Against Traditions (Terminée)

Chapitre 37

Soren

6 jours avant le choix final :

Je viens de le dire, de l'avouer avec des mots. Maël a compris sans que je ne lui dise, je n'aurais pas pu dire ces mots en sa présence. Mais là avec lui devant moi qui s'accroche à mon regard, attend mes paroles. Je lui ai dit.

-Moi aussi.

J'ai mal entendu, mes oreilles ne perçoivent plus les bruits alentour, les battements de mon cœur son forts, ils témoignent d'une vivacité qui semblait m'échapper. Pourtant il est si près de moi que je devrais entendre chaque son qui sort de sa bouche plus clairement que si c'est moi qui les faisait.

Sa main se lève doucement, je la fixe sans rien dire, il vient de me rendre muet. Ses doigts rencontrent ma peau, ils glissent sur mon torse et rejoignent mon cœur. Je baisse les yeux pour les plonger dans les siens.

Tout mon corps est chaud, ses doigts aussi, ceux qui tracent mon tatouage avec douceur. Il me fait perdre la tête. Il remet en marche mon cœur qui semblait mourir un peu plus chaque jour. Il réchauffe mon corps froid de son absence auprès de moi. Il embrase tous mes sens pour me faire renaître.

Je me sens m'envoler, mon corps me semble flotter, tout va bien.

Dans ces sensations toutes enivrantes, je continue de m'accrocher un peu au sol, une main me retenant. Si je venais à perdre complètement la tête sous ses caresses, je ne tomberais que plus bas lorsqu'elles se termineront. Parce que ça ne peut pas durer indéfiniment.

J'attrape doucement son poignet, le froid m'envahit tout à coup lorsque je l'éloigne de moi et que je reviens sur terre.

L'angoisse monte à l'intérieur de moi, elle prend une place si grande qu'elle pourrait m'étouffer. J'ai besoin de savoir.

J'ouvre la bouche sans qu'aucun son n'en sorte, je redoute ses réponses. Et s'il ne m'aimait pas comme je crois l'avoir compris ? Et s'il préfère toujours rester avec Derya ? Et si nous continuons de nous éviter après ça ?

Il doit comprendre les questions sur mon visage, percevoir le doute qui m'envahit et l'angoisse qui me fait serrer son poignet plus fort parce que j'ai peur de le lâcher.

-Je t'aime aussi Soren, je pense à toi encore et encore, encore et toujours.

Il s'approche encore jusqu'à coller ses pieds aux miens. Son souffle cogne sur ma joue. Sa main revient sur mon cœur.

-J'en souffre autant que toi.

Je crois qu'il va tomber un instant mais ce n'est que moi qui vacille, je bouge jusqu'à mon lit où je m'affale, sans me demander il fait de même à côté de moi. Je prends sa main dans la mienne pour m'assurer qu'il est toujours là , que je ne suis pas encore en train de rêver.

-Tu crois que tu voudrais encore de moi ... comme époux ? Souffle-t-il.

-Oui. Je réponds sûr de moi.

-Alors je t'épouserais toi.

Ses mots font vibrer tout mon corps.

-C'est sûr ?

Je regarde le plafond, sans doute trop lâche pour le regarder dans les yeux.

-C'est sûr.