Chapitre 35

61 0 0
                                    





Soren

8 jours avant le choix final :

Je ne peux plus en écouter plus, j'ai mal, tellement mal. Tout ici me rappelle que je vais épouser une parfaite inconnue alors que la personne dont je suis amoureux va se marier avec ma cousine. Je les vois ensemble tous les jours, les autres viennent me dire que je dois être heureux de ne plus avoir à l'épouser, mes parents cherchent déjà une remplaçante.

Personne ne pourra le remplacer dans mon cœur, c'est lui que j'aime et pas la première fille assez bien pour mes parents qui aura sauté sur l'occasion.

Je les vois ensemble et je ne sais pas ce que mon cœur fait, il semble se recoudre en le voyant heureux avec son sourire tout doux mais avant de refermer la blessure il n'a pas pensé à retirer l'épine qui l'a transpercé.

Je recule dès que mes parents disparaissent de l'écran, je ne peux plus rester dans cette pièce étouffante. Je bute contre quelque chose, retenant un cri je bascule en arrière et par miracle réussit à tenir sur l'un de mes pieds. Le vase sur la table tombe au sol dans un grand fracas, la jambe dans laquelle j'ai tapé la table est douloureuse.

Je tiens encore en équilibre, le sol est recouvert de morceaux de verre, d'eau et de fleurs. Mon corps bascule en avant, je tente de me redresser mais perds l'équilibre que j'avais. Je tourne sur mon pied refusant de poser l'autre déjà endolori dans ce désastre.

Malheureusement je ne tiens pas assez, je finis par tomber sans avoir le temps de me rattraper à la table basse, je ferme les yeux me préparant à l'impact.

Mon cœur saignait déjà, maintenant il n'est plus seul.

Le verre qui ouvre ma peau me coupe le souffle, j'entends le cri de quelqu'un et ils commencent à m'entourer pour m'aider à me relever. Je le fais seul, péniblement, mes pieds intactes me guident jusqu'à la porte du salon.

-Soren ça va ?

-Tu vas où comme ça ?

-Soren revient, il faut qu'on soigne ça.

Je ferme la porte sans répondre, monte les marches quatre à quatre et regagne ma chambre. Je n'ai pas si mal que ça, la douleur est infime comparé à celle de mon cœur. Passé la surprise du choc, je trouve que ces bouts de verre sont apaisants. Peut-être qu'ils parviendront à faire partir la douleur ? Peut-être que si je laisse mon sang couler ça ira mieux ?

Je vais à la salle de bain chercher une pince à épiler et je m'installe sur mon lit à la lumière. Le bas de ma chemise est déjà plein de sang mais je ne m'en formate pas, je la sors et la laisse par terre. Je dois avoir une dizaine de bouts de verre pas plus gros qu'un ongle qui part avec ma chemise, je sens certain s'arracher à ma peau.

-Soren laisse-moi entrer.

Ma cousine vient de se mettre en tête de me soigner, elle toque à ma porte en espérant que j'y aille. Outre le fait que je ne veux voir personne et que je me contente de cette douleur qui m'occupe l'esprit, je ne veux pas qu'elle me voit.

Sans ma chemise, je suis vulnérable, n'importe quelle personne qui viendrait à me voir torse nu comprendrait. Le secret serait levé. Là, sur mon cœur, mon tatouage est bien trop visible. Derya ne verra jamais ça.

Against Traditions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant