POLITIQUEMENT INJUSTE T.2 (ATTAL X BARDELLA)

4. Comme Jordan

Never Felt So Alone - Labrinth

Point de vue Gabriel...

Je suis assis à mon bureau, la mystérieuse enveloppe encore en main.

Le papier épais et l'absence d'adresse de retour continuent de m'intriguer. Les quelques mots inscrits à l'intérieur résonnent encore dans mon esprit. Je décide de ne plus attendre et ouvre enfin l'enveloppe.

À l'intérieur, une simple feuille de papier.

Une phrase en lettres capitales, tracée d'une main ferme et décidée :

"TU FINIRAS COMME JORDAN."

Un frisson glacé me parcourt l'échine.

La pièce semble soudain se resserrer autour de moi. Je sens une nausée montante, une boule oppressante dans mon estomac.

Mon souffle devient court et irrégulier.

Je me lève précipitamment, la tête tourbillonnant, et me dirige en titubant vers les toilettes.

À peine arrivé, je tombe à genoux devant la cuvette, vomissant violemment. La pièce tourne, et je me sens faible, vidé. Le goût amer de la bile me brûle la gorge, et les larmes me montent aux yeux. Mon cœur bat à tout rompre, résonnant dans mes oreilles comme un tambour de guerre.

Je reste là, à genoux, tremblant de tout mon être.

Mon souffle est saccadé, impossible à contrôler. Ma vision se brouille, des points noirs dansant devant mes yeux. Une sueur froide perle sur mon front, mes mains deviennent moites et glacées. Je serre les yeux, essayant de reprendre le contrôle de ma respiration, mais chaque tentative semble amplifier la panique.

- Calme-toi, Gabriel. Calme-toi, murmuré-je à moi-même, ma voix tremblante. Mais les mots résonnent creux, incapables de briser le cercle vicieux de la terreur qui m'envahit.

Je me laisse glisser contre le mur, tentant désespérément de retrouver un semblant de calme. Mes pensées se bousculent, chaotiques. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette menace ? Qui peut bien me vouloir du mal au point de me faire vivre ce cauchemar éveillé ?

Les images de Jordan, son sourire, sa voix, reviennent me hanter.

Il était tout pour moi, mon roc, mon amour. La douleur de sa perte est déjà insupportable, et cette nouvelle menace ne fait qu'aggraver ma détresse. Mon cœur se serre, et une nouvelle vague de panique me submerge.

Je reste là, dans les toilettes, pendant ce qui me semble une éternité.

Finalement, mes tremblements commencent à s'apaiser, et je parviens à reprendre mon souffle, bien que ma poitrine soit encore douloureuse. Je me relève lentement, m'appuyant sur le rebord du lavabo pour ne pas vaciller.

En me regardant dans le miroir, je vois un visage marqué par la peur et la fatigue. Des cernes profonds sous les yeux, la peau pâle, le regard hanté. Je respire profondément, essayant de me ressaisir. Je ne peux pas me permettre de craquer maintenant. Pas alors que quelqu'un essaie manifestement de me détruire.

Je retourne à mon bureau, mes jambes encore tremblantes. Je prends l'enveloppe et la feuille de papier, relisant la menace inscrite.

"TU FINIRAS COMME JORDAN."

Ces mots résonnent comme une sentence, un avertissement sinistre. Mais je refuse de me laisser intimider. Je dois être plus fort que ça, pour Jordan, pour moi-même.

Je décide de cacher la lettre dans le tiroir où repose déjà la photo de Jordan et moi. Cette photo, souvenir d'un temps plus heureux, est maintenant un symbole de tout ce que j'ai perdu, mais aussi de tout ce pour quoi je dois me battre.

Alors que je me redresse, un bruit me fait sursauter.

Une ombre fugace passe devant la fenêtre de mon bureau.

Mon cœur se remet à battre la chamade. Je me précipite vers la fenêtre, scrutant la rue en contrebas. Les passants, les voitures, tout semble normal, mais cette sensation de surveillance persiste.

Je prends une grande inspiration, essayant de calmer à nouveau mon esprit. Je sais que je dois rester vigilant, que cette menace est réelle. Mais je refuse de me laisser paralyser par la peur. Je dois rester fort, pour moi et pour la mémoire de Jordan.

Je retourne à mon bureau, essayant de me concentrer sur les dossiers devant moi. Mais l'ombre de la menace plane toujours, un rappel constant que le danger est plus proche que jamais.