Against Traditions (Terminée)

Chapitre 12

Aelyn

56 jours avant le choix final :

-Je suis désolé pour ce petit problème, je vais régler tout ça. Annonce mon père en échangeant un regard avec ses parents. Aelyn Iversen, je tiens à te parler, seule.

Je m'y attendais, je savais qu'en lançant cette bombe, des débris me tomberaient dessus. Est-ce que j'ai hésité ? Non. Je veux enfin montrer qui je suis et ce même si ça ne plaît pas à ceux qui m'entourent. Je pense que dans cette pièce tout le monde l'a enfin compris, il ne restait plus que nos familles à avertir et je n'allais pas attendre plus longtemps.

Une seconde lorsque nous étions encore à la maison en train de nous préparer, je me suis demandé si je ne devais pas attendre le mariage pour le dire. Sous le choc, personne n'aurait eu le temps de protester, mais les connaissant, quelqu'un aurait contesté cette union, quitte à faire un scandale pour que je ne "déshonore" pas cette famille. Je dois avoir le temps de leur expliquer, de m'assurer que personne ne se mettra sur mon chemin.

Les Osher sortent de la pièce et leurs parents quittent la conversation, nous nous retrouvons seulement entre Iversen. Maël me lance un regard désolé, salue notre famille et sort de la pièce à son tour. Je sens que Soren ne veut pas me laisser seule ici, qu'il préfèrerais être avec moi mais nous savons tous les deux que ce n'est pas possible. Il part lui aussi me laissant confronter seule cette conversation qui devait bien arriver un jour.

S'il y a bien une chose que je sais maintenant, c'est que je vais me battre pour avoir ce que je veux, il n'est pas question que je retourne au point de départ. Je veux être moi. Je ne crains pas la réaction de mes parents et de mes grands-parents, je ne veux pas leur plaire à eux, seulement à moi. J'ai décidé que je ferai ce que moi j'ai envie de faire, que ma vie n'appartenait qu'à moi et que je ne devais pas vivre les rêves des autres mais réaliser les miens.

J'ai deux mois pour tenter de m'extirper des liens trop ficelés dans lesquels ma famille m'a enveloppé. La fin de cette confrontation ne sera pas le choix final, leur avis aujourd'hui ne changera pas les choix que je veux pour ma vie. Ils peuvent essayer de m'imposer leurs règles, je ne retiendrais que les miennes.

Dès que je suis enfin seule, mon père commence son long monologue inutile. Les mots coulent à flots de ces lèvres et rebondissent sur moi sans me toucher. J'en ai marre de suivre le chemin tout tracé qu'ils m'ont choisi, j'y ai marché depuis petite et je sais que ce n'est pas là que je veux terminer ma vie. Je sais qu'ils n'acceptent pas, je devine les mots avant qu'ils ne sortent. Ils ne sont pas beaux, ah ça non, j'ai l'habitude, je les laisse s'envoler avant de dire les miens.

Il parle encore et encore, je voudrais qu'il se taise, je voudrais dire enfin ce que moi je veux confier, pourtant je sais que je vais attendre un long moment. Bientôt je n'écoute même plus ce qu'il dit, préférant me rappeler ce que j'aime, ces raisons qui font que j'ai envie de me battre contre eux jusqu'à ce qu'ils me laissent faire.

Il y a mes potes, les vrais, ceux que j'ai choisis, ceux à qui je peux dire la vérité, ceux qui partagent réellement leurs goûts avec moi. Vasco évidemment mais aussi les autres et nos soirées hors du temps, l'alcool, les jeux, la danse.

La moto et nos petites soirées secrètes avec mes frères, les courses, les cascades, les rires, les victoires. Sentir le vent dans mes cheveux, la liberté courant dans mes veines.