Against Traditions (Terminée)

Chapitre 13

Elyssa

55 jours avant le choix final :

Comme tous les matins depuis que je suis ici, je sors de mon lit et me dirige là où je trouverais Soren, dans la salle à manger. Tout naturellement, je m'assois à côté de lui, il me tend un café que j'accepte volontiers et nous commençons à discuter.

Sans surprise c'est le sujet du mannequinat qui revient, il se met à me conter l'un de ses défilés où vêtu d'un simple pantalon blanc, il s'est avancé devant les caméras. Mme Iversen avait prévu une veste pour cette tenue, veste qu'il a oublié sur le portant.

Le public ne lui en a pas tenu rigueur mais il paraît que sa grand-mère n'a pas hésité à lui remonter les bretelles. C'est pratiquement la seule erreur qu'il ait pu faire et la plus grave, qui ne fait que montrer son attitude parfaite au quotidien.

Je lui parle de cette fois où mon talon s'est coincé dans un trou juste avant que ce ne soit mon tour, la panique s'était installée dans tout mon corps, figée, je n'avais pas remarqué que ma collègue avait arrangé les dégâts. J'étais en retard et celle qui était après moi a dû me précéder.

J'étais morte de honte ce jour-là, personne n'avait remarqué ce changement de dernière minute mais mon directeur nous a fait passer un sale quart d'heure à mes collègues et moi. Je m'en voulais terriblement de leur avoir fait subir ces minutes de supplices.

J'ai à peine terminé de lui raconter une de mes mésaventures qu'Arié émerge accompagné de Maël, nous nous levons donc pour appeler Marie qui nous ramène le petit-déjeuner. Nous aurions pu attendre les filles mais Soren les a entendues tard hier soir, elles ne se lèveront pas tout de suite.

Je mange sans un mot, observant discrètement les garçons, malgré le silence et le manque de conversation, je devine le rapprochement entre Maël et Arié, je crois que mon frère arrive enfin à s'ouvrir un peu aux Iversen et j'en suis soulagée.

Tout peut se passer en deux mois, je ne suis même plus sûre que nous nous marierons avec les Iversen, la conversation qu' Aelyn a eu avec ses parents est secrète. Malgré tout, il faut faire comme si c'était toujours le cas, comme si rien n'allait perturbé cet arrangement et que nous nous lierons à vie à cette famille. Je veux que mon frère soit heureux, je veux qu'il se sente bien et le début ne m'indiquait pas cette perspective.

Dès onze heures, je quitte ma chambre que j'ai rejoint dès la fin du petit-déjeuner, et je toque à celle de ma sœur en espérant qu'elle soit réveillée. C'est avec une voix ensommeillée qu'elle me répond, je rentre pour la voir encore enroulée dans les draps.

-Salut sœurette. Besoin d'aide pour choisir le bon mari.

-Seulement si tu sais toi lequel tu vas choisir.

Une grimace prend forme sur son visage avant qu'elle hausse les épaules.

-Je sais pas c'est complètement flou dans ma tête.

-Oh ça ce sont les ravages de l'alcool.

Elle se lève immédiatement pour se diriger vers son placard.

-Seulement trois verres ça va. Et une bière. Mais elle était petite, ça ne compte pas.

Je hausse les sourcils.

-On se l'ai partagé avec Aelyn, m'explique-t-elle, et puis on a fini à l'eau. C'est fini les questions madame la policière.

-Je veux juste m'assurer que tu vas bien.