14- Une belle journée

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Chapitre 14

Une belle journée

     Il était si près... si près... Il devait simplement tourner après la première allée, et elle serait là. Il pouvait la toucher... La baguette. Il lui fallait cette baguette... Il devait l'avoir... Il y était presque... Il tendait la main vers elle... Une main maigre et pâle aux veines bleutées...

     Il se réveilla en sursaut. Tout le monde dormait encore dans le dortoir des garçons de cinquième année de Gryffondor. Le soleil commençait à peine à se lever derrière les collines entourant le château.

     Pour la première fois depuis des mois, Harry venait de passer une bonne et longue nuit de sommeil. Le seul cauchemar qu'il avait fait était celui qui venait de le réveiller, et il n'en gardait qu'un souvenir flou qui ne fit que s'estomper dans les minutes qui suivirent son réveil. Les effets de la potion s'étaient sûrement dissipés à l'approche de l'aube mais, tout le reste de la nuit, elle s'était révélée parfaitement efficace, peut-être même encore plus que celle qu'il avait bue chez les Dursley. Pas même une ébauche de pensée n'était venue le troubler depuis l'instant où il avait posé la tête sur l'oreiller.

     Harry se leva et s'approcha sans bruit de la fenêtre afin de contempler les reflets du lever du soleil sur le lac. Le calamar géant profitait à sa surface des premiers rayons de l'aurore pour se réchauffer. Les hiboux fatigués revenaient un à un de leur chasse nocturne. Les étranges créatures que Luna appelait « Sombrals » voletaient dans le ciel du parc, révélant dans leur ballet aérien cette forme de beauté qu'avait évoquée la jeune fille et qu'il percevait à son tour pour la première fois.

     Cela allait être une belle journée.

     Harry avait oublié à quel point c'était bon de dormir et de se réveiller reposé.

     Même s'il gardait en tête les événements de la veille, il voyait les choses moins en noir en cette aube nouvelle et il savait que sa journée se passerait beaucoup mieux. La matinée serait consacrée aux cours de Métamorphoses et de Sortilèges, des matières qui lui plaisaient. Il savait qu'il arriverait à suivre même si, comme son rêve venait de le lui rappeler, il n'aurait toujours pas sa baguette.

     Sa main lui faisait encore un peu mal, mais les inscriptions avaient disparu pour ne laisser qu'une légère rougeur, un peu comme s'il s'était gratté trop fort. Il s'efforça de ne pas se laisser envahir par la douleur et la rancune. Il avait encore une grande semaine devant lui avant de devoir de nouveau affronter Ombrage, et il allait rencontrer Dumbledore le soir-même afin de discuter de son procès et d'obtenir de l'aide. Il ne savait toujours pas s'il devait lui raconter ce qu'il se passait dans le bureau de la « Grande Inquisitrice », mais il était sûr qu'il recevrait du soutien de la part de son Directeur dans un cas comme dans l'autre.

     Afin de ne pas réveiller son camarade qui dormait en émettant des ronflements de bienheureux, il se dirigea sur la pointe des pieds vers le lit de Ron. Celui-ci s'était endormi avec la carte du Maraudeur sous son oreiller et Harry la récupéra le plus doucement possible.

     Malefoy et les autres Serpentards se trouvaient dans leur dortoir, Dumbledore faisait déjà les cent pas dans son bureau, Rusard circulait dans les étages. Ombrage, qui ne logeait pas au château, n'était pas encore arrivée. Tout allait bien. Seul Hagrid manquait à l'appel pour que l'environnement de Harry redevienne totalement familier.

     Sur la table de nuit de Ron, il aperçut également un morceau de parchemin recouvert de l'écriture maladroite et grossière de son ami :

Lundi 2 septembre :

Harry Potter et L'Ensorceleur d'étoile (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant