Chapitre 27

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Soren

21 jours avant le choix final :

Mon ballon rebondit sur le cerceau du panier, une fois, deux fois, il entre à la troisième. Des applaudissements fusent derrière moi, c'est Aelyn. Depuis une semaine, elle vient régulièrement me voir, jamais longtemps mais plusieurs fois par jour. Que ce soit dans ma chambre, dans le salon, dans la salle à manger, à la salle de sport, au terrain de basket, elle vient me voir. Il n'y a qu'un endroit où elle ne me suit pas, c'est la piscine. Lorsque je m'assis sur le rebord et que je laisse mes pieds dans l'eau.

Elle reste là quelques minutes à simplement me regarder jouer, je réussis plusieurs paniers. Ma sœur propose de jouer avec moi, j'accepte en sachant que ça va être un désastre. Maodan a essayé de la faire jouer, plusieurs fois mais déjà petite, elle ne comprenait pas l'utilité du jeu. Elle râlait parce qu'elle n'a jamais été très grande et que sa taille l'a désavantagé face à mon grand-père et moi.

Têtue comme elle l'est, elle a rejeté la faute sur le jeu et s'est fâchée avec le basket à ce moment-là. Aucune réconciliation entre eux depuis, malgré les efforts de mon grand-père, ça n'a jamais marché entre eux.

Je crois qu'à moi, ça me plaisait bien, j'aimais avoir mon grand-père pour moi tout seul quand il s'agit de basket. Passer du temps avec mon frère et ma sœur et faire des activités avec eux, c'est génial, j'adore ça. Mais dans ce monde où nous étouffons, c'était bien de voir que nous n'étions pas que tous les trois, que j'avais d'autres alliées, que j'avais une part de ma famille qui prenait du temps pour moi.

Pendant nos séances d'entraînement, Maodan m'apprenait à jouer au basket mais au détour d'un match, il m'expliquait la vie, durant nos échauffements, il m'écoutait me confier. Et ça c'est ce que je préfère, pouvoir parler librement à une oreille qui fait tout pour me comprendre.

Ce n'est pas aujourd'hui que ma sœur va se réconcilier au basket, pourtant j'essaie de lui laisser le ballon le plus longtemps possible. Au bout d'un moment, c'est tellement simple de lui prendre que je ne peux plus résister à la tentation.

-Non mais ça se fait pas, tu mesures deux mètres de plus que moi !

-Justement c'est compliqué, je dois m'abaisser à ton douze centimètres pour attraper le ballon.

Elle me fait un doigt alors que je suis mort de rire. On pourra dire ce que l'on veut, ma sœur énervée c'est trop mignon. Attention quand elle est énervée par moi, parce que ça ne rend pas les mêmes choses sur les autres.

Aelyn énervé contre Maël ça donne un combat pour savoir qui sera le plus fort des deux. Mon frère essaye de le prendre sur le ton de l'humour ce qui parfois, si c'est une grosse colère, enrage encore plus notre diablesse. Et là ça devient une compétition de haut niveau, avec épreuves et tout. Un régal pour les yeux.

Aelyn énervé contre Vasco ça donne un combat de regard noir qui finit par nous qui quittons le bar sous les ordres de la diablesse avec celle-ci qui ne se gêne pas pour foutre le bordel avant de partir. C'est rare, mais c'est une vraie explosion silencieuse. C'est pas sympa à vivre, c'est une tempête de neige au pôle nord, gelée et glaciale. Maël et moi faisons face à un mur de glace, pas très sympa le truc.

Aelyn énervée contre la famille, ça donne Aelyn, parce qu'elle pense à eux plus souvent que j'aimerais et qu'elle ne peut pas s'éloigner de la colère qu'elle a construit envers eux et qui augmentent un peu plus au fil des ans. Je peux dire qu'après un désaccord avec eux, elle s'enferme dans sa chambre en claquant la porte, insultant cinq générations avant nous et n'écoutant plus les ordres durant une journée. Ce n'est jamais plus de temps parce que Karen Iversen n'hésitera pas à appuyer plus fort sur les marques faites la veille.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant