Juin 1987.
Lorsque le soleil se lève, je ne peux plus réprimer toute la douleur qui anime mon être. Mon cœur qui se fissure, mes yeux qui ne peuvent plus retenir les larmes et tous les souvenirs qui me reviennent de toi. Tu as été un tout depuis que je te connais. Tu étais mon frère, mon meilleur ami... Et depuis que tu es parti, je n'arrive plus à mettre un pied devant l'autre. J'ai essayé, je te jure que j'ai tout fait pour sourire vraiment, mais je n'y arrive pas. Je porte un masque créé par ta perte, mais ce n'est pas de ta faute. Ou peut-être que si ?
Lorsque le soleil se lève, je me rends compte qu'au fond, je ne te connaissais pas si bien que ça. Tu es mort. Il y a un an. D'une overdose. Qui aurait pû s'en douter ? Moi le dernier. A chaque fois que je te voyais, tu étais si heureux, tu rigolais à mes blagues et tu m'emmenais observer les étoiles jusqu'à ce que le soleil dévoile une nouvelle journée. Peut-être que toi aussi tu cachais un profond mal être, que tu n'as jamais exprimé parce que tu ne voulais inquiéter personne. Finalement, c'est peut-être ça qui nous lie le plus. Le fait de nous mentir à nous-même.
Lorsque le soleil se lève, je me rappelle que j'ai abandonné tous mes rêves pour réaliser le tien, pour que tu vives toujours quelque part, parce que je n'ai jamais réussi à accepter que tu reposais six pieds sous terre et que la seule preuve de ton existence était la pierre à ton nom installée dans le cimetière.
Lorsque le soleil se lève, tous mes souvenirs de toi reprennent possession de moi, les bêtises qui faisaient pester nos parents... Que je n'ai pas vu depuis que je suis parti sans dire un mot. Parce que rester dans une ville qui portait les traces de ton nom était insupportable. Parce que vivre avec juste des souvenirs est bien trop douloureux. Et que même quand je vois une chose qui me rappelle toi, les larmes montent d'elles-même.
Lorsque le soleil se lève, je réalise que je n'ai jamais réussi à faire mon deuil, parce que je n'ai jamais accepté que tu n'es plus là. Comment aurais-je pu ? Tu étais le point d'ancrage dans ma vie, tu acceptais mon style vestimentaire douteux, le fait que j'étais plus sensible que la majorité des gens de mon âge, que mon seul véritable ami c'était toi. On passait le plus clair de notre temps ensemble, même quand tu as commencé à étudier à l'université. Comment aurais-je pu oublier tous ces moments de joie en ta compagnie ?
Lorsque le soleil se lève, j'essaie de reprendre ma respiration pour ne plus me faire assaillir par toutes tes réminiscences. C'est difficile, mais j'essaie de ne plus me faire accabler par mes souvenirs. Parce qu'il est temps que j'accepte.
Qui je suis. Que j'ai des amis. Que tu es parti.
Lorsque le soleil se lèvera, je le regarderai droit dans les yeux, avec la conviction que j'irai mieux, parce que je ne suis pas seul. Que je ne l'ai jamais été. Et que, quoi qu'il arrive, tu seras toujours avec moi.
Lorsque le soleil se lèvera, tu vivras en moi.
Avec tout mon amour,
Ton frère adoré
Jisung
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Lorsque le soleil se lève || 𝑚𝑖𝑛𝑠𝑢𝑛𝑔 + 𝑠𝑒𝑢𝑛𝑔𝑗𝑖𝑛
FanfictionSur la côte californienne, parmi la houle et les embruns marins, Jisung jongle entre ses études et son travail dans une boutique de musique. Un sourire toujours aux lèvres, il reste un humain comme un autre, au milieu d'une société composée en parti...