Chapitre 14

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Soren

50 jours avant le choix final :

On est samedi, déjà plusieurs jours que je ne viens plus à nos petits rendez-vous quotidiens avec Elyssa. Elle ne s'est levée qu'à midi hier ce qui m'a arrangé, en vérité je m'en veux un peu de la laisser seule dans la salle à manger mais je ne peux plus lui tenir compagnie. Mon frère ne me l'a toujours pas avoué mais je le sais, je l'ai su à la première discussion que nous avons eu dans ma chambre tous les deux, il l'aime.

Je ne sais pas ce qu'il cloche chez moi pour me saccager moi-même, j'aurais dû me battre parce que je sais qu' Elyssa ne sait pas encore avec qui elle voudrait terminer. Je pourrais tenter de faire en sorte qu'elle veuille de moi, mais je pense à mon frère et alors j'ai mal, parce que je ne veux pas lui voler son bonheur.

En fait ce n'est pas à lui que j'en veux, il fait seulement comme moi, tenter de rendre cette situation normale alors que notre sœur a tout foutu en l'air. Il fait comme moi avec ce truc en plus, lui, il aime sincèrement Elyssa et il n'est pas comme moi à n'éprouver aucun sentiment pour un Osher.

De toute façon on devait s'y attendre, il aurait fallu un immense hasard pour que nous trouvions tous les trois notre âme sœur dans un mariage arrangé. Mais évidemment la folie d'Aelyn n'arrange rien, la situation ne fait qu'empirer, comment trois mariages arrangés de cette manière pourraient nous convenir à tous les trois en sachant qu' Aelyn aime les femmes ?

Je me rends compte que j'en veux terriblement à ma sœur de nous avoir embarqué dans ce bordel sans nous consulter, elle aurait pu tout avouer aux parents avant, elle se serait pris une grande conversation dans la gueule mais c'est Aelyn, elle aurait survécu, à la place elle a préférée nous enfermer dans sa merde.

Finalement c'est à moi que j'en veux le plus, pour m'en prendre autant à ma petite sœur qui ne recherche que la liberté qu'elle n'aurait pas eu en parlant au préalable à nos parents. Je m'en veux alors je refuse de lui parler, parce que je sais que mes mots dépasseront ma pensée et qu'une nouvelle confrontation aura lieu et je ne veux pas que ça arrive.

Alors je tente d'oublier tous mes tracas, dehors à sept heure du matin après avoir raté le petit-déjeuner et notre échange d'anecdotes avec Elyssa, je cours un ballon de basket en main. Je ne prends pas la peine de dribbler, je vais simplement d'un bout du terrain à l'autre en mettant le plus de panier possible.

Je jette le ballon avec force comme s'il regroupait mes problèmes et qu'il suffisait que je le lance loin pour qu'ils disparaissent tout d'un coup. Je passe une main dans mes cheveux trempé de sueur, l'image de mon grand-père vient s'ancrer dans ma tête et je laisse un sourire se glisser sur mes lèvres, un sourire empreint de tristesse.

Maodan Lebret était un joueur de basket, connu non pas pour ses prouesses dans son sport mais pour sa grande fortune dû à ses exploitations de vignes de qualité et son mariage avec la grande joueuse de tennis Aelyn Lebret.

La plupart des choses que l'on dit sur lui sont fausses, il a bien arrêter le basket après la mort de sa femme, il aimait Aelyn plus que tout au monde, sa mort l'a détruit. Mais il n'y a pas que ça, il n'aurait jamais arrêté sa passion si cela ne lui avait pas été demandé avec insistance par Erik Iversen lorsqu'il a réclamé que ces enfants épousent ceux de Maodan.

Mes grands-parents voulaient quelque chose de plus prestigieux pour leur famille, ils ont créé des fonds pour ma grand-mère décédée qui selon eux méritait leur prestige pour ses nombreuses victoires dans le pays et dans le monde mais ils n'ont pas accepté mon grand-père qui jouait en régional à l'époque. Il aurait pu passer en national un an plus tard mais il n'en a pas eu la chance, ce n'est plus qu'une passion, un passe-temps qu'il m'apprend dès que j'en ai le temps.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant