Jeudi 4 juillet 2024

11 4 0
                                    

Le soleil est de plomb, aujourd'hui, mais rien ne peut entacher ma bonne humeur. Je me suis réveillé en chantonnant une chanson d'un certain Mac Miller. Je n'ai même pas râlé lorsqu'il a fallu prendre une douche dans le cube avec Odette.

Ce moment suspendu avec Achille cette nuit, il vit encore en moi. J'ai ressenti quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant, pas même avec Louis. Il y avait ce sentiment d'interdit, cette chaleur, cette attraction... Certes, il m'attire depuis les premières secondes où je l'ai aperçu sur cette île mais là, c'était différent.

J'ai senti que c'était peur être réciproque.

« Tu es bien joyeuse, Sofia ! Remarque Odette tandis que nous revenons de la douche.

- Oh ? Non, je suis exactement comme d'habitude, éludai-je.

- Tu chantonnes. Ne me prends pas pour une truffe...

- Disons que j'ai bien dormi, voilà tout !

- Ça alors, tu dors maintenant ?

- Il faut croire...

- Tu me fais penser à Porcinet avec cet air niais sur le visage, soupire-t-elle.

- Porcinet ?

Nous arrivons au niveau du campement. Ce matin, nous n'avons pas reçu de colis de nourriture alors nous sommes obligés de faire avec les restes d'hier. Aujourd'hui, c'est Charles et Sullivan qui s'y colle. Il reste quelques morceaux de poissons et des légumes, nous ne nous remplirons pas l'estomac avec ça mais c'est déjà ça. Nous entrons dans la tente pour y déposer nos affaires de douches et nous habiller.

- Ouais, réponds Odette en fermant la porte de la tente. C'est comme ça que j'appelle Samuel.

- Tu rigoles ? M'insurgeai-je. Comme le personnage de Winnie l'Ourson ?

- Exact.

- Mais pourquoi ?

- C'est bien simple, il m'insupporte. Il est toujours heureux, joyeux comme si l'idée d'être enfermé ici était la plus belle chose au monde. Il passe son temps à rire, à faire des blagues mais je dois admettre, quand même, qu'il a une certaine répartie.

- Oh, Odette. J'ai bien compris que le courant avait du mal à passer entre vous mais à ce point là ? Tu y vas fort, tu ne crois pas ?

- Non. Je vois bien comment il me regarde. Samuel ne m'apprécie pas, c'est tout.

- Tu exagères, Odette. Dès le début, il a accepté de nous prendre sous son aile.

- Et je devrais lui en être reconnaissante, selon toi ? Désolé, ça ne marche pas comme ça chez moi.

- Tu es beaucoup trop sur la défensive. Samuel est gentil. C'est vrai que, parfois, vous avez des joutes verbales mais j'y vois un signe que vous vous aimez bien.

- Arrête Sofia. Sincèrement, tu m'as vu ? Et lui ? Il n'y a pas besoin de se creuser longtemps la tête pour comprendre qu'on n'est pas compatible, lui et moi. C'est clairement un bourge, fils à papa et moi je suis... je suis...

- Oui, tu es ?

Elle ne parvient pas à finir sa phrase et ça me brise le cœur qu'elle se dévalorise comme ça. Je ne la connais pas encore très bien mais elle est la première à m'avoir fait confiance ici, et elle m'a protégé avant même que Samuel ne le fasse. Mon instinct me crie de lui faire confiance.

- Tu sais très bien ce que je veux dire par là Sofia, soupire mon alliée.

- Moi, je pense que tu apprécies qu'il te rentre dedans. Vous avez tous les deux un sale caractère. Il y en a qui trouvent ce genre de rapport stimulant.

RéinsertionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant