Arya

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– Arya, je ne sais pas comment te remercier.

Je cligne des yeux, je souris tellement que j'en ai mal aux joues. Anita me gêne vraiment avec ses remerciements, d'autant plus que je n'ai fait que mon devoir.

– Ce n'est rien, c'est tout à fait normal.

Elias, qui est assis à l'avant de ma voiture, me regarde, les yeux plissés, comme si j'étais une espèce étrange qu'il cherche à décortiquer. Je ne sais pas s'il s'en rend compte, mais il copie tout le temps le langage corporel de son frère, sa façon de sourire en coin, de serrer les poings ou de plisser les yeux. Elias essaye, mais ses imitations sont très loin derrière l'original. Je ferme brièvement les yeux, me rappelant à quel point Luca est sexy quand il attire son anneau labial entre ses dents.

Une minute, depuis quand ai-je mémorisé les mimiques de Luca ?

Oh, mère malsaine, je suis mal barrée !

Ma respiration devient laborieuse à cause de la panique. C'est beaucoup trop : le cadeau, les SMS, moi qui conduis sa famille comme si c'était la mienne, et pire que tout, Luca qui donne mon numéro à sa mère, me désignant comme la personne à contacter en cas d'urgence.

Non, le pire, ce n'est pas ça. La catastrophe, c'est que je me suis caressée en murmurant son nom et, cerise sur le gâteau, je me suis outrageusement frottée contre lui.

Mère malsaine, à ce stade, ce n'est pas une cerise mais un cerisier sur le gâteau. Comment ai-je pu me laisser aller à ce point ?

Je mordille ma lèvre ; dans ma culotte, c'est un véritable tsunami brûlant. Est-ce normal de ressentir constamment un désir aussi palpitant ? Non, ce n'est pas normal, c'est nouveau pour moi et c'est effrayant. Je veux que ça s'arrête mais, en même temps, j'ai l'impression de me sentir vivante.

J'essaye de rester concentrée sur la route, mais le moment où il m'a posée sur le capot de sa voiture envahit ma tête ; c'est comme si je regardais un film. Respire Arya, je me suis quand même frottée contre lui ! Et pas qu'un peu ! On aurait dit une chatte en chaleur.

Ce n'est pas de ma faute, mais c'était juste trop bon. Piètre défense. Il a dit qu'il avait envie de moi, je l'ai même senti d'ailleurs, mais ça ne veut rien dire ; c'est une réaction physique et, si ça se trouve, il sort ce baratin à toutes les filles et je suis lamentablement tombée dans le piège. La honte !

– Arya, ça va ? Tu es rouge !

Je m'éclaircis la gorge. Il faut impérativement que je pense à autre chose. Tiens, Luca qui embrasse cette fille, Ella, au club. Luca avec des danseuses du ventre, Luca le serial fucker ! Luca et sa garçonnière.

Voilà, ça fonctionne. D'ailleurs, où se trouve cette garçonnière ? Si ça se trouve, il est là-bas en cet instant.

– Oui, ça va !

Génial, maintenant je suis en colère !

– Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dit, déclare le gamin d'un ton légèrement vexé. Je lui souris avant d'ébouriffer sa chevelure déjà en bataille. Il a un petit sourire fier, typiquement masculin.

– Je suis désolée, je t'écoute.

– Et si tu devenais ma copine ? C'est vrai que je ne suis pas aussi riche que Luca, mais je suis plus beau que lui.

Non, il n'est pas plus beau que Luca, mais pour ne pas le vexer, j'acquiesce de la tête.

– Tu pourrais parler la bouche fermée ? demande Anita, pince-sans-rire, en levant les yeux au ciel. Elle est installée à l'arrière avec Erica, qui est sortie de l'hôpital. La petite est hors de danger.

L'exécuteur 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant