POLITIQUEMENT INJUSTE T.2 (ATTAL X BARDELLA)

16. Traqué

Toxic - 2WEI

Point de vue Jordan...

Je suis dans la salle de bain, la vapeur envahissant la pièce alors que je me prépare pour la journée. Le miroir embué me renvoie une image floue de moi-même, et pour un instant, je me demande si c'est vraiment moi qui y suis. Mon esprit est en ébullition depuis des jours, jonglant avec les plans pour protéger Gabriel tout en essayant de rester hors de vue.

Un coup frappé à la porte me tire de mes pensées. Je fronce les sourcils, surpris.

- Marion, peux-tu aller voir qui c'est ? crie-je.

- Je suis occupée ! C'est sûrement le facteur, va ouvrir, répond-elle depuis la cuisine.

Soupirant, j'attrape une serviette pour m'essuyer le visage et me dirige vers la porte. Qui peut bien être là à cette heure ? J'ouvre la porte d'un geste brusque, prêt à envoyer promener l'importun.

Devant moi se tiennent deux policiers, leurs visages sérieux. Mon cœur rate un battement.

- Jordan Bardella ? demande l'un d'eux, le regard perçant.

Je reste figé, incapable de bouger. Comment peuvent-ils savoir ? Je suis censé être mort.

- Oui, c'est moi, dis-je finalement, ma voix à peine audible.

- Vous êtes en état d'arrestation pour fausse déclaration de décès et mise en danger d'autrui, déclare le policier en sortant des menottes.

Avant que je puisse réagir, ils s'avancent vers moi. Mon esprit tourne à plein régime. Je dois trouver une issue. Une idée me traverse l'esprit, folle mais peut-être notre seule chance.

- Attendez ! dis-je en levant les mains. Laissez-moi juste... parler à ma colocataire. Elle ne sait rien de tout ça.

Les policiers hésitent un instant, mais l'un d'eux acquiesce finalement.

- D'accord, mais faites vite.

Je recule lentement, refermant légèrement la porte derrière moi pour gagner du temps. Marion me regarde, inquiète.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-elle.

- Des policiers... Ils savent que je suis en vie, je murmure.

Elle pâlit.

- Qu'est-ce qu'on va faire ?

- Je vais leur fausser compagnie. Essaye de gagner du temps si tu peux.

Je me dirige vers la fenêtre de la cuisine, l'ouvre en grand et regarde en bas. Une chute de deux étages. Pas idéal, mais pas le choix. Je jette un coup d'œil à Marion, qui hoche la tête, comprenant ce que je m'apprête à faire.

Je saute.

L'atterrissage est brutal. Une douleur fulgurante traverse ma cheville droite, mais je me redresse tant bien que mal et commence à courir. Les policiers ne tarderont pas à comprendre et à me poursuivre.

J'entends des voix derrière moi, des cris.

Ils m'ont vu.

Je continue de courir, tournant dans les ruelles étroites, essayant de semer mes poursuivants. Chaque pas est une torture, mais l'adrénaline me pousse à avancer.

Je prends un virage serré et me retrouve dans une impasse.

Merde.

Je regarde autour de moi, cherchant désespérément une échappatoire. Un vieux bâtiment à moitié en ruines semble ma seule option. Je grimpe à travers une fenêtre cassée et me cache derrière une pile de débris.

Les policiers passent devant, ne me voyant pas. Je retiens mon souffle, priant pour qu'ils ne fouillent pas trop minutieusement. Une fois qu'ils sont partis, je m'effondre, épuisé.

Je sors mon téléphone, les mains tremblantes. Je dois prévenir Gabriel. Mais avant que je ne puisse composer son numéro, un message apparaît sur l'écran.

"Tu ne peux pas échapper à ton passé. Ils finiront par te trouver."

Je serre les dents. Qui peut bien être derrière tout ça ? Et comment savent-ils autant de choses sur moi ?

Je rassemble mes forces et me redresse. Il faut que je trouve un endroit sûr, que je contacte Gabriel et que je découvre qui se cache derrière ces menaces. Mon esprit est embrouillé, mais une chose est claire : je ne peux pas abandonner maintenant.

Je quitte le bâtiment en ruines et me dirige vers un autre endroit où je pourrais me cacher temporairement. Le temps presse, et chaque seconde compte. Gabriel a besoin de savoir ce qui se passe, et je dois m'assurer que rien ne lui arrive. Pour l'instant, je dois rester en mouvement et essayer de reprendre le contrôle de cette situation chaotique.

Je trouve un vieux café déserté, entre et m'assois dans un coin sombre. Je compose enfin le numéro de Gabriel. La ligne sonne, interminablement. Juste avant qu'il ne décroche, je vois une ombre passer devant la fenêtre. Je me fige, mon cœur battant à tout rompre.

- Jordan ? entends-je la voix de Gabriel à travers le téléphone.

- Gabriel, écoute-moi bien, dis-je précipitamment, mon regard fixé sur l'ombre. Tu es en danger. Je suis en danger. Quelqu'un nous traque.

- Quoi ? Qui ? Où es-tu ? demande-t-il, la panique palpable dans sa voix.

- Je suis dans un vieux café, mais je dois bouger. Écoute, je vais trouver qui est derrière tout ça. Reste prudent.

- Mais Jordan ar...

- Fais-moi confiance putain ! Ce soir, tu as un discours à faire en public ?

- Oui, pourquoi ?

- N'y vas surtout pas.

Mais trop tard, la communication est arrêtée.

Je sors rapidement du café, ma cheville toujours douloureuse mais l'adrénaline me poussant à continuer. Je dois rester en vie, pour Gabriel. Et je dois découvrir la vérité, peu importe le coût.

Je me faufile à travers les ruelles, évitant les endroits trop exposés. La peur et l'urgence se mêlent, mais une détermination farouche brûle en moi. Je ne laisserai pas Gabriel tomber. Pas maintenant, pas jamais.