normalement être. Pour avoir ces informations, il avait dû expliquer vaguement la situation à Jeongin pour que celui-ci accepte de faire ça pour lui. Il ne voulait pas trahir Seungmin, surtout qu'il ne lui avait pas donné son approbation pour en parler aux autres. Il avait alors raconté que Minho, le meilleur ami de Hyunjin, l'avait aidé lorsqu'il avait perdu son sac. Jeongin l'avait observé bizarrement, il avait eu du mal à le croire mais l'avait quand même aidé.

Il serra plus fort ses affaires sous son bras et se mit à trottiner dans les couloirs, il espérait arriver à temps. Il sortit de son bâtiment, toujours au pas de course, le soleil l'éblouissait un peu le temps qu'il s'y habitue, mais il avança dans les allées. Le bâtiment d'astronomie était un des plus éloignés de celui d'ingénierie, et il devait vraiment se presser. Les arbres sur son chemin étaient placés ça et là sur la pelouse, attendant que les beaux jours reviennent pour leur servir de protecteur face à la chaleur de l'été. L'université de San Francisco avait quelque peu impressionné Jisung par sa grandeur, même s'il avait vu bien plus grand dans sa vie. Il la trouvait quand même très agréable, grâce à tous les espaces verts et les bosquets de fleurs dont elle disposait. Ses cheveux caressaient sa nuque au rythme de sa course, et il souffla en entrant enfin dans le bâtiment.

L'entrée ressemblait au sien, avec tous les panneaux annonçant les évènements à venir, mais il ne s'y attarda pas et continua dans une marche rapide. Les gens le regardaient bizarrement à son passage, que faisait un étudiant en ingénierie dans l'aile d'astronomie ? Il continua de déambuler essayant de faire fi des murmures qui s'intensifiaient, même s'il jura entendre son prénom de la bouche de certaines personnes. Alors au milieu des yeux intrusifs qui lui rappelaient son arrivée, il inspira un grand coup et continua son chemin. Plus il avançait, et moins il croisait de personnes dans les couloirs. Et il réalisa qu'il était midi et que la majorité des étudiants étaient sûrement en train de manger. Il s'arrêta en pleine marche, planté entre une fenêtre qui laissait apparaître les branches, encore dépourvues de feuilles, d'un imposant chêne et une porte qui donnait accès à un local d'entretien. Il réfléchit deux minutes : il pouvait toujours aller vérifier et s'il n'était pas là, il pouvait aller demander à quelqu'un...