Chapitre 25

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Arié

26 jours avant le choix final :

J'ai appelé Eloi il y a quelques minutes, nous avons discuté de ce qui était en train de se passer. Puis comme c'est Éloi, il m'a proposé de venir passer la journée ici. Toujours là pour moi comme d'habitude. J'ai accepté et il arrive d'ici une demi-heure. On peut dire qu'il n'a pas tardé parce que je l'ai appelé il y a un quart d'heure et qu'il y presque quarante minutes de route entre chez lui et la villa.

Dès que je le vois, c'est comme si une avalanche venait s'écraser sur moi. Je suis pris par les questions et les sentiments se battent pour savoir qui va gagner. Voilà mon problème et pas des moindres, je ne suis pas d'accord avec moi-même.

Le voir dans cet état lamentable vendredi soir m'a percuté de plein fouet, je crois que je suis trop émotif. Lui qui semble aussi dur que la pierre en temps normal avait les yeux rouges de quelqu'un qui a pleuré. Et ça à lacérer mon cœur trop fragile. Je ne supporte pas le malheur des autres, mais ce n'est que rarement aussi fort.

J'ai eu mal pour la perte des amies de ma sœur, voir Hannah dans cet état m'a secoué. Puis cette douleur pour les autres n'a été comme ça que lorsque Éloi a perdu son père et que le collaborateur préféré de ma mère a déménagé.

Il y a bien quelquefois où je me suis senti mal, au point de croire en mourir mais pas pour la douleur que ressentent les autres, pour ce que moi je vis. Les rejets qui se multiplient en ce moment, la solitude pesante que je ressens plus souvent que j'aimerais, les souvenirs qui continuent de me hanter après des années.

C'est plus rare maintenant que j'ai autre chose à penser mais des images de feu me reviennent parfois et dans ces moments je m'immerge entièrement sous l'eau.

J'essaye de me raisonner quand je sens que la douleur m'atteint trop, il m'a blessé et plus d'une fois. Je ne devrais pas me préoccuper autant d'une personne qui préférerait que je sois un moustique à écraser.

Je connais les conséquences, je vais m'attacher et supporter ses insultes à mon égard en pardonnant parce que je vois qu'il ne va pas bien. Puis je vais m'effriter un peu plus à chaque cri, chaque insulte, chaque mot rabaissant qu'il prononcera pour moi. Je vais finir par ne plus le supporter, par craquer devant sa violence et je serais brisé. Alors que si je ne m'attache pas, que je me fou de lui, je serais plus résistant. C'est bien beau et bien facile à dire mais irréalisable. Dites à votre cœur de fonctionner autrement, il n'y arrivera pas.

Je ne sais pas ce qu'il a dit à sa grand-mère vendredi, une chose dont elle doit probablement réfléchir. Une part de moi espère qu'il lui ai parlé de moi, de nous et qu'il l'ait supplié d'annuler cette part du contrat, de ne garder que deux mariages. J'aimerais être libéré de ce contrat qui me pèse, je le supporte aujourd'hui mais je ne tiendrais pas beaucoup. Il y a encore tout le monde ici, mes sœurs m'empêchent de tomber. Que se passera-t-il quand elles ne seront plus avec moi ?

Si sa famille pouvait se retirer, me laisser vivre avec un peu d'air dans les poumons. Je sais que je finirais enfermé dans un mariage, j'aimerais seulement que dedans je puisse prendre une bouffée d'air de temps en temps, pas rester confiné avec une simple bouteille d'oxygène trop petite.

Il n'y a rien qu'à voir son comportement avec moi pour comprendre qu'il ne me témoignera jamais le respect que je lui demande.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant