7- Un invité surprise

137 21 24
                                    

Chapitre 7

Un invité surprise

      Malgré ces pensées positives, malgré les pancakes – et autres mets délicieux auxquels il touchait à peine – et malgré la présence bienveillante de tous les Weasley, le reste de l'été fut très difficile pour Harry. Son humeur et ses pensées s'assombrissaient de jour en jour. Il avait fini par subir le contre-coup de son audience disciplinaire et son angoisse et sa frustration s'intensifiaient, en dépit de ses efforts pour garder la tête froide. Il était de plus en plus anxieux à cause de sa prochaine rentrée sans baguette et aussi des entretiens qu'il devrait subir avec un agent du Ministère. Les journées lui paraissaient interminables et il avait recommencé malgré lui, comme chez les Dursley, à trop dormir, à errer sans but dans la maison ou dans le jardin, à pleurer la nuit, à être hanté par ses cauchemars et surtout, à s'isoler.

      Il avait pourtant été dans un premier temps réellement content de revoir les Weasley. Le Terrier était après Poudlard le deuxième endroit qu'il pouvait un peu considérer comme chez lui. Il avait été accueilli par Mrs Weasley, qui l'avait serré dans ses bras et l'avait sermonné, comme il s'y attendait, sur sa maigreur, mais cela l'avait fait sourire. Il avait bien sûr ressenti un immense bonheur en revoyant Ron, son meilleur ami, et avait passé une grande partie de la première journée à lui raconter son audience et la façon dont il s'était débarrassé des Détraqueurs. Il ne lui avait en revanche pas confié tous les détails à propos des souvenirs qui l'avaient aidé à y parvenir. Il avait le sentiment que Ron ne comprendrait pas, – il n'y comprenait d'ailleurs rien lui-même ! Cela n'avait toutefois pas empêché son ami d'être très impressionné par le récit de l'apparition de son Patronus et cela avait fait plaisir à Harry d'entendre enfin quelqu'un le féliciter pour son acte avancé de magie !

      Il avait retrouvé avec joie Ginny, Mr. Weasley et les jumeaux qui, grâce aux Gallions que Harry leur avait donnés après le tournoi, fabriquaient des farces et attrapes plus extravagantes les unes que les autres. Même l'aîné de la fratrie, Bill, était là. Il avait pris quelques semaines de congé pour présenter à ses parents sa petite amie, qu'il avait plusieurs fois conviée à dîner – petite amie qui, au grand dam de Mrs Weasley, n'était autre que Fleur Delacour, la championne du Tournoi des trois Sorciers venue de l'Académie de magie de Beaubâtons ! Ron bégayait et devenait tout rouge à chaque fois qu'elle lui adressait la parole. Harry ne comprenait vraiment pas pourquoi il restait si gêné et ne s'habituait pas à elle, et cet avis était partagé par Ginny, qui ne cessait de lui faire des commentaires agacés à ce sujet. En tout cas, il était content que Hermione ne soit pas là pour voir ça, parce qu'il avait le sentiment que cela ne lui aurait pas plu du tout.

      Si les premiers jours au Terrier avaient permis à Harry de se détendre et de penser à autre chose qu'aux résultats de son audience, depuis qu'il avait pris connaissance de la décision du Magenmagot, il avait à nouveau du mal à se mêler aux autres. Il recommençait à se sentir d'humeur maussade, à s'agacer d'un rien, des autres, mais surtout de lui-même ; il ne se supportait plus, et pourtant il détestait être seul. Il ne savait plus quoi faire de lui. Il était tout le temps en colère ou abattu et sentait qu'il pourrait très vite devenir agressif. Il était en plus incroyablement fatigué, épuisé par ses cauchemars, moralement usé à force de constamment faire bonne figure et prétendre aller bien afin de ne pas inquiéter ses proches.

      Il aurait aimé trouver les bons mots pour expliquer que les incessantes disputes de Ginny et Fleur, loin de l'amuser, lui donnaient à présent mal à la tête, tout comme le bruit des explosions – de rire ou réelles– qui parvenaient de la chambre de George et Fred. C'était comme si lui-même ne savait plus comment faire pour rire. Mr. Weasley criait et Mrs Weasley pleurait dès qu'était par mégarde abordé le sujet de leur fils Percy, et Harry lui-même avait des difficultés à ne pas ressentir une intense colère en repensant au sentiment de trahison qui l'avait assailli lorsqu'il avait vu celui-ci prendre autant le parti de Fudge pendant son audience. Même Ron lui tournant sans arrêt autour en essayant de l'occuper avec des parties d'échecs ou de bataille explosive finit par l'agacer. Il les aimait tous, mais tous le fatiguaient. Alors il luttait jour après jour contre la furieuse envie de le leur dire.

Harry Potter et L'Ensorceleur d'étoile (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant