After Revenge

Chapitre 1

Jude Carter

Vendredi 24 octobre matin

- Vous êtes prêtes, mademoiselle ? Me demande le chauffeur de mon père, Alex. On va y aller, sinon vous ne serez pas à l'heure pour vos cours.

Je hoche la tête et dis au revoir à mon père qui me fait signe de la main, puis je monte dans la voiture en me remémorant le passé, c'est comme ça à chaque fois que je pars loin de mon père. Ma mère s'est fait tuer quand j'avais 8 ans, je ne m'en suis jamais remise mais je fais semblant car je ne veux pas inquiéter papa, ce n'est pas compliqué mais il commence à avoir des doutes.

Je vais dans une nouvelle école aujourd'hui. Normalement, c'était l'année prochaine que je devais y aller, mais mon père veut que j'y aille maintenant, car il ne veut plus que je manque de cours sinon je vais tout "perdre" comme il dit. L'école est à Paris, donc à 30 minutes de chez mon père. Je ne suis pas très emballée à l'idée de changer d'école car mon ancienne école n'était pas loin de chez mon père. Oui, vous allez dire " mais ta nouvelle école est juste à 30 minutes ce n'est pas loin " mais si, c'est loin, c'est trop loin pour moi, je n'ai jamais été aussi loin de mon père. Surtout que je ne le verrais que pendant les vacances. C'est trop peu. Arrête de râler tout le temps. Me dit ma conscience.

S'il m'a changé d'école, c'est parce que je me faisais harceler car les gens disaient que je n'avais pas de cœur puisque je souriais tout le temps malgré la mort de ma mère. Quand mon père l'a découvert, il a pété un plomb et a menacé mes harceleurs, mais malgré les menaces de mon père il y en a un qui n'a pas compris qu'il était sérieux et a continué de me menacer par message Instagram mais bien sûr je ne l'ai pas dit à mon père. Je ne veux pas avoir la mort de quelqu'un sur la conscience.

- Mademoiselle, on est arrivé, s'exclame Axel. Vous avez besoin d'aide pour votre valise ?

J'étais tellement absorbée par mes pensées que je n'ai même pas vu le temps passer. En même temps, il n'y a que 30 minutes de route entre l'école et chez mon père puisque c'est dans Paris.

- Merci Axel, mais ça ira. Lui répondis-je en sortant de la voiture pour prendre ma valise. Bonne journée.

Une fois ma valise sortie du coffre, je regarde l'école une fois Alex parti. L'école a l'air énorme, sa façade est jaune et il y a des statues au-dessus des portes et des fenêtres, il y a un petit parc devant le bâtiment. J'entre et comme je le pensais, c'est aussi grand que l'extérieur. On pourrait se perdre si on ne connaît pas les lieux, le hall est grand et il n'y a rien d'autre que des portes et des couloirs. J'avance dans un couloir en suivant les panneaux qui mènent au bureau du directeur.

- Je peux vous aider, mademoiselle ? Me demande une voix derrière moi.

Je me retourne et vois une vieille femme avec des papiers en main qui me regarde avec les yeux plissés. Elle n'est pas moche pourtant elle a l'air vieille. Elle a des cheveux bruns mais avec des mèches blondes à cause de sa vieillesse, des yeux bruns et elle porte un ensemble bleu marine. Elle a quelques rides mais pas trop voyante, elle doit avoir 50 ans.

- Bonjour, je cherche le bureau du directeur.

- Suivez-moi, je vais vous y emmener.

Je suis la dame et en profite pour regarder autour de moi. Les murs sont blanc impecable, comme si on avait interdiction de mettre nos mains sur le mur. Je me retrouve devant une grande porte en bois, le bureau du directeur. La dame s'arrête et prend une expression désolée en entendant les cris de derrière la porte.

- Je vais y aller, bonne journée mademoiselle et bienvenue dans notre établissement.

- Bonne journée à vous aussi, merci de m'avoir montré où se trouve le bureau du directeur.

La vieille dame me sourit et part au moment où la porte s'ouvre sur un garçon aux cheveux bruns et aux yeux bleus, il porte un uniforme qui je suppose est l'uniforme de l'école. Il est assez mignon.

- Tu veux ma photo ? Me demande le garçon quand il voit que je le regarde. Sale garce.

- Je te demande pardon ?

- Tu peux bien me demander pardon parce que tu vas pourrir mon année.

Ok je retire ce que j'ai dit. C'est un connard. Je n'arrive même pas à formuler une phrase tellement je suis bouche bée de son culot. Il part sans se retourner ou même m'offrir un regard. Je me retourne quand le directeur me dit d'entrer. J'entre et m'assieds sur une chaise qui est en face de son bureau en posant ma valise sur le sol.

- Ne faites pas attention à lui, Dubois vient d'apprendre une mauvaise nouvelle, mais ne vous inquiétez pas, ça va lui passer, s'exclame le directeur. Alors que me vaut le plaisir de votre visite, mademoiselle Carter ?

Attendez, attendez, le type c'est Dubois ? Liam Dubois ? Le fils de lolita, la tueuse de ma mère ? En y repensant, c'est vrai qu'il ressemble à la description de mon père. Cheveux bruns, yeux bleus, corps d'athlète. Et dire que je ne peux pas l'approcher. Ordre de mon père. Ajoute ma pensée.

- Je venais vous voir pour avoir mon emploi du temps, savoir quelle est ma chambre et si je devais acheter une tenue pour les cours, m'exclamais-je une fois revenue à moi.

- Très bien, je vous donne ça tout de suite. Est-ce que vous avez déjà tout le matériel qu'il vous faut ? Votre uniforme vous attendra sur votre lit, ne vous inquiétez pas, on s'en occupe, par contre vous devez impérativement le porter quand vous allez en cours ou que vous vous promenez dans les couloirs.

Je hoche la tête pendant qu'il prépare mes papiers et ma clé. Il sort une feuille d'un dossier qui, je suppose, est le mien et sort ensuite une clé du tiroir de son bureau. Il me tend les papiers et la clé puis me dit où se trouve ma chambre avant de m'interrompre quand je suis sur le point de me lever :

– Avant que vous ne partiez, sachez que si vous avez un quelconque souci, venez me voir, on en discutera et je trouverai une solution au problème.

Il dit ça comme s'il se doutait qu'il allait y avoir un problème. Je hoche la tête puis sors du bureau avec ma valise et prends la direction indiquée. Une fois devant la porte avec le numéro de ma chambre, 358, je prends la clé et l'insère dans la serrure. Quand la porte s'ouvre, je rentre et vois qu'il y a des affaires de... Garçon. Moi qui avais l'habitude de dormir avec des filles, je vais devoir m'habituer à vivre avec un mec. J'espère qu'il n'est pas bruyant et qu'il ne ronfle pas, sinon je demande pour changer de chambre.

Je mets mon uniforme puis prends mon sac pour aller en cours quand je remarque un objet qui ressemble étrangement au collier que ma mère avait acheté juste avant sa mort, je me stoppe, ce n'est pas possible, qu'est-ce que le collier de ma mère fait ici ? Elle le portait bien la journée où elle s'est fait tuer, mais c'est vrai que je ne me rappelle pas l'avoir vu sur elle le jour de son enterrement. Je n'y prête plus attention, me disant que ça ne peut pas être le sien et sors de la chambre pour aller dans la classe de math. Je demanderai à mon colocataire où il a trouvé le collier plus tard.

J'ai du mal à me repérer dans l'école, mais je trouve assez vite les casiers devant la classe de maths. C'est bien que les casiers soient à côté des salles de classe.

Après avoir déposé mon sac dans mon casier, je rentre dans la salle et vois qu'il n'y a personne. Je me mets donc au fond de la classe pour passer inaperçue parce que je n'aime pas quand on me prête trop d'attention. La classe se remplit peu à peu et heureusement pour moi personne ne se met près de moi.