Chapitre 23

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Soren

30 jours avant le choix final :

Qu'est ce qui m'arrive pour en venir à regretter les mots que j'ai prononcés il y a six jours ? Je m'en veux alors que ce n'est qu'un moyen pour qu'Arié refuse le mariage qui nous enchaînera à vie.

Je ne veux pas de lui c'est vrai, pourtant je sais qu'il n'avait pas à l'entendre de cette façon. Je l'ai observé sombrer, rongé par le regret. Ce n'était plus vraiment moi, je crois que cette histoire me rend fou.

Il n'a quasiment pas dormi de la nuit qui a suivi et je suis sûr que c'est l'impact de mes paroles qui l'en ont empêché. Je pourrais m'en foutre complètement si au moins il avait demandé à annuler ce mariage mais je crois que c'est peine perdu. J'espère encore qu'il demande dimanche mais mes espoirs sont vains. Arié, demander devant mes parents à annuler le contrat. C'est impossible. Je vois déjà ses parents faire une crise cardiaque.

Il ne me reste plus rien pour empêcher ce désastre, même mes parents n'auront pas assez d'indulgence pour moi, surtout eux en fait. Les affaires passent avant tout. Je ne comprends pas comment ils peuvent accepter de me marier avec un homme. Veulent-ils montrer qu'ils sont ouverts ? Veulent-ils me punir de quelque chose ? Ont-ils compris qu'ils ne pourront rien empêcher à Aelyn ? Sont-ils trop bornés pour refuser un contrat qu'ils ont déjà signé ? Ils peuvent revenir dessus, je le sais, tant que les mariages ne sont pas faits, ils peuvent se rétracter.

Tout ça me fout en l'air.

Et dans tout ce merdier, je reçois un message de ma grand-mère, je crois que je vais finir par craquer. Je n'ose même pas l'ouvrir pourtant je m'y force parce que je sais qu'elle me criera dessus si je ne le fais pas.

Il y a un défilé demain à 17h00, je compte sur toi pour venir te présenter au point de rendez-vous une heure avant. Un portant te sera indiqué par Francesca, tu passeras trois fois.

J'ai un frisson d'horreur en voyant la date, je ne suis pas sûr d'être prêt à revoir ma famille, d'être prêt à remettre entièrement mon masque alors que c'est à peine si je le tiens à moitié quelques heures. En ce moment, je préfère faire des paniers dans ma chambre même si je ne peux pas courir, c'est mieux que se montrer à la vue de tous avec mon masque fendillé.

Je travaille dans ma chambre aussi, mes yeux dérivant sur la piscine, plus souvent que je ne voudrais. Je travaille sans y mettre du cœur ou de la volonté, juste je suis à la lettre les conseils de mon père; pas de distraction.

Je ne vais plus à la salle, j'ai trop peur de croiser Arié, paradoxalement je vais manger pour le voir. Je ne sais plus quoi penser de mes actions. Je crois que je ne veux pas y réfléchir d'ailleurs. Je redoute chaque fois où j'ouvre la porte de ma chambre, craignant de le voir sortir de la sienne au même moment. Je m'attends à le croiser dès que j'ouvre ma porte et c'est avec déception que je me rends compte que ce n'est pas le cas.

J'ai comme cette envie de le voir qui parcourt mes veines mais je ne veux pas qu'il soit dans la même pièce que moi car alors je sais que mes pensées seront un gros bordel tout le reste de la journée. Parce qu'il va mal, parce qu'il le cache, parce qu'il ne veut pas de moi comme je ne veux pas de lui mais que nous sommes condamnés à finir ensemble.

Je le déteste d'être un homme, d'accepter son sort sans rien tenter tout en sachant le mal qu'il va se faire, d'être celui à qui je dois me marier.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant