Lundi 8 juillet 2024

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« Un peu plus haut, Sofia !

- Tu sais, ça serait un peu plus simple si tu demandais à Samuel de nous aider.

- Tais-toi et lève-moi un peu plus ! Gronde Odette.

Elle est d'une humeur massacrante mais au moins, elle a retrouvé l'usage de la parole. Aujourd'hui, au vu de l'ennui ambiant, nous avons tous décidé d'améliorer le camp. Dimanche, il a encore plu toute la journée et nous avons été confinés dehors sans accès aux tentes et nous avons décidé que ça ne se reproduirait plus. Nous devons aménager un abri extérieur pour que ça ne se reproduise plus. Charles est à la manœuvre : apparemment, il a été maçon, charpentier ou quelque chose comme ça. Odette et moi avons été missionnées pour récupérer des branches feuillues dans les arbres de la forêt. Samuel a proposé de nous accompagner mais mon alliée a catégoriquement refusé : je crois qu'elle ne supporte pas qu'il l'ai vu faible.

Nous n'avons pas reparlé de l'arrestation de Djamel et je crois que nous n'en reparlerons jamais. Au moins, maintenant, nous savons à quoi nous en tenir. Ainsi, depuis presque une heure, nous nous sommes enfoncées dans la forêt pour couper des branches. Ça fait du bien d'être un peu seule et isolées.

- C'est bon, je l'ai ! Dit Odette en finissant de couper la branche.

Dieu soit loué. J'aime beaucoup Odette mais ça me commence à me faire mal au dos de la porter. La branche tombe à nos pieds et Odette saute enfin à terre, visiblement fière d'elle.

- Je crois qu'on en a assez, clame-t-elle. Charles va être content !

- Super, répondis-je d'un ton las. Tu veux qu'on y retourne, alors ?

Je prends la branche qu'Odette vient de couper pour l'ajouter au tas que nous avions déjà fait.

- Je ne sais pas. On pourrait peut-être en ajouter une ou deux ? Qu'est-ce que tu en penses, Sofia ?

- Pourquoi pas, oui.

- T'as l'air en colère, remarque-t-elle.

- J'ai juste mal au dos, c'est rien.

- Ça n'a rien à voir avec un certain garçon aux cheveux blonds ?

Je lui adresse alors un regard assassin. Elle ne peut pas parler de ça en pleine journée alors que les caméras sont allumées. Louis me regarde probablement... Ceci dit, je m'en veux d'être aussi lisible. Effectivement, Achille ne m'a adressé la parole et, même si j'aimerais que ça soit le contraire, ça m'affecte.

- Non, pas du tout. Je suis juste fatiguée, c'est tout, mentis-je.

- Tu sais que tu peux me parler, hein...

- Toi aussi.

C'est tellement frustrant. J'ai terriblement envie de me confier sur Tim, Achille, Louis et je ne le peux pas. Pour elle, c'est sans doute la même chose et c'est sans doute pour ça qu'elle a gardé le silence depuis l'arrestation de Djamel. Ça a dû réveiller quelque chose en elle...

- J'espère qu'un jour, on le fera, soupire Odette.

- Qu'on fera quoi ?

- Qu'on parlera vraiment.

- Ça, je n'en doute pas.

Le ciel s'assombrit, les rayons du soleil ne percent plus à travers les feuilles des arbres. Visiblement, une nouvelle averse est en préparation. Odette lève alors les yeux vers le ciel.

- Il va falloir qu'on se dépêche de rentrer. »

Chacune de nous vient prendre une extrémité du tas de branches et nous commençons à marcher à travers la forêt. Quelques minutes plus tard, un premier coup de tonnerre éclate. Visiblement, ça ne sera plus une simple averse. Lorsque les premières gouttes de pluie gelées commencent à tomber, nous sommes toujours au milieu des arbres. Nous hâtons le pas mais, rapidement, nos vêtements sont trempés et le sol devient boueux.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 10 ⏰

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