18. Odeur métallique

3.6K 204 391
                                    

I Was Only Temporary - my head is empty

Point de vue Gabriel...

Je suis à terre, une douleur lancinante me traverse la jambe.

Une balle l'a traversée.

Mon pantalon est déjà trempé de sang, la douleur est insupportable. Les cris et les coups de feu résonnent encore dans mes oreilles, un chaos indescriptible se déchaîne autour de moi.

- À terre ! Tout le monde à terre ! hurle un agent de sécurité, mais la panique a déjà pris le dessus. Des gens se bousculent, tombent, tentent de fuir désespérément.

Je regarde autour de moi, cherchant un moyen de m'en sortir.

Mes mains tremblent, je peine à respirer, chaque mouvement envoie une nouvelle vague de douleur à travers mon corps. Je rampe péniblement vers une couverture, espérant trouver un abri, mais chaque centimètre parcouru est une torture.

- Gabriel ! La voix de Valérie perce le tumulte.

Elle est couchée non loin de moi, son visage blême, les yeux écarquillés de peur. Elle essaie de ramper vers moi, mais un coup de feu éclate juste à côté d'elle, la faisant reculer instinctivement.

- Valérie, reste où tu es ! Je tente de crier, mais ma voix est à peine audible. La douleur m'a vidé de mes forces. Je dois rester conscient, je ne peux pas céder à la panique.

Les agents de sécurité se dispersent, tentant de neutraliser la menace, mais les assaillants semblent partout. Les coups de feu continuent de retentir, chaque détonation me faisant sursauter.

- Monsieur Attal, tenez bon ! On va vous sortir de là ! crie un des agents, tentant de se frayer un chemin vers moi. Mais il est trop loin, et je sens mes forces m'abandonner peu à peu.

Je vois des silhouettes indistinctes courir dans toutes les directions, des gens tombant, d'autres se cachant derrière des meubles, des piliers.

Les cris de douleur et de terreur remplissent l'air, un cauchemar éveillé dont je ne peux échapper.

Je ferme les yeux un instant, essayant de reprendre mon souffle. Mais la douleur dans ma jambe est trop intense, chaque respiration est un calvaire. Le monde semble tourner autour de moi, une spirale de chaos et de douleur.

Je pense à Jordan, à tout ce qu'il a enduré, et à ce que j'endure maintenant. Était-ce ce qu'il ressentait avant de disparaître ? La peur, la douleur, l'incertitude ? Je m'accroche à cette pensée, utilisant ma colère et ma détermination pour rester éveillé.

- Gabriel, ne ferme pas les yeux ! Reste avec nous ! La voix d'un agent est proche, et je sens une main se poser sur mon épaule. On me tire doucement, tentant de me mettre à l'abri.

- Ma jambe... ma jambe... Je murmure, à moitié conscient. La douleur est insupportable, et je sens que je suis sur le point de m'évanouir.

- On va te sortir de là, tiens bon ! dit l'agent, sa voix pleine de détermination. Il me traîne vers une colonne, m'abritant des tirs. Je serre les dents, essayant de ne pas crier de douleur.

Des coups de feu éclatent à nouveau, plus proches cette fois.

Les agents de sécurité ripostent, une fusillade intense s'engageant dans la salle. Le bruit est assourdissant, chaque coup de feu résonne dans ma tête comme un coup de marteau.

Je sens une main sur mon visage, me forçant à ouvrir les yeux. C'est Valérie, ses yeux remplis de larmes et de détermination.

- Gabriel, tiens bon. Tu vas t'en sortir.

Je hoche la tête faiblement, mais je sens mes forces diminuer.

- Valérie... dis-leur... dis-leur que je suis désolé.

- Non, ne dis pas ça ! Tu vas t'en sortir ! Elle serre ma main, sa prise ferme et rassurante.

Les minutes passent comme des heures.

Les coups de feu s'espacent, les cris se font moins nombreux. Les agents de sécurité semblent reprendre le contrôle de la situation, mais je suis à bout de forces.

- On doit l'évacuer, maintenant ! crie l'agent près de moi. Préparez une civière, c'est urgent !

Je suis soulevé avec précaution, chaque mouvement est une torture. Je suis posé sur une civière, et je sens que je suis transporté hors de la salle ensanglantée, des corps inanimés et des têtes démembrées. Les visages flous des urgences autour de moi défilent, des murmures inquiets parviennent à mes oreilles.

- Gabriel, tu m'entends ? Valérie marche à côté de la civière, ses yeux ne quittant pas les miens.

- Oui... je t'entends, je murmure, mes yeux se fermant malgré moi. Je suis épuisé, mais je m'accroche à sa voix, à sa présence rassurante.

- Ne ferme pas les yeux, reste avec nous, répète-t-elle, sa voix devenant un écho lointain.

Les lumières au-dessus de moi défilent, le bruit des sirènes retentit au loin. Je sens que je suis en sécurité, mais la douleur est toujours là, omniprésente.

- On est presque arrivés, tiens bon ! crie un des secouristes, mais je n'entends plus qu'un bourdonnement dans mes oreilles.

L'odeur métallique du sang résonne encore dans mon nez.

POLITIQUEMENT INJUSTE T.2 (ATTAL X BARDELLA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant