Epilogue

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Black Friday - Tom Odell

Point de vue Gabriel...

Je descends de la voiture présidentielle, le cœur battant à tout rompre.

L'appartement, scène d'horreur de la nuit dernière, semble presque calme maintenant. Les journalistes ont été dispersés, les secouristes partis. Seules quelques voitures de police restent, leurs gyrophares projetant des éclairs bleus dans la pénombre.

Je monte les escaliers, mes jambes tremblantes sous l'effet de l'adrénaline. Chaque pas résonne lourdement dans le silence, rappelant l'urgence de la situation. Arrivé à l'étage, je traverse le couloir à toute vitesse, ignorant les policiers qui tentent de me barrer la route.

Lorsque j'entre dans l'appartement, un froid glacial s'empare de moi. Le chaos de la veille est toujours là : impacts de balles sur les murs, meubles renversés, traces de sang séchées. Mon cœur s'accélère encore plus, je cours vers la pièce où Jordan devait être opéré.

Mais elle est vide.

Complètement vide.

Une panique sourde monte en moi. Je crie son nom, la voix déformée par l'angoisse.

- Jordan ! Jordan !

Mais seul l'écho de mon appel me répond.

Je perds le contrôle, mes pensées s'emmêlent. Où est-il ? Que s'est-il passé ? Mon esprit s'emplit de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Soudain, j'aperçois Valérie à l'autre bout de la pièce. Je cours vers elle, désespéré.

- Valérie ! Où est Jordan ? Que s'est-il passé ? Ma voix tremble, les larmes montent aux yeux.

Elle me regarde avec une tristesse infinie dans les yeux.

- Gabriel, son état s'est fortement dégradé. Les médecins ont dû prendre une décision rapide. Ils l'ont emmené en hélicoptère dans un pays étranger pour une intervention d'urgence.

Je suis sidéré.

- A l'étranger, pourquoi ?

- Pour éviter une fuite sur son identité.

- Quel pays ? Je dois savoir !

Elle secoue la tête, impuissante.

- Le pays reste secret pour éviter toute fuite. Même moi, je ne sais pas où ils l'ont emmené.

Je sens le sol se dérober sous mes pieds. L'idée que Jordan soit quelque part, loin de moi, en danger, me déchire. Mon esprit ne peut pas accepter cette réalité.

- Je dois le retrouver ! Valérie, il ne peut pas être seul !

Elle pose une main réconfortante sur mon épaule.

- Je sais, Gabriel. Je sais. Mais il est entre de bonnes mains. Les meilleurs médecins s'occupent de lui. Nous devons lui faire confiance.

Les larmes coulent librement maintenant.

- Et si je ne le revois jamais ? Et s'il... et s'il ne survit pas ? Je ne lui ai... ai pas dire au revoir.

Valérie me serre contre elle, sa propre voix tremblant légèrement.

- Il est fort, Gabriel. Et il sait que tu l'aimes. C'est ce qui le tiendra. Il se battra pour revenir vers toi.

Je m'effondre, le poids de la situation m'écrasant. Valérie me soutient, me murmure des mots apaisants. Mais la peur reste, une ombre tenace qui refuse de disparaître.

L'appartement, autrefois notre refuge, est maintenant un lieu de cauchemar. Je regarde autour de moi, cherchant des traces de Jordan, des signes qu'il a été ici. Les souvenirs de la veille reviennent en flashs : les balles, le sang, la panique. Et maintenant, le vide.

Sur le sol, un cadre recouvert de vert brisé montre une photo de Jordan et moi, des traces de sang recouvrent une partie de son visage.

Je prends une profonde inspiration, tentant de reprendre le contrôle. Je ne peux pas me laisser abattre.

- Valérie, il faut que nous trouvions des réponses. Je dois savoir où il est.

Elle hoche la tête, déterminée.

- Nous mettrons tout en œuvre. Les services secrets sont déjà sur le coup. Nous trouverons des indices, des pistes. Mais pour l'instant, tu dois te reposer.

Je secoue la tête, refusant de m'arrêter.

- Je ne peux pas. Pas tant que je ne sais pas où il est.

Elle soupire, comprenant ma détresse avant de m'enlacer.

Nous quittons l'appartement, laissant derrière nous le chaos et les souvenirs douloureux. La route est sombre, l'avenir incertain. Mais une chose est claire dans mon esprit : je retrouverai Jordan, quoi qu'il en coûte.

En revenant à l'Élysée, je me jette dans le travail, utilisant chaque contact, chaque ressource pour obtenir des informations. Les heures passent, chaque seconde alourdissant mon cœur. La fatigue commence à peser, mais je refuse de m'arrêter.

Valérie revient avec des nouvelles.

- Gabriel, nous avons peut-être une piste. Un hôpital à l'étranger a admis un patient correspondant à la description de Jordan. Nous essayons de confirmer.

Mon cœur fait un bond.

- Où ? Quel hôpital ?

Elle secoue la tête.

- Nous ne pouvons pas encore le dire avec certitude. Mais c'est un début.

Je m'accroche à cet espoir, fragile mais vital.

- Nous devons le retrouver. Je ne peux pas... je ne peux pas le perdre, et pour de vrai cette fois.

Valérie me serre la main.

La nuit avance, chaque minute une éternité. Les lumières de l'Élysée restent allumées, symboles de notre détermination. Et alors que l'aube commence à poindre, un message arrive.

- Nous avons pas eu de confirmation, dit Valérie, son visage pâle. Jordan est introuvable pour l'instant.

Les larmes reviennent, cette fois je ne les retiens pas.

Trouvez-moi Jordan.

Ramenez-moi Jordan.

Sauvez-moi Jordan.


POLITIQUEMENT INJUSTE T.2 (ATTAL X BARDELLA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant