Luca

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Arya n'est même pas à mi-chemin que je reçois un coup de louche sur le dos. Je grimace, car c'est tout près de ma blessure. J'ai survécu à une balle pour ça ?

– Regarde, regarde ce que tu as fait. Tu as cassé ma louche !

– Putain, mais pourquoi on m'accuse de tout dans cette maison ?

– Baisse d'un ton, je ne suis pas Arya, mais qu'est-ce qui ne va pas avec toi, Ella, danseuse du ventre ? Elle me menace avec les deux morceaux de la louche. C'est pour ça que cette pauvre petite était si triste et en colère.

– Elle est au courant pour ton surnom, déclare ma sœur, et pour la garçonnière aussi. Je me tourne lentement vers Elias, le connard, qui détale hors de la cuisine. Je vais me servir de ses yeux comme balles de golf.

– Une garçonnière ? Je ne veux rien savoir. Va chercher Arya, elle m'a aidée avec Erica et je tiens à ce qu'elle mange le poulet. Arrange les choses.

Je serre les dents. Cette histoire est ridicule, Arya vient vraiment de me faire une scène à cause d'une autre femme alors qu'elle me sert du monsieur Pavarotti à toutes les sauces ?

– Putain ! Je hurle en la poursuivant, c'est quoi cette histoire ? Depuis quand je cours derrière une fille ?

– Dépêche-toi ! hurle Anita. En lançant ce qui reste de la louche dans ma direction, heureusement elle rate sa cible.

– Arya ! Dehors, la neige a commencé à tomber. Je réussis à la rattraper alors qu'elle ouvre sa voiture.

– Arya, attends. Je peux tout t'expliquer.

– Je ne veux rien savoir, rendez-moi un service, hors de ma vue.

Je panique quand ses lèvres se mettent à trembler. Elle ne va pas se mettre à pleurer à cause de moi ? Putain, quelqu'un m'explique, parce que je suis complètement paumé.

– Si tu m'écoutais...

– Je vous ai dit que je ne veux rien savoir, je veux juste rentrer chez moi et ne plus jamais vous voir. Je ne comprends plus rien, je ne sais même pas pourquoi je vous fais cette scène. Vous n'êtes rien pour moi !

Je perds patience parce que je ne supporte pas les mots qui sortent de sa bouche. Elle comprend très bien ce qui se passe, mais elle ne veut pas le ressentir, ce qui est pire.

– Je vais vous rendre vos produits. Je ne veux plus rien de vous.

Je lève la main pour la passer sur mon visage, mais je me fige soudain. Arya a écarquillé les yeux avant de lever les bras en direction de son visage comme dans une posture défensive.

Elle pâlit comme si elle ne s'était pas rendu compte de son acte, c'était instinctif.

Putain, je rêve ou elle a cru que j'allais la frapper ?

On s'observe en silence, le choc rend ma respiration laborieuse et je me rappelle à nouveau à quel point la femme qui se tient en face de moi est brisée. Ce connard de Leonardo n'a jamais hésité à lever la main sur elle quand elle lui tenait tête.

Ma colère s'évanouit, remplacée par le besoin de la rassurer et de la protéger.

– Arya. Je comble la distance et saisis d'autorité son bras et la plaque contre moi. Elle résiste au début, griffant mes épaules, mais je ne la lâche pas, pressant son corps frêle contre le mien.

– Calme-toi, je ne te ferai pas de mal. Je ne lèverai jamais la main sur toi. Elle sursaute, avant de se laisser aller contre moi. Je sens son épaule être secouée de sanglots.

L'exécuteur 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant