Arya

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Je m'attendais à une détonation, mais rien ne se produit. Je me rends alors compte que l'arme n'est pas chargée. J'ai été maintenue en joue par une arme vide de munitions ? Je me sens stupide et très, très en colère. Luca a les yeux écarquillés, comme s'il n'en revenait pas que j'aie osé appuyer sur la gâchette. Moi non plus, d'ailleurs. Que se serait-il passé s'il y avait eu des balles dans cette arme ? Oh mon Dieu ! Paniquée, je laisse tomber la mitraillette avant de sortir de l'entrepôt en courant. J'ai failli tuer un homme ! Moi ? Mais comment ça a pu arriver ?

– Arrêtez de me suivre !

– Arya !

Bien évidemment, Luca me poursuit. Je presse le pas. Cet homme réussit, au fil des rencontres, à faire ressortir ce qu'il y a de pire en moi. Comment a-t-il osé aller si loin ? Un kidnapping ! Mon Dieu, quel fou. Ce type s'est sûrement évadé de l'asile. Celui aux cheveux noirs n'est pas mieux. Durant le laps de temps que j'étais maintenue par lui dans l'entrepôt, j'ai bien cru perdre la tête. Il ne parlait pas, se contentant de me fixer de ses gros yeux globuleux, son arme oscillant dans sa main.

Je ne sais pas qui il est, mais il est terrifiant.

– Mais écoute-moi, bon sang !

Quand on arrive dehors, il me saisit par le poignet et me pousse contre sa voiture.

– Ne me touchez pas !

Je me dégage de sa prise et sans même réfléchir, ma main tombe lourdement sur sa joue. Luca est surpris par mon geste, mais certainement pas autant que moi. Je ne m'en suis jamais prise physiquement à quelqu'un. Ma colère redouble quand il se masse en souriant. Une fossette apparaît sur sa joue gauche, et je suis subjuguée. Mes yeux se posent sur ses lèvres, plus précisément sur son anneau labial, et je me demande ce que ressentent les femmes quand il les embrasse.

Mère malsaine, tu crois vraiment que c'est le moment de penser à ça, Arya ?

Il surprend mon analyse, et son air amusé augmente.

– Vous trouvez la situation drôle peut-être ? Pas moi ! J'étais inquiète pour vous, et je suis revenue parce que je m'en voulais de vous avoir laissé seul ! Et vous, vous étiez en train de partager une cigarette avec mon ravisseur.

– Tu t'es inquiétée pour moi ? Il semble vraiment surpris, le salaud. Qui ne se serait pas inquiété à ma place ?

– Plus maintenant, je ne veux plus jamais vous voir. J'irai de ce pas au tribunal demander une ordonnance restrictive contre vous. Et ne croyez pas que je rigole, je n'ai jamais été aussi sérieuse.

Il marmonne quelque chose qui ressemble à : maudit Riccardo.

– Je peux tout t'expliquer, je n'y suis pour rien.

– Vous pensez que je vais avaler ça ? Vous étiez en train de partager une cigarette avec l'homme qui m'a kidnappée devant chez moi.

– Arrête de répéter ça.

– J'ai failli avoir une attaque. D'ailleurs, écartez-vous. Je perds mon temps à parler à l'âme sans conscience que vous êtes alors que je devrais être en cours.

– Une âme sans conscience ? Très original.

Chaque commentaire qui s'extirpe de ses lèvres redouble ma rage parce que, je me rends compte qu'il ne prend pas la situation au sérieux.

En plus de ça, mon dos et ma hanche me démangent. La frayeur que j'ai ressentie ce matin à cause du type aux yeux de psychopathe et la colère que je ressens pour Luca m'ont fait oublier ma dernière folie. Je me suis tellement saoulée avec Monna que je ne voyais même plus clair.

L'exécuteur 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant