Chapitre 39

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Arié

Jour du choix final :

Aelyn vient d'annoncer devant les caméras les couples que nous avons formés. Je suis épuisé, c'était un mélange d'excitation, d'appréhension et d'angoisse.

Je veux sortir de cette pièce pour m'occuper de Soren. L'entrevue avec sa famille a été mouvementée. Je veux le soutenir, être là pour lui.

Le siège sur lequel je suis assis me semble de plus en plus dur comme la pierre, je n'ai plus aucune envie d'être là. Je n'attends que la fin de cette interview.

Dès que nous sortons, nous allons tous les deux dehors, assis sur un banc caché par des arbustes, nous nous éloignons des regards de sa famille. Ma main dans la sienne, je lui demande ce qu'il s'est passé.

Il me répond de manière robotique, sa tête sur mon épaule. Je me mets à tracer son tatouage par-dessus sa chemise, je le connais par cœur maintenant. Je tente d'apaiser ses peurs par ma présence, de faire en sorte qu'il sache que je suis là, que je l'aime.

Il m'a dit hier qu'il avait peur, que ce mariage et surtout les conséquences l'inquiétaient, pourtant il m'a assuré qu'il me voulait à ses côtés, qu'il ne se pardonnerait jamais de ne pas réussir à franchir ses limites pour vivre avec moi.

J'ai écouté chacun de ces mots et maintenant je suis là pour l'aider à surpasser cette période, à ne faire aucun regret.

Mes parents m'appellent, je vois le numéro de la maison s'afficher sur mon écran. Je laisse sonner, là je prends soin de Soren. Je les rappellerais plus tard. Nous avons déjà pu discuter de vive voix, cela n'a pas été très long, c'était surtout de très longues embrassades.

Mes doigts se perdent dans les cheveux de Soren, il ferme les yeux en s'agrippant à ma chemise. Ses doigts serrent le tissu comme si sa vie en dépendait. Je ne dis rien, il préfère le silence, les étreintes muettes, les regards et les sourires.

Je le vois se relever une heure plus tard, plus reposé, moins triste. Il me tend la main et nous sortons de notre cachette. Nous nous promenons sur le terrain, il me conte des anecdotes d'enfance, me montre les lieux extérieurs.

J'apprends que ces parents ne sortent que très rarement, qu'ils ne profitent pas de l'extérieur, qu'ils n'y a que la terrasse qui les attire. Je suis surpris par cette information, le terrain est si grand.

Il me guide jusqu'à une piscine, elle doit être de taille standard, l'eau est magnifique.

-La nôtre elle sera plus de dix fois plus grande.

Je tourne ma tête vers lui, il est sérieux.

-Cinquante mètres de longueur, trois de profondeurs sur une largeur de dix mètres puis elle remontera jusqu' à cinquante centimètres. Il y aura plusieurs niveaux de profondeurs, trois mètres pour que tu puisses plonger, un mètre cinquante pour que nous puissions être debout, un mètre pour ma sœur parce que je ne veux pas la noyer et un plateau de cinquante centimètres pour les enfants de Maël et Elyssa.

Je fonds devant lui, il y réfléchit, il ne me sort pas ça comme ça.

-Je t'aime.

-Pas autant que moi.

Nous nous asseyons au bord de la piscine, mes pieds dans l'eau. J'imagine cette piscine, cet espace dont il réfléchit pour moi, pour convenir à tous. J'ai un jour pensé que je ne serais pas heureux avec lui alors qu'il cherche à m'offrir ce dont je rêve.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant